TEHERAN : Une Irano-Britannique emprisonnée en Iran depuis 2016, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, a été notifiée mardi d'un nouvel acte d'accusation à son encontre, a indiqué la télévision d'Etat iranienne, sans préciser les charges.
Employée de la Fondation Thomson Reuters - la branche philanthropique de l'agence de presse canado-britannique du même nom -, Mme Zaghari-Ratcliffe avait été arrêtée avec sa fille en avril 2016 en Iran, où elle venait de rendre visite à sa famille.
Accusée d'avoir cherché à renverser le régime iranien, ce qu'elle nie, elle a été condamnée à cinq ans de prison. Elle a obtenu au printemps une permission de sortie temporaire de la prison d'Evine, à Téhéran, en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
Son mari, Richard Ratcliffe, a déclaré le 24 août craindre qu'elle ne subisse un nouveau procès au terme de sa peine d'emprisonnement de cinq ans en 2021.
"La 15e chambre du Tribunal révolutionnaire islamique a convoqué Nazanin Zaghari ce (mardi) matin avec son avocat (...) pour la notifier d'un nouvel acte d'accusation", écrit le site internet de la télévision d'Etat Iribnews en citant "une source informée" et sans donner plus de détails.
Plusieurs médias en Iran et au Royaume-Uni ont évoqué la possibilité d'un lien entre les arrestations de Mme Zaghari-Ratcliffe et d'autres binationaux et un contentieux autour d'une vieille dette britannique de 400 millions de livres sterling (443 millions d'euros au cours actuel) envers Téhéran liée à un contrat d'armement.
Londres comme Téhéran ont toujours officiellement démenti tout lien entre l'affaire Zaghari-Ratcliffe et cette dette, qui remonte à un contrat de vente de chars pour lequel Londres avait reçu une avance, mais qui n'a jamais pu être honoré en raison de la révolution islamique de 1979. L'argent est depuis sur un compte gelé au Royaume-Uni.
Mais le quotidien britannique Guardian a rapporté vendredi que le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, avait reconnu pour la première fois qu'il cherchait "activement" à rembourser cette dette en vue de permettre la libération de Mme Zaghari-Ratcliffe et d'autres détenus irano-britanniques.
En 2017 déjà, alors que la famille de Mme Zaghari-Ratcliffe espérait pouvoir obtenir une libération anticipée de la jeune femme, l'Autorité judiciaire iranienne avait exclu cette possibilité déclarant qu'il y avait "deux dossiers" la concernant.