ALGER: De son vrai nom Marwan Abdelhamid, Saint Levant l’artiste qui puise son inspiration dans ses origines continue de faire sensation sur les réseaux sociaux.
Le jeune homme de 22 ans qui n’en a que faire de la barrière de la langue, passe sans effort du français à l’anglais et de l’anglais à l’arabe, et s’évertue à créer une musique où ses origines s’emmêlent, revendiquant ainsi son identité plurielle.
Dans les chansons du musicien et interprète polyglotte, on retrouve des sonorités orientales, rnb et hip hop.
Parmi ses idoles, jeune homme cite entre autres Cheb Khaled. Le jeune homme a pour ambition de remettre au goût du jour les fusions musicales à la manière du prince du raï.
«C’est ce qu’on essaye de ramener, un chanteur de raï algérien qui pose sa voix sur des accords de guitare cubains» s’exprime-t-il sur ses réseaux sociaux, faisant référence à la collaboration musicale entre Cheb Khaled et Compay Segundo intitulé «Saludo a chango».
Sa capacité à jongler entre les langues a grandement contribué à son succès actuel: «l'écriture est naturelle, qu'elle sorte en français, en anglais ou en arabe » explique-t-il.
Entre musique et militantisme
Né d'une mère franco-algérienne et d'un père palestino-serbe, Marwan Abdelhamid a grandi à Gaza où il baigne dans la culture orientale. A l’âge de 7 ans, suite au déclenchement de la guerre, sa famille est forcée de fuir à Amman, en Jordanie.
Abdelhamid Marwan, très présent sur les réseaux sociaux, évoque ce dilemme identitaire auquel il a fait face tout au long de son enfance et son adolescence, ainsi que sur sa place dans la société actuelle. Et alors qu'il étudie les sciences politiques en Californie, il se lance dans la musique.
N’acceptant pas d’être réduit à une nationalité, le jeune homme, aujourd’hui installé à Los Angeles, décide d’embrasser la pluralité de son patrimoine culturelle et d’en faire son métier.
Véritable sensation sur TikTok, Saint Levant publie régulièrement des extraits de ses compositions qui sont écoutées par des millions de jeunes et moins jeunes.
Parallèlement, le musicien milite ardemment en faveur de la cause palestinienne qui a forgé «toute sa trajectoire de vie».
«Je suis né à Jérusalem. Ma mère avait courageusement quitté Gaza au début de la deuxième Intifada, et n'a pas pu rentrer chez elle après ma naissance en raison des restrictions israéliennes.» raconte Marwan.
«J'ai dormi par terre chez mes grands-parents en Cisjordanie pendant le premier mois de ma vie. Je suis littéralement né à une époque de chaos, de désespoir, de rage et d'agonie. Je me rappelle encore du bruit des drones bourdonnants au-dessus de nos têtes».
Tout comme Bella Hadid et d’autres jeunes artistes d’origine palestinienne, il incarne cette jeunesse politisée.
Le rappeur s’est donné pour mission de sensibiliser ses abonnés sur les injustices commises par les forces israéliennes dans la bande de Gaza tout en démantelant les préjugés concernant le peuple palestinien qu’il soutient.
Ainsi, à l’âge de 21 ans, il a créé sa propre startup «Home Grown», qui a pour fonction de mettre en relation des Palestiniens avec des entrepreneurs à des fins d'investissement dans plusieurs domaines.
Sur ses comptes Instagram et TikTok, Saint Levant comptabilise plus de 500 000 abonnés. Il a récemment dévoilé son dernier morceau Very Few Friends, déjà écouté plus d’un million de fois sur Spotify.