Abus « choquants » dans les prisons iraniennes: Des victimes se confient

La sympathisante de l'OMPI, Homa Jaberi, a déclaré à Arab News qu'elle se félicitait du rapport d'Amnesty, mais qu'il ne faisait qu'effleurer la surface des abus qui sévissent dans le système carcéral iranien. (Photo, fournie)
La sympathisante de l'OMPI, Homa Jaberi, a déclaré à Arab News qu'elle se félicitait du rapport d'Amnesty, mais qu'il ne faisait qu'effleurer la surface des abus qui sévissent dans le système carcéral iranien. (Photo, fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 04 septembre 2020

Abus « choquants » dans les prisons iraniennes: Des victimes se confient

  • Les victimes de la torture racontent à Arab News leurs terribles expériences
  • Un rapport se basant sur une enquête menée par l'ONU, dit que le pouvoir judiciaire iranien est « complice de la campagne de répression »

LONDRES: Un nouveau rapport d'Amnesty International a révélé la terrible réalité de la torture dans les prisons iraniennes, mais des survivants du système pénitentiaire du pays ont déclaré à Arab News que ce n'est pas un phénomène nouveau - les autorités maltraitent les détenus depuis des décennies.

Après que des manifestations anti-régime aient balayé l'Iran en novembre 2019, la répression qui en a résulté a vu « plus de 7 000 hommes, femmes et enfants âgés d'à peine 10 ans » arrêtés « en l'espace de quelques jours », a déclaré Amnesty. Selon le rapport, Les personnes détenues étaient soumises à un éventail de techniques de torture.

Ils ont été battus avec diverses armes, abusés sexuellement, soumis à de fausses exécutions, à des simulations de noyade, forcés de boire des substances chimiques et soumis à de puissants chocs électriques répétés. Les résultats constituent « un catalogue de violations choquantes des droits humains », a déclaré Amnesty.

Kobra Jokar, qui a fui l'Iran dans les années 80, a déclaré à Arab News qu'elle s’attendait à ce comportement de la part du régime. Elle a été détenue pour sympathie avec les Moudjahidines de Khalq (MEK), un groupe politique iranien qui a joué un rôle central dans la révolution de 1979, mais qui a ensuite été interdit.

« J'ai trouvé ce qu'Amnesty International a écrit sinistrement semblable au genre de torture que j'ai subie », a-t-elle déclaré. Jokar, alors enceinte, a été violemment enlevée par les forces de sécurité de Téhéran au milieu de la nuit.

Détenue dans la malfamée prison d'Evin, Jokar a déclaré que les policiers l'avaient fouettée brutalement et à plusieurs reprises avec son mari à l’aide de câbles. Son mari a ensuite été exécuté avec 75 autres prisonniers. « Le garde a dit: « Nous l'avons exécuté pour qu'il ne voie jamais son enfant », a expliqué Jokar.

 Kobra Jokar, qui a fui l'Iran dans les années 80, a déclaré à Arab News qu'elle s’attendait à ce comportement de la part du régime. (Photo, fournie)

Une autre sympathisante de l'OMPI, Homa Jaberi, a déclaré à Arab News qu'elle se félicitait du rapport d'Amnesty, mais qu'il ne faisait qu'effleurer la surface des abus qui sévissent dans le système carcéral iranien. Elle-même survivante de la torture, Jaberi a déclaré avoir été arrêtée à l'âge de 18 ans après avoir assisté à un rassemblement pro-MEK à Téhéran. Elle a souffert en prison pendant près de six ans, dont deux à l'isolement.

Pendant la majeure partie de ce temps, elle a été détenue dans une petite cellule aux côtés de près de 30 autres femmes prisonnières. Le viol et la violence étaient monnaie courante. « Une de mes camarades de cellule était médecin. Les gardiens l'ont violée à plusieurs reprises », a déclaré Jaberi. «Les tortionnaires nous ont battus vicieusement ... Ils nous ont gardés debout pendant trois jours entiers sans nous permettre de nous asseoir. »

Le rapport d'Amnesty a mis en évidence la prévalence des « problèmes de santé mentale (et) de l'automutilation parmi les détenus ». C'est une situation dont Jaberi ne peut que trop bien témoigner. Lorsqu'une de ses camarades de cellule s'est coupé les poignets, « les gardiens de prison n'ont rien fait pour la sauver, au contraire, ils l’on laissée saigner à mort ».

Le pouvoir judiciaire iranien, que Jaberi décrit comme « une parodie de la justice », a été distingué dans le rapport d’Amnesty pour le rôle central qu’il joue dans l’imposition de sanctions sévères aux accusés qui ne bénéficient que de peu ou même pas de procédure régulière.

« En portant des accusations d’atteinte à la sécurité nationale contre des centaines de personnes uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique, pendant que les juges prononçaient des verdicts de culpabilité sur la base « d'aveux » entachés de torture, les juges sont complices de la campagne de répression », a déclaré Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Amnesty a appelé les organes de défense des droits de l’homme de l'ONU à mener une enquête dirigée par cette dernière sur la situation des droits humains dans les prisons iraniennes, et a demandé fortement que les responsables de ces violations soient jugés.

Jokar a déclaré que les dirigeants iraniens « doivent être tenus responsables et punis pour les crimes contre l'humanité ». Elle a exhorté la communauté internationale, et en particulier l’UE, à « briser leur silence » sur les atrocités commises par Téhéran.

                                                                                                                                                                             

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.