BEYROUTH: Jeudi, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU tiendra une session extraordinaire pour discuter des violations des droits de l’homme en Iran.
Mercredi, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a déclaré que les membres du Conseil devraient voter en faveur de la création d’une mission d’enquête indépendante afin d’enquêter sur la répression meurtrière des manifestations antirégime.
Les organisations de défense des droits de l’homme se penchent sur la mort de 434 personnes, dont 60 enfants, au cours des neuf dernières semaines. HRW a signalé des dizaines de cas où les forces de sécurité ont fait un usage excessif de la force meurtrière contre des manifestants pacifiques dans plusieurs villes.
D’après le Kurdistan Human Rights Network, les autorités ont également intensifié la répression des manifestations dans plusieurs villes kurdes, faisant au moins 39 morts.
Les images qui circulent en ligne montrent des forces spéciales et des unités du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) utilisant des mitrailleuses lourdes et des fusils d’assaut contre les manifestants, selon HRW.
«Les autorités iraniennes semblent déterminées à faire usage de la force brutale pour réprimer les manifestations et ont ignoré les appels à enquêter sur les très nombreuses preuves de violations graves des droits de l’homme», a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse principale sur l’Iran à HRW.
Des milliers de personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations en septembre, à la suite de la mort de Mahsa Amini, 22 ans. Selon HRW, les détenus sont maintenus dans des cellules surpeuplées, et sont soumis à la torture et au harcèlement sexuel.
Le 24 octobre, le porte-parole des autorités judiciaires, Massoud Setayeshi, a annoncé aux médias que les autorités avaient commencé à poursuivre les manifestants. En l’absence de normes internationales en matière de droits humains, les tribunaux ont régulièrement recours à des aveux forcés, et les accusés n’ont pas accès à l’avocat de leur choix.
Selon Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCR), au moins six personnes liées aux manifestations auraient été condamnées à mort pour «guerre contre Dieu» ou «corruption sur terre».
«Le Conseil des droits de l'homme de l’ONU devrait braquer les projecteurs sur la répression croissante et créer un mécanisme indépendant pour enquêter sur les violations du gouvernement iranien et demander des comptes aux responsables», a estimé Mme Far.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com