LONDRES : L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, aux mains de la justice iranienne depuis 2016, est convoquée devant le tribunal lundi pour son deuxième procès et risque de retourner en prison, a annoncé mercredi son mari, Richard Ratcliffe.
Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a dénoncé le traitement «inacceptable» subi par Mme Zaghari-Ratcliffe et demandé à l'Iran de mettre fin à sa «détention arbitraire».
Employée de la Fondation Thomson Reuters – la branche philanthropique de l'agence de presse canado-britannique du même nom –, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait été arrêtée avec sa fille en avril 2016 en Iran, où elle venait de rendre visite à sa famille.
Accusée d'avoir cherché à renverser le régime iranien, ce qu'elle nie, elle a été condamnée à cinq ans de prison.
Elle a obtenu au printemps une permission de sortie temporaire de la prison d'Evin, à Téhéran, en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, à la suite de laquelle elle a été assignée à résidence sous bracelet électronique.
Après avoir purgé plus de quatre ans de sa peine en prison ou en résidence surveillée, l'Irano-Britannique de 41 ans a été notifiée en septembre d'un nouvel acte d'accusation.
Selon son mari, il lui a été annoncé mardi qu'elle était convoquée devant le juge le 2 novembre. «On lui a dit de faire son sac pour la prison et de l'emporter avec elle quand les gardiens de la révolution viendraient la chercher, puisque c'est là qu'elle ira après le tribunal.»
«Le traitement continu par l'Iran de Nazanin Zaghari-Ratcliffe de cette manière est inacceptable et injustifié. Cela ternit la réputation de l'Iran et plonge Nazanin et sa famille dans une énorme détresse. L'Iran doit mettre fin à sa détention arbitraire et à celle de tous les ressortissants britanniques ayant la double nationalité», a réagi sur Twitter le ministre des Affaires étrangères britannique, Dominic Raab.
Cette convocation intervient selon M. Ratcliffe après le report pour six mois d'une audience au sujet d'un litige entre le Royaume-Uni et l'Iran au sujet d'une vieille dette – 400 millions de livres (432 millions d'euros) – que Téhéran avait versé en 1979 au Royaume-Uni pour des chars qui n'ont jamais été livrés.
«On ne sait pas ce qui se passera lundi, on ne sait pas jusqu'où et quand ils mettront à exécution leur menace d'emprisonnement, a déclaré Richard Ratcliffe dans un communiqué, mais nous savons que les gardiens de la révolution signalent quelque chose au gouvernement britannique.»
« Nous pensons qu'elle ne sera pas de retour à Noël, il y a toutes les chances que ça dure des années », a-t-il ajouté.