Les États-Unis exhortent l'Ukraine à envisager des négociations avec la Russie

Un soldat ukrainien passe devant un bâtiment détruit de l'aéroport international de Kherson (Photo, AFP).
Un soldat ukrainien passe devant un bâtiment détruit de l'aéroport international de Kherson (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 novembre 2022

Les États-Unis exhortent l'Ukraine à envisager des négociations avec la Russie

  • La Maison Blanche a réitéré que seul le président ukrainien était en mesure d'approuver l'ouverture de négociations
  • Le soutien américain à l'Ukraine reste fort

WASHINGTON: Les Etats-Unis appellent de façon croissante l'Ukraine à être ouverte à des négociations de paix avec la Russie, un haut responsable du Pentagone affirmant qu'il sera difficile pour les forces de Kiev de récupérer les territoires remportés par Moscou au cours de la guerre.

Le chef d'état-major américain, le général Mark Milley a souligné mercredi que le soutien des Etats-Unis n'avait pas diminué, mais a déclaré que Kiev était en bonne position pour entamer des discussions, ses soldats parvenant à tenir tête à la Russie.

Il a précisé que les Russes renforçaient désormais leur emprise sur 20% du territoire ukrainien et que les lignes de front allant de la ville de Kharviv à celle de Kherson se stabilisaient.

"La probabilité d'une victoire militaire ukrainienne, consistant à chasser les Russes de toute l'Ukraine, y compris de la [...] Crimée, la probabilité que cela se produise bientôt n'est pas élevée, militairement parlant", a-t-il déclaré.

"Il peut y avoir une solution politique où, politiquement, les Russes se retirent, c'est possible", a ajouté M. Milley.

Pas de pression américaine

La Maison Blanche a réitéré vendredi que seul le président ukrainien Volodymyr Zelensky était en mesure d'approuver l'ouverture de négociations entre l'Ukraine et la Russie, rejetant toute notion de pressions américaines sur Kiev.

"Nous avons également dit qu'il revenait au président Zelensky de dire si, et quand, il serait prêt à des négociations et la forme que prendraient ces négociations" a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

"Personne aux Etats-Unis n'est en train de l'encourager, d'insister ou de le pousser à la table" des négociations, a-t-il dit.

Mais, plus tôt ce mois-ci, Volodymyr Zelensky a fait savoir qu'il n'exigeait plus le départ de Vladimir Poutine pour entamer des négociations, un changement de cap qui est intervenu après des pressions de la Maison Blanche.

L'exemple de la Première guerre mondiale

Le soutien américain à l'Ukraine reste fort. Cette semaine la Maison Blanche a demandé au Congrès de débloquer 38 milliards de dollars supplémentaires en soutien à Kiev.

Mais en même temps l'exécutif n'a pas contredit le point de vue du général Mark Milley, qui avait indiqué la semaine dernière à New York que l'Ukraine avait déploré 100.000 morts et blessés sur le champ de bataille -- un bilan proche de celui estimé pour l'armée russe -- et 40.000 victimes chez les civils.

Ces bilans pourraient encore grimper si l'Ukraine s'obstinait à se battre pour tenter de récupérer les frontières d'avant 2014, a encore suggéré M. Milley.

Pas de démarche officielle de Moscou pour négocier la paix

Moscou n'a pas contacté Kiev officiellement pour des négociations de paix et la Russie devrait de toute façon dans un premier temps retirer ses forces de l'Ukraine, a déclaré samedi un haut responsable de la présidence ukrainienne.

"Nous n'avons pas de demande officielle de la part de la partie russe concernant... des négociations", a déclaré Andriï Yermak, le chef de cabinet du président ukrainien, qui intervenait à distance au Forum international sur la sécurité de Halifax au Canada.

Toute négociation qui ne serait pas fondée sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans les limites de ses frontières internationalement reconnues ne serait "pas acceptable", a-t-il ajouté.

"Les premières mesures à prendre du côté russe sont de retirer toutes les troupes russes du territoire ukrainien", a ajouté M. Yermak.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté l'idée d'une "courte trêve" avec la Russie, affirmant que cela ne ferait qu'empirer les choses.

Il a notamment comparé la situation à la Première guerre mondiale, lorsque les deux camps se sont enlisés dans un conflit qui avait fait un million de morts entre août et décembre 1914, avec une ligne de front stabilisée et un refus de tenir des négociations de paix. Quatre ans plus tard, fin 1918, on déplorait la mort de 20 millions de personnes.

"Donc quand il y a une opportunité de négocier, quand la paix peut être atteinte, saisissez-la", a-t-il dit.

Une voie diplomatique

Les commentaires de M. Milley ont fait craindre que les États-Unis ne veuillent revoir l'objectif de Kiev de reconquérir toutes les terres occupées par les Russes, y compris la Crimée et le Donbass, dont l'Ukraine a perdu le contrôle en 2014.

Charles Kupchan, professeur à l'université de Georgetown, estime que l'administration Biden essaye probablement de s'assurer que la porte reste ouverte aux négociations, et que M. Milley est simplement déjà "un peu plus tourné vers l'avenir".

"Je ne pense pas que cela soit prématuré. Je pense que c'est prudent. Les Russes et les Ukrainiens doivent conserver la possibilité qu'il existe une voie diplomatique", a-t-il déclaré.

Et c'est aussi un signal à l'intention de Volodymyr Zelensky, dont les déclarations mettent à l'épreuve la patience de certains alliés.

"Zelensky, de manière compréhensible, s'échauffe un peu et dit des choses que les alliés n'apprécient pas forcément", dit M. Kupchan.

Il ajoute que la Maison Blanche cherche à devancer toute pression des alliés européens pour mettre fin à la guerre avant que Kiev ne soit prête.

"L'administration Biden veut avancer lentement, afin de s'assurer que le consensus transatlantique reste solide."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.