LONDRES: De petites sociétés s'apprêtent à lancer une campagne publicitaire cette semaine afin de persuader les députés de faire passer une loi qui réduirait le pouvoir des grandes entreprises du secteur des technologies.
Cette campagne vise à contraindre le Congrès à examiner et à entériner la nouvelle loi baptisée «American Innovation and Choice Online Act» avant la fin de l'année.
Ce rassemblement de petites entreprises affronte en effet les géants de la technologie tels qu'Apple, Meta, Amazon et Google. Le groupe redoute que la Chambre des représentants, à majorité républicaine, s'abstienne de voter la loi comme l'ont laissé entendre au début du mois de janvier les principaux républicains qui devraient prendre le pouvoir.
«Cela fait des années que les grandes entreprises technologiques se comportent comme un renard dans le poulailler au niveau de la concurrence électronique», affirme Ben Kobren, responsable de la politique publique chez Neeva, un fournisseur de moteurs de recherche gratuit qui rivalise avec Google.
«La loi intitulée “American Innovation and Choice Online Act” est la première qui a été approuvée par les deux partis depuis des dizaines d'années; elle vise à aplanir les règles et à stimuler l'innovation aux États-Unis.»
Cette publicité est sponsorisée par des entreprises telles que Neeva, le moteur de recherche DuckDuckGo et le comparateur de prix Kelkoo. Elle sera diffusée sur les principales chaînes de télévision, notamment CNN et MSNBC.
En vertu de cette loi, les entreprises technologiques ne pourraient plus faire usage de leurs plates-formes pour contrer leurs concurrents. Il s'agirait de la loi antitrust la plus importante depuis plus d'un siècle.
La publicité, qui dure trente secondes, ressemble à une bande-annonce de film. Elle présente les manchettes qui dénoncent les plus grandes entreprises technologiques du monde. Beaucoup y voient «la dernière chance pour faire passer le projet de loi en question».
Sacha Haworth occupe le poste de directrice exécutive du Tech Oversight Project, un groupe qui milite contre les grandes entreprises technologiques et qui a participé à la campagne. Pour elle, «avec une Chambre des représentants républicaine à partir de janvier, comme on s'y attend, c'est le moment ou jamais d'aller de l'avant».
La coalition de petites entreprises a adressé lundi dernier aux dirigeants du Congrès une lettre dans laquelle elle les exhorte à faire une priorité du projet de loi antitrust dirigé contre les géants de la technologie au cours de la «lame-duck session» (la session «canard boiteux», courte période de législature entre les élections de mi-mandat et la prise de fonction des parlementaires nouvellement élus, NDLR).
Le groupe Tech Oversight Project a diffusé au mois de juin un spot télévisé dans lequel il préconisait l'adoption de deux lois: Choice Online Act et Open App Markets Act.
Par ailleurs, on estime à plus de 120 millions de dollars (1 dollar = 0,96 euro) les dépenses engagées par les grandes entreprises technologiques dans le but de contrer le projet de loi. Cette somme a été investie dans des publicités et des messages qui visent à discréditer cette initiative.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com