PARIS: Organisés par le ministère du Commerce, en coopération avec l’Union arabe pour le développement des exportations industrielles (AUIED) et la Société algérienne des foires et exportations (Safex), l’Algérie a accueilli la Conférence et le Salon internationaux sur les petites et moyennes entreprises (PME) arabes (Smex Algeria).
Sous la thématique «La quatrième révolution industrielle: défis et opportunités pour les PME», l’événement avait pour objectif de construire une plate-forme consacrée au commerce, aux échanges et à la coopération pour les entreprises du monde arabe. Selon les organisateurs, le Smex a été initié pour «l’intérêt des petites et moyennes entreprises qui sont à la recherche de nouvelles opportunités commerciales et une présence accrue sur le marché».
Présentation de produits industriels, proposition de solutions intelligentes, automatisation industrielle et services logistiques, tendances et innovations, ainsi que diverses rencontres d’affaires et un espace d’exposition de 14 000 m² au Palais des expositions Safex à Alger avaient été programmés. Plus de quatre cents participants représentant huit cents marques industrielles et de services dans divers secteurs (industries mécaniques, télécommunications, tourisme, nouvelles technologies, logistique ou encore industrie agroalimentaire) étaient présents.
Partenariat entre les pays arabes et l’Afrique
Pour Ahmed Zeghdar, le ministre algérien de l’Industrie, le Smex constitue «une occasion propice pour examiner les moyens de promouvoir l’investissement et stimuler l’intégrité et le partenariat entre les pays arabes et l’Afrique». Le ministre de l’Industrie souligne que le cadre juridique ouvre de larges perspectives de partenariat, d’investissement et d’échange commercial entre les pays arabes et africains. Il précise également qu’il est nécessaire de créer une dynamique active entre les institutions officielles arabes, notamment à travers la création d’espaces d’échange et de débat fructueux et un dialogue constructif pour unifier les efforts.
De son côté, Ali Bey Naceri, expert international en commerce extérieur et ancien président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), plaide pour que les pays arabes passent à une «deuxième génération d’accords de libre-échange», ce qui permettrait de créer une synergie des avantages de chaque État arabe. Pour lui, «les PME sont l’un des moteurs de la croissance et l’un des indicateurs de la compétitivité aussi bien des entreprises que des nations».
Quant à Mohammed Ahmad Mostefa, directeur général de la Société africaine du commerce et des affaires mauritaniennes, il affirme que «la situation économique mondiale exige le développement des capacités arabes dans le domaine de l’industrialisation, de l’investissement et la création de plusieurs partenariats». Il indique que l’Algérie dispose «d’une base industrielle qui permet le renforcement des échanges économiques interarabes et interafricains, notamment pour les PME».
Rencontres d’affaires et débats fructueux
Plus de cinquante intervenants, dont des experts internationaux, ont évoqué diverses thématiques: rôle des PME dans l’économie mondiale, environnement des affaires, impact de l’investissement sur l’activité ainsi que la mise à niveau et les outils de financement des PME. Ces assises ont permis d’échanger autour des moyens de développer les PME arabes, notamment face aux défis de la révolution industrielle 4.0 et de la mutation numérique.
La dernière journée, consacrée à l’industrie 4.0, a réuni de nombreux experts. Parmi eux, Kalilia Hemachi, ingénieure en génie civil, enseignante à l’École polytechnique d’Alger et consultante en innovation, a évoqué les solutions pour la réduction de la fracture numérique des PME arabes. L’experte recommande de travailler davantage sur la traçabilité de la prise de décision. «Le jour où l’on s’engagera à dématérialiser notre processus de prise de décision, on devra se baser sur ce que l’industrie intelligente nécessite comme technologie.» La scientifique plaide pour que les PME arabes s’orientent vers une industrie intelligente. «Les pays arabes doivent avoir une approche holistique afin de définir les priorités pour mettre en place l’écosystème et instaurer la culture de la digitalisation.»