La France dit au revoir à «Plus belle la vie»

Cette photo d'archive prise le 28 septembre 2022 montre des membres de la distribution faisant une pause sur le plateau lors du dernier jour de tournage de la série télévisée française «Plus belle la vie» aux Studios de la Belle de Mai, à Marseille, dans le sud de la France. (Photo de Nicolas Tuact / AFP)
Cette photo d'archive prise le 28 septembre 2022 montre des membres de la distribution faisant une pause sur le plateau lors du dernier jour de tournage de la série télévisée française «Plus belle la vie» aux Studios de la Belle de Mai, à Marseille, dans le sud de la France. (Photo de Nicolas Tuact / AFP)
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

La France dit au revoir à «Plus belle la vie»

  • Pour clore l'histoire d'amour entre le feuilleton le plus long jamais produit en France et son public, France 3 lui consacre une soirée spéciale
  • Près de 600 personnes ont travaillé chaque année pour la série et 3.232 acteurs en tout, auxquels il faut ajouter les figurants, ont participé aux tournages

PARIS: La nuit tombe sur le quartier marseillais fictif du Mistral: la France a dit au revoir à "Plus belle la vie", série-phénomène aux audiences désormais déclinantes dont les derniers épisodes ont été diffusés vendredi soir, après 18 ans d'existence.

Pour clore l'histoire d'amour entre le feuilleton le plus long jamais produit en France et son public, France 3 lui a consacré une soirée spéciale avec la diffusion de deux épisodes en début de soirée suivis vers 21H00 par un épisode final, version extra-longue de 1H40, intitulé "Sept mariages pour un enterrement".

Kilian, le dernier fils de Roland, personnage phare de "Plus belle la vie" (PBLV), y a célébré son mariage sur la place du Mistral. Comme l'indique le titre, ce dernier opus de PBLV a offert à ses fans de nombreux rebondissements autour des héros et héroïnes de la série.

"Les épisodes sont incroyables", "très bonne idée ce final en mode comédie romantique", saluaient des internautes vendredi soir sur Twitter.

Beaucoup d'autres affichaient leur émotion: "j’ai envie de pleurer c’est toute mon enfance", "pincement au coeur ce soir pour la dernière, la fin en chanson sur +Tout le bonheur du monde+".

Le maire de Marseille Benoît Payan a aussi rendu au hommage sur Twitter au feuilleton qui "aura fait entrer Marseille dans le quotidien de millions de foyers français" et aux équipes marseillaises de la série, tout comme le chef de file communiste Fabien Roussel qui a appelé à soutenir la "filière marseillaise" de production.

Les acteurs ont adressé "des millions de mercis" à leurs fans dans une tribune publiée vendredi par Le Parisien. L'occasion de revenir sur le rôle joué par PBLV, "souvent en avance sur les journaux et les émissions de divertissement".

"Nous avons la prétention d'avoir, grâce à vous, avec vous, changé la France sur certains sujets. Tout le monde pense au rôle qu'a joué la série pour lutter contre l'homophobie par exemple. Nous n'avons jamais eu peur d'aborder les questions délicates comme le malaise dans la police, les fins de mois difficiles, le harcèlement ou Alzheimer et tellement d'autres", affirment-ils.

Très en prise avec les débats de société, "Plus belle la vie" a mis en scène le premier mariage entre deux personnes de même sexe de la télévision française en 2013, onze jours seulement après la promulgation de la loi l'autorisant en France. Un acteur transgenre y a joué dès 2018.

La série a aussi suscité la polémique en montrant comment rouler un joint, l'utilisation de poppers ou en parlant de gestation pour autrui (illégale en France) sous un jour trop favorable pour certains.

3 232 acteurs
La dernière prise de "Plus belle la vie" avait été tournée le 29 septembre en fin d'après-midi dans les studios historiques de la Belle-de-Mai, un quartier populaire de Marseille.

En fin de soirée, un documentaire "La grande aventure de +Plus belle la vie+" devait revenir sur la série, son traitement des questions sociétales au travers de ses 4.665 épisodes diffusés de 2004 à 2022.

L'annonce de l'arrêt de la série en mai dernier par France Télévisions avait provoqué une onde de choc parmi ses fans et à Marseille, où son tournage a généré une véritable économie.

Près de 600 personnes ont travaillé chaque année pour la série et 3.232 acteurs en tout, auxquels il faut ajouter les figurants, ont participé aux tournages.

Après des débuts timides, cette série populaire a également offert à la troisième chaîne des audiences record sur la case horaire de début de soirée, réunissant certains soirs en 2008 jusqu'à six millions de téléspectateurs.

Loin de ces sommets, les audiences sont tombées à 2,7 millions de téléspectateurs sur 2021-2022.

La série a également permis la percée des soaps quotidiens en France mais a fini par faire les frais de la concurrence de ses héritières, "Ici tout commence" et "Demain nous appartient" sur TF1 et "Un Si grand soleil" sur France 2.

Après le dernier jour de tournage, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte avait promis de "compenser l'impact de l'arrêt" du feuilleton sur "la filière audiovisuelle marseillaise" en programmant d'autres tournages dans la région.


Rétrospective Mehdi Qotbi à l’IMA: l’art de faire danser les lettres arabes

Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable. (Photo Arlette Khouri)
Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable. (Photo Arlette Khouri)
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  • Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable
  • Cette œuvre libre et empreinte d’optimisme, tout comme la personne de Qotbi, puise ses racines dans l’enfance de l’artiste, dans ce quartier de Takaddoum où il est né à Rabat

PARIS: Alors que l’Institut du Monde Arabe à Paris met à l’honneur la langue arabe en collaboration avec l’Académie Internationale du Roi Salman pour la langue arabe, c’est l’écriture et les lettres arabes qui sont à l’honneur à travers la rétrospective des œuvres de l’artiste franco-marocain Mehdi Qotbi exposé à l’institut jusqu’au 5 janvier prochain.

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C’est une myriade de fraîcheur colorée qui accueille le visiteur de cette exposition et l’emporte dans l’univers joyeux, qu’expriment les œuvres de cet artiste atypique. (Photo Arlette Khouri)

C’est une myriade de fraîcheur colorée qui accueille le visiteur de cette exposition et l’emporte dans l’univers joyeux, qu’expriment les œuvres de cet artiste atypique.

Il a beau se servir des lettres arabes pour composer ses tableaux, son œuvre est à l’opposé de la calligraphie.

Son art, selon sa propre définition est plutôt « une désécriture » et non un alignement calligraphique de mots et de phrases.

Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable.

Cette œuvre libre et empreinte d’optimisme, tout comme la personne de Qotbi, puise ses racines dans l’enfance de l’artiste, dans ce quartier de Takaddoum où il est né à Rabat dans une famille modeste.

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L’universitaire et critique d’art Philippe Dagen décrit l’œuvre de Qotbi comme étant « un rapport constant et déconcertant entre peinture et écriture » et affirme que cette œuvre « s’offre et se dėrobe à l’interprétation critique. Elle se laisse admirer et ne se laisse pas saisir ». (Photo Arlette Khouri)

Dès l'enfance, Qotbi a baigné dans un univers de couleurs à l’ombre de sa mère tapissière dont il dit « elle ne savait ni lire, ni écrire, elle n’avait aucune culture. Mais elle avait la faculté de faire fusionner les couleurs », « elle savait les allier. Pour moi c’étaient des moments de rêve ».

Ce sont peut-être ces moments avec les émotions qui les accompagnent que Qotbi tente de reproduire dans son travail qui s’expose au musée Georges Pompidou à Paris ainsi qu’au musée d’art moderne, ailleurs aussi à la National Gallery of fins arts à Amman où à Houston dans le cadre de la Menil Collection.

Pourtant à l’âge de douze ans, Qotbi s’est cru destiné à une carrière militaire, il saisit l’opportunité d’un défilé militaire et aborde le ministre de la Défense de l’époque Mahjoubi Ahetdane qui l’aide à intégrer le lycée militaire de Kénitra.

Très vite, son penchant pour et le dessin pris le dessus sur son penchant pour le maniement des armes, et rejoint par la suite l’école des beaux arts de Rabat.

Sa rencontre avec le grand artiste marocain Jilali Gharbaouie finit par sceller son destin, il se consacre à sa vocation artistique qui le mène par la suite aux Beaux arts de Paris, dont il est diplômé.

Parallèlement à sa carrière d'artiste, Qotbi s’attache à transmettre sa passion aux jeunes et enseigne les arts plastiques dans des lycées à Paris et Auxerre.

Travailleur infatigable, il publie des livres d’artistes en collaboration avec de grands écrivains et poètes dont le syrien Adonis, la libanaise Andrée Chédid, la française Nathalie Sarraute et également le tchèque Vaclav Havel et le sénégalais Léopold Sedar Senghor.

L’universitaire et critique d’art Philippe Dagen décrit l’œuvre de Qotbi comme étant « un rapport constant et déconcertant entre peinture et écriture » et affirme que cette œuvre « s’offre et se dėrobe à l’interprétation critique. Elle se laisse admirer et ne se laisse pas saisir ».

Sa notoriété lui ouvre les portes des plus hautes sphères culturelles et politiques aussi bien en France qu’au Maroc, et Qotbi met cela à profit pour resserrer les liens entre son pays natal et son pays d’adoption.

Il se retrouve chargé de créer un « cercle d’amitié franco-marocain » qui s’est nourri de son large réseaux de contacts autant au Maroc qu’en France.

Le tout Paris artistique et politique était invité à l’inauguration de sa rétrospective, et bien sûr, l’épouse du président français Brigitte Macron était parmi les premiers à être présente.

 


Amira Ghenim, lauréate du Prix de la littérature arabe 2024 de l’Institut du Monde Arabe

Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès). (Photo fournie)
Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès). (Photo fournie)
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  • Le désastre de la maison des notables (finaliste de l’Arab Booker Prize, prix Comar d’Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français
  • Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès)

PARIS : Pierre Leroy, administrateur délégué de la Fondation Jean-Luc Lagardère et président du jury du Prix s’est dit ravi lundi dernier que cette nouvelle édition du Prix de la littérature arabe consacre « un roman intense, entremêlant intrigue familiale et grande Histoire, qui dessine le portrait complexe et tout en nuances d'une Tunisie en pleine mutation. L’ensemble des membres du jury et moi-même saluons par ailleurs la plume unique de l’auteure qui, grâce à un procédé narratif élaboré, a su donner naissance à une œuvre puissante, portée par une nouvelle collection qui met en lumière la littérature arabophone du Maghreb, encore trop souvent privée d’écho en France ».

Ce roman est celui d’ Amira Ghenim, lauréate du Prix de la littérature arabe 2024. Née en 1978 à Sousse en Tunisie, elle est agrégée d’arabe, titulaire d’un doctorat en linguistique et enseigne à l’université de Sousse. Elle est l’autrice d’essais universitaires et de trois romans, dont Le dossier jaune (2019) et Terre ardente (2024).

Le désastre de la maison des notables (finaliste de l’Arab Booker Prize, prix Comar d’Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français.

Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès).

Pour sa part, Jack Lang, Président de l’IMA, a voulu souligner « l’importance de faire rayonner la richesse des cultures du monde arabe, dont la littérature et la poésie sont des modes majeurs. Dans le contexte où la traduction des textes arabophones se raréfie, la mise en lumière des auteurs issus du monde arabe est essentielle et ce prix, également porté désormais par la jeunesse, en est le précieux instrument ».

 


Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes

Des auteurs de renom du monde entier, dont Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy, appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes. (AFP)
Des auteurs de renom du monde entier, dont Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy, appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes. (AFP)
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  • Plus de 1 000 écrivains et professionnels de l'édition ont signé une lettre dans laquelle ils s'engagent à boycotter les institutions culturelles israéliennes
  • Les auteurs se sont engagés à ne pas travailler avec des éditeurs, des festivals, des agences littéraires et des publications israéliens qui sont "complices de la violation des droits des Palestiniens"

DUBAÏ: Des auteurs de renom du monde entier appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes.

Plus de 1 000 écrivains et professionnels de l'édition ont signé une lettre dans laquelle ils s'engagent à boycotter les institutions culturelles israéliennes qui "sont complices ou sont restées des observateurs silencieux de l'oppression écrasante des Palestiniens".

Parmi les auteurs populaires qui ont signé la lettre figurent l'Irlandaise Sally Rooney, connue pour des romans tels que "Conversations with Friends", "Normal People" et, plus récemment, "Intermezzo"; le romancier américano-libyen Hisham Matar, lauréat du prix Pulitzer; le romancier Viet Thanh Nguyen, lauréat du prix Pulitzer; la lauréate du prix Booker Arundhati Roy; Mohsin Hamid, auteur de "The Reluctant Fundamentalist"; et la lauréate du prix Booker Avni Doshi, qui est basée à Dubaï.

Les auteurs se sont engagés à ne pas travailler avec des éditeurs, des festivals, des agences littéraires et des publications israéliens qui sont "complices de la violation des droits des Palestiniens", notamment en appliquant des "politiques et pratiques discriminatoires" ou en "blanchissant et justifiant l'occupation, l'apartheid ou le génocide d'Israël".

Les institutions qui n'ont jamais reconnu publiquement les "droits inaliénables du peuple palestinien tels qu'ils sont inscrits dans le droit international" seront également boycottées.

La campagne a été organisée par le Festival palestinien de littérature (également connu sous le nom de PalFest), qui organise chaque année des manifestations publiques gratuites dans plusieurs villes de Palestine.

"En tant qu'écrivains, éditeurs, travailleurs de festivals littéraires et autres travailleurs du livre, nous publions cette lettre alors que nous sommes confrontés à la crise morale, politique et culturelle la plus profonde du XXIe siècle", commence la déclaration, qui poursuit en indiquant qu'Israël a tué "au moins 43 362" Palestiniens à Gaza depuis octobre dernier et que cela fait suite à "75 ans de déplacement, de nettoyage ethnique et d'apartheid".

La culture "a joué un rôle essentiel dans la normalisation de ces injustices". Les institutions culturelles israéliennes, "qui travaillent souvent directement avec l'État, ont joué un rôle crucial dans l'obscurcissement, le camouflage et le lavage artistique de la dépossession et de l'oppression de millions de Palestiniens pendant des décennies".

Les travailleurs de l'industrie ont un "rôle à jouer", affirme l'engagement. "Nous ne pouvons pas, en toute conscience, nous engager avec les institutions israéliennes sans nous interroger sur leur relation avec l'apartheid et le déplacement", peut-on lire, en notant que "d'innombrables auteurs" ont adopté la même position contre l'apartheid en Afrique du Sud.

La lettre se termine par un appel aux pairs des signataires à se joindre à l'engagement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com