Les autorités iraniennes détiendraient les corps de manifestants, selon l'ONU

Des manifestants iraniens défilent dans les rues de la ville de Some-Sara, dans la province de Gilan dans le nord de l’Iran (Photo, AFP).
Des manifestants iraniens défilent dans les rues de la ville de Some-Sara, dans la province de Gilan dans le nord de l’Iran (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Les autorités iraniennes détiendraient les corps de manifestants, selon l'ONU

  • Les forces de sécurité iraniennes refuseraient de rendre les dépouilles des personnes tuées lors des manifestations à leurs familles,
  • Les responsables des droits de l'homme aux Nations unies ont exhorté les autorités iraniennes à répondre aux demandes des manifestants

LONDRES: Le Bureau des droits de l'homme de l'ONU s'est dit alarmé par les informations selon lesquelles les autorités iraniennes refusent de remettre les corps des manifestants décédés à leurs familles.
L’augmentation du nombre de morts lors des manifestations anti-régime en Iran face à l’intensification de la répression par les forces de sécurité, témoigne de la situation critique qui sévit dans le pays, a signalé le porte-parole de l’ONU en matière du droit de l’homme, Jeremy Laurence.
M. Laurence s'est dit préoccupé par les informations selon lesquelles les corps des manifestants sont retenus en otage par les forces de sécurité à moins que les familles n'acceptent de garder le silence sur la mort de leurs proches ou d'adhérer à de faux récits sur la cause de leur décès.
Les proches qui se sont rendus dans les morgues pour récupérer la dépouille d'un être cher auraient subi des pressions afin d’accepter les récits des médias d'État suggérant que le défunt était un passant ou un membre d'une milice tué par des émeutiers, ont déclaré des sources à la BBC.
La semaine dernière, les autorités ont retiré le corps de Sepehr Maghsoudi, 14 ans, de la morgue quelques heures après avoir été abattu lors d'une manifestation dans la ville d'Izeh, dans le sud-ouest du pays, a révélé une source proche de la famille à la BBC Perse. Les forces de sécurité avaient averti les proches qu'elles ne libéreraient pas le corps car ces derniers étaient en deuil et «les gens pourraient faire quelque chose», a indiqué la source.
De nombreuses familles ont publiquement accusé les forces de sécurité d'avoir tué leurs proches pendant les manifestations, avant de se raviser et de se rallier aux récits officiels sur les causes des décès. Ce phénomène a donné lieu à des spéculations sur les réseaux sociaux et ailleurs, estimant que les déclarations avaient été faite par la force.
La mère de Kian Pirfalak, neuf ans, abattu mercredi dernier à Izeh, a confié lors de ses funérailles qu'il avait été tué par les forces de sécurité. Les autorités ont insisté sur le fait qu'il était mort dans une attaque «terroriste». Plus tard dans la journée, la mère est apparue à la télévision d'État pour revenir sur ses propos et demander qu'ils ne soient pas «détournés».
Lundi dernier, des images filmées dans la ville de Javanrud, dans le nord-ouest du pays, auraient montré le corps d'un manifestant transporté dans une camionnette, selon la BBC. Sa famille aurait refusé que le corps soit transporté dans une morgue où il risquerait d’être volé par des responsables.
Selon le Bureau des droits de l'homme des Nations unies, plus de 300 personnes ont été tuées au cours des manifestations des neuf dernières semaines, dont plus de 40 enfants. En outre, au moins six personnes liées aux manifestations auraient été condamnées à mort pour des accusations telles que la «guerre contre Dieu» ou la «corruption sur terre».
«Nous demandons instamment aux autorités de répondre aux demandes d'égalité, de dignité et de droits de la population, au lieu d'utiliser une force inutile ou disproportionnée pour réprimer les manifestations», a souligné Laurence, porte-parole des Nations unies pour les droits de l'homme.
«L'absence d'obligation de rendre des comptes pour les violations flagrantes des droits de l'homme en Iran reste persistante et contribue aux griefs croissants», a-t-il ajouté.
Le bureau a appelé les autorités iraniennes à libérer toutes les personnes détenues pour avoir simplement exercé leur droit de manifester et à abandonner toutes les charges retenues contre elles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.