Les critiques US de la liberté religieuse en Turquie créent la controverse

Une déclaration américaine affirmant que son secrétaire d'État Mike Pompeo envisage de « promouvoir notre position ferme sur la liberté religieuse » lors de sa visite à Istanbul la semaine prochaine a suscité la colère d'Ankara. (Fichier Photo/ AFP)
Une déclaration américaine affirmant que son secrétaire d'État Mike Pompeo envisage de « promouvoir notre position ferme sur la liberté religieuse » lors de sa visite à Istanbul la semaine prochaine a suscité la colère d'Ankara. (Fichier Photo/ AFP)
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Publié le Samedi 14 novembre 2020

Les critiques US de la liberté religieuse en Turquie créent la controverse

  • Pompeo a prévu rencontrer le patriarche grec orthodoxe Bartholomée 1er, mais sans rencontrer aucun responsable turc
  • Pompeo envisage de se présenter au Sénat, et le soutien de la communauté orthodoxe grecque et évangélique renforcerait ses espoirs

ANKARA: Une déclaration américaine affirmant que son secrétaire d'État Mike Pompeo envisage de « promouvoir la position ferme des États-Unis sur la liberté religieuse » lors de sa visite à Istanbul la semaine prochaine a suscité la colère d'Ankara.

La visite de Pompeo fait partie d’une tournée prévue dans sept pays, dont des pays du Moyen-Orient et du Golfe. Pendant son séjour à Istanbul lundi et mardi, le haut diplomate doit rencontrer le patriarche grec orthodoxe Bartholomée 1er, sans l’annonce de sa part de rencontres avec des responsables turcs.

Le ministère turc des Affaires étrangères a critiqué la déclaration américaine « comme étant extrêmement inappropriée ».

« Il serait plus judicieux que les États-Unis se regardent d'abord dans le miroir et montrent la sensibilité nécessaire aux violations des droits de l'homme telles que le racisme, l'islamophobie et les crimes de haine dans leur propre pays », a déclaré le ministère dans son communiqué.

Pompeo envisage de se présenter au Sénat, et le soutien de la communauté orthodoxe grecque et évangéliques renforcerait certainement ses espoirs d’être élu au Kansas.

« La liberté religieuse, plus particulièrement les problèmes auxquels sont confrontés les chrétiens du monde entier, est une préoccupation partagée par de nombreux républicains, en particulier les communautés évangéliques et diasporiques influentes », a déclaré Ziya Meral, chercheur principal associé à l’IRSU (Institut royal des services unis pour les études de défense et de sécurité) à Arab news.

Partie émergée de l’iceberg

La tension entourant la visite de Pompeo n’est cependant que la partie émergée de l’iceberg. La nouvelle administration du président américain Joe Biden, qui entrerait en fonction dans moins de trois mois, ferait également pression sur Ankara pour la liberté de religion en Turquie, une question qui a été sous les projecteurs récemment à la suite de la décision du président Recep Tayyip Erdogan de convertir la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul en mosquée, ce qui a suscité des accusations selon lesquelles il tentait d’effacer le patrimoine culturel des chrétiens orthodoxes de la ville. La Turquie subit également une pression croissante afin de rouvrir l'école théologique grecque orthodoxe fermée en 1971.

Biden est connu pour être partisan de la liberté religieuse dans le monde, y compris celle des adeptes grecs orthodoxes. Sous l'ancien président Barack Obama, Biden était devenu le seul vice-président en exercice à visiter deux fois le patriarcat œcuménique.

La Turquie a également suscité des critiques fin octobre 2020 en ouvrant l’ancien monastère du Christ-Sauveur à Chora, une ancienne basilique chrétienne, pour les services de prière islamiques, compromettant la valeur architecturale et historique de cet édifice. Cette décision a été prise à la suite d'un décret présidentiel affirmant que l'utilisation du bâtiment comme musée était illégale.

Selon Meral, il y a une colère non partisane contre la Turquie à propos d'une longue liste de problèmes allant de la reconversion de Sainte-Sophie à la détention prolongée d'un pasteur américain et encore à la résiliation des permis de résidence des ouvriers chrétiens étrangers vivant en Turquie.

« Les problèmes géopolitiques de la Grèce à l'Arménie en passant par le nord-est de la Syrie se sont maintenant fondus dans les récits habituels du « nous contre les islamistes », qui continuent de politiser la question de la liberté religieuse au-delà des préoccupations réelles des minorités religieuses », a déclaré Meral.

Même si Meral s'attend à ce que l'administration Biden continue de soulever ces questions avec la Turquie, il a déclaré qu'elle « ne poursuivra pas un programme similaire sur les questions de liberté religieuse à l'étranger semblable à celui que nous avons vu avec Trump et Pompeo».

En juin, le Département d'État américain a publié son rapport 2019 sur la liberté religieuse internationale. Il a blâmé la Turquie pour avoir limité les droits des minorités religieuses non musulmanes, en particulier les chrétiens orthodoxes apostoliques arméniens, les juifs et les chrétiens grecs orthodoxes.

« Le gouvernement a également continué de restreindre les efforts des groupes religieux minoritaires afin de former leur clergé », précise ainsi le rapport.

Le Dr Mine Yildirim, directrice de l’Initiative pour la liberté de croyance et du programme de la société civile eurasienne au Comité norvégien d’Helsinki, a révélé que les principaux défis de longue date de la Turquie dans le domaine de la liberté de la religion ou de la croyance nécessitent vraiment des changements fondamentaux.

« Certaines des questions juridiques centrales incluent le manque de personnalité juridique des communautés religieuses ou de croyance, le statut des lieux de culte et l'inégalité flagrante liée au financement public de la présidence des affaires religieuses et à la fois, ces individus et ces communautés qui ne reçoivent pas de services de cette institution », a-t-elle déclaré à Arab News.

« La plupart de ces questions ont fait l’objet d'un jugement de la Cour européenne des droits de l’homme. Cependant, ces jugements n'ont pas été mis en œuvre efficacement. Tous les États peuvent se tenir mutuellement responsables en raison de leurs ratifications des instruments internationaux des droits de l'homme », a ajouté Yildirim.

Pressions vaines

Les experts soulignent que la liberté religieuse restera, sans aucun doute, une priorité de la politique étrangère pour les États-Unis sous l'administration Biden.

Yildirim estime que, si les initiatives multilatérales sont importantes, tous les États devraient se concentrer davantage sur le renforcement des mécanismes internationaux de contrôle des droits de l'homme afin de contribuer d’une manière efficace à leur protection, y compris celles de la liberté de religion et de croyance.

Anna Maria Beylunioglu Atli, chargée de cours à l'Université MEF d'Istanbul, a pour sa part suggéré que la pression extérieure de l'Occident ne peut aller aussi loin, et qu'un véritable changement national ne se sera rendu possible que s'il y a un changement visible de mentalité parmi les décideurs à Ankara.

« Sinon, nous ne verrons que des changements superficiels dans la liberté religieuse », a-t-elle déclaré à Arab News. « Il y a eu une préoccupante régression dans ce domaine depuis 2013, et il n'y a pas eu d'amélioration significative jusqu'à présent » a-t-elle conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.