RIYAD: L'Arabie saoudite va plus loin dans les mesures de la durabilité environnementale en visant des objectifs de capture de carbone de 44 millions de tonnes par an d'ici à 2035 pour atteindre le net zéro en émission de carbone d'ici à 2060.
S'exprimant lors de l'Initiative verte saoudienne à Charm el-Cheikh, en Égypte, le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré que le Royaume travaillait intensivement à produire de l'hydrogène propre au moindre coût.
Jeudi, Saudi Aramco s'est associée au ministère de l'Énergie saoudien pour établir un centre de capture et de stockage du carbone sur la côte est de l'Arabie saoudite à Jubaïl, visant à avoir une capacité de stockage pouvant atteindre 9 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an d'ici à 2027.
Cette évolution a lieu alors que l'économie de l'énergie est submergée par la géopolitique, alimentant la volatilité des marchés, les incertitudes du domaine des affaires et les positions environnementales incertaines.
«Le monde espérait nous crucifier parce que nous sommes les plus gros exportateurs de pétrole et de gaz. Nous allons faire en sorte que le monde nous rende des comptes de ce qu'il livre parce que nous voulons que les autres nous égalent dans l’action et passent de la parole aux actes», a déclaré le prince Abdelaziz.
«Nous n'avons pas à l'appeler vert, violet, jaune ou rose. Il faut travailler à la standardisation de l'hydrogène et l'appeler hydrogène propre ou hydrogène bas carbone. En fin de compte, nous devons nous mettre d'accord sur la qualité de l'hydrogène et nous assurer qu'il est satisfaisant pour que les gens l’achètent», a expliqué le ministre à propos du développement de la production d'hydrogène.
Le ministre de l'Énergie a également évoqué la nécessité de rendre la production d'hydrogène abordable dans le monde entier.
«Nous possédons un avantage concurrentiel. Si vous produisez de l'hydrogène bleu, nous serons le producteur le moins cher. Si nous optons pour l'hydrogène vert, nous serons toujours le producteur le moins cher», a indiqué le ministre.
Le prince Abdelaziz a en outre souligné que Saudi Aramco avait les plus faibles émissions de méthane. De plus, la compagnie s'était engagée à atteindre les objectifs de zéro carbone net d'ici à 2050, dix ans avant l'objectif zéro carbone net du Royaume.
Le ministre de l'Énergie a précisé que l'Arabie saoudite pourrait atteindre l'objectif de zéro carbone net avant 2060, mais n'a pris aucun engagement.
«Nous pensons qu'il existe une chance que l’objectif puisse être atteint plus tôt. Mais nous voulons nous assurer que nous livrons les choses à temps lorsque nous nous engageons. Nous espérons être toujours en avance», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, lors d'une autre réunion lors de l'événement, le PDG de Saudi Aramco, Amin Nasser, a affirmé qu'il était préoccupé par le sous-investissement dans le secteur de l'énergie, qui influera négativement sur l'offre dans un contexte de demande croissante.
Nasser a en outre indiqué qu'un plan de transition énergétique irréaliste était à l'origine de la crise de l'offre et de la demande dans le secteur.
Patrick Pouyanné, PDG de la société française TotalEnergies, a également souligné que le monde avait besoin d'une énergie à un prix abordable, les implications macroéconomiques de la crise énergétique pouvant devenir énormes, voire risquant de déstabiliser l'économie mondiale.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com