Electricité: chez Enedis, les « tours de contrôle» se préparent au scénario « ultime» des coupures hivernales

Un ouvrier marche sur le site d'une sous-station électrique française de l'opérateur du réseau électrique français Enedis près d'Orléans, dans le centre de la France, le 22 novembre 2022. (Photo, AFP)
Un ouvrier marche sur le site d'une sous-station électrique française de l'opérateur du réseau électrique français Enedis près d'Orléans, dans le centre de la France, le 22 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Electricité: chez Enedis, les « tours de contrôle» se préparent au scénario « ultime» des coupures hivernales

  • Près d'Orléans, dans l'enceinte ultra-sécurisée d'un bâtiment anonyme, comme partout en France chaque année, les techniciens d'Enedis s'exercent à gérer sur tout le territoire le risque de délestages
  • Encore impensable il y a quelques mois, un tel scénario sans lien avec des aléas climatiques serait « totalement inédit», souligne Enedis

PRÈS D'ORLÉANS: Dans cette agence de conduite régionale d'Enedis, près d'Orléans, les agents chargés de surveiller le réseau de distribution électrique se préparent depuis des mois au scénario "ultime" des "délestages", ces coupures de courant temporaires et localisées qui pourraient être organisées cet hiver en cas de pénuries d'électricité.

Près d'Orléans, dans l'enceinte ultra-sécurisée d'un bâtiment anonyme, comme partout en France chaque année, les techniciens d'Enedis s'exercent à gérer sur tout le territoire le risque de délestages, ces coupures tournantes destinées à éviter la brusque saturation du réseau. Depuis la rentrée, dans la perspective d'un hiver difficile, les exercices se sont "intensifiés".

"Nous sommes prêts", rassure Olivier Loriot, directeur régional d'Enedis en Centre-Val de Loire au milieu des murs d'écrans de contrôle de l'agence de conduite régionale (ACR), qui surveille le réseau de distribution électrique pour cette zone, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

La crainte de coupures a été ravivée après les dernières prévisions de RTE, le gestionnaire du réseau de haute tension, qui a averti vendredi d'un risque "élevé" de tensions sur le système électrique en janvier, en raison du redémarrage plus lent que prévu de réacteurs nucléaires d'EDF - 24 réacteurs sur 56 sont encore à l'arrêt mercredi matin. En clair, la production électrique pourrait s'avérer insuffisante pour combler les besoins.

Encore impensable il y a quelques mois, un tel scénario sans lien avec des aléas climatiques serait "totalement inédit", souligne Enedis, qui gère la distribution de l'électricité aux ménages, entreprises (hors gros industriels) et collectivités, soit 1,4 million de kilomètres de lignes de basse et moyenne tension.

Dans ces circonstances, RTE n'exclut pas de recourir au dispositif EcoWatt, sorte de "météo de l’électricité" et en particulier à l'activation de son signal d'alerte rouge, qui avertit la population d'un risque de coupures trois jours avant.

Le délestage, c'est LA mesure ultime pour éviter le "black-out", la panne généralisée et incontrôlable, martèle-t-on chez Enedis.

Mais il n'est pas "inéluctable", a souligné  M. Loriot, en rappelant les leviers pour l'éviter tels que "les efforts de sobriété" promus par le gouvernement et "l'effacement" de la consommation des gros industriels, contre rémunération.

L'enjeu est d'écraser les pointes des consommation, qui s'étalent de 8H00 à 13H00 et de 18H00 à 20H00, ces moments où la France s'éclaire, se chauffe, cuisine, travaille, produit en même temps.

Et si cela ne suffit pas? Les gestionnaires peuvent baisser la tension de 5%, une mesure permettant d'économiser 4% de consommation, tout en étant "imperceptible" pour l'usager si ce n'est une ampoule un peu moins vive. Ce n'est qu'en "tout dernier recours" que des "délestages" pourraient être effectués par Enedis à la demande de RTE.

Algorithme

"Tours de contrôle" de la sécurité du réseau de distribution, les 28 agences de conduite régionale seraient alors chargées d'activer à distance d'un clic d'ordinateur ces coupures tournantes de deux heures, dans des quartiers à tour de rôle, sur tout le territoire. A l'exclusion de quelque 14.000 sites prioritaires: défense, production d'électricité, mais aussi hôpitaux, prisons, selon une liste établie par les préfectures.

Trois jours à l'avance, "on reçoit un premier message de RTE" annonçant "une situation à risque", à J-2 les estimations sur le nombre de blocs de 100 MW à sevrer (un bloc équivaut à 100.000 clients), et à J-1 "on a un plan de délestage ciblé qu'on sera prêt à activer le lendemain, selon les choix d'un algorithme", schématise Sébastien Sarrazin, chef de l'ACR Centre-Val de Loire.

Après confirmation de RTE, la veille au soir du jour J, le site et l'application EcoWatt publieront la carte des départements potentiellement concernés et dès 21H30, les utilisateurs pourront vérifier si leur adresse est située dans le plan de délestage.

Les baisses de tensions et les délestages sont effectuées au niveau des "postes-sources" (2.300 en France): visibles dans la campagne ou parfois cachés dans des immeubles, ces sortes de petits bâtiments renferment plusieurs "départs", des sortes de disjoncteurs permettant d'alimenter des quartiers ou des villages.

"En cas de délestage, un ou plusieurs +départs+ pourront être coupés afin de maintenir un équilibre production/consommation", résume Sandrine Hartmann, cheffe de département "postes-sources".

Au cœur d'un marathon hivernal, les agents d'Enedis ont d'ores et déjà un nouvel entraînement national prévu dans quelques semaines.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.