LONDRES: Un quiz de la télévision d'État iranienne a été durement critiqué pour avoir utilisé des images de la femme britannique emprisonnée Nazanin Zaghari-Ratcliffe dans une affaire d'espionnage.
Un clip vidéo du programme de quiz sur l'histoire et l'actualité « Rokhdad », qui est diffusé sur le réseau Ofogh récemment lancé, montre que les candidats sont invités à identifier les personnes arrêtées parce qu'elles sont soupçonnées d'espionnage en Iran.
Les images ont été découvertes et partagées par le journaliste persan de la BBC Parham Ghobadi et sont depuis devenues virales, a rapporté l'Independent.
Au cours du récent épisode, l'animateur de l'émission a demandé: « Quel espion (le Premier ministre britannique) Boris Johnson a-t-il demandé à être libéré lors d'une réunion avec le président iranien? » pendant que les concurrents visionnent un écran avec plusieurs visages dessus.
L'un des concurrents a mal répondu avec « Jason Rezaian », se référant à une photo d'un journaliste du Washington Post emprisonné pendant 18 mois pour espionnage lors d’un procès à huis clos critiqué par plusieurs observateurs internationaux.
« Faux. Nazanin Zaghari », a répondu l'animateur.
Zaghari-Ratcliffe, une binationale (britannique et iranienne), est une employée de Reuters qui a été emprisonné en Iran pendant cinq ans pour espionnage, une accusation réfutée par les groupes de défense des droits de l'homme et le gouvernement britannique.
Les utilisateurs des réseaux sociaux ont réagi avec colère au clip « Rokhdad », qualifiant l'utilisation de la photo de la mère de 42 ans de « dégoûtante », « cruelle » et « répugnante ».
Les autres personnes présumées être des espions et photographiés pour la question du quiz étaient le Libanais, résident américain Nizar Zakka, qui a été libéré en 2019 après quatre ans de prison, et le diplomate canado-iranien Abdolrasoul Dorri-Esfahani, qui faisait partie de l'équipe de négociation pour le Plan d'action global conjoint (PAGC), et qui a été également emprisonné en 2017 pour divulgation de secrets iraniens pendant les négociations.
Amir Toumaj, un expert et analyste sur l'Iran, a qualifié le clip « d'un exemple concret de la façon dont la République islamique utilise des instruments de cultures pop en créant des scènes bizarres et kafkaïennes ».
Zaghari-Ratcliffe a récemment fait le récit de son premier interrogatoire en 2016.
Elle a révélé avoir été menacée de se faire enlever sa fille. Ses interrogateurs ont même affirmé que son mari, Richard Ratcliffe, était un espion et lui ont donné de fausses informations concernant sa libération.
Après son arrestation initiale et son interrogatoire, Zaghari-Ratcliffe a été envoyée à la tristement célèbre prison d’Evin à Téhéran.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com