Le Liban reçoit des aides américaines et égyptiennes pour faire face au choléra

Système de panneaux solaires financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international dans la ville frontalière libano-syrienne de Majdal Anjar, dans l'est de la vallée de la Bekaa, au Liban, mercredi. (Photo, AP) 
Système de panneaux solaires financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international dans la ville frontalière libano-syrienne de Majdal Anjar, dans l'est de la vallée de la Bekaa, au Liban, mercredi. (Photo, AP) 
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Le Liban reçoit des aides américaines et égyptiennes pour faire face au choléra

  • En marge de sa participation à la COP27, qui se déroule à Charm al-Cheikh, M. Mikati a tenu de nombreuses réunions au cours desquelles il a demandé de l'aide pour que le Liban parvienne à surmonter sa crise économique
  • Selon Janez Lenarcic, «la situation au Liban est allée de mal en pis; environ 80% de la population vit dans la pauvreté»

BEYROUTH: Les États-Unis ont promis plus de 71,8 millions d’euros d'aide alimentaire d'urgence au Liban afin de venir en aide à plus de 650 000 personnes qui comptent parmi les plus vulnérables du pays; il s’agit notamment de réfugiés syriens.

Samantha Power, administratrice de l'Agence américaine pour le développement international (Usaid), a annoncé cette aide lors de sa visite au Liban mercredi dernier.

Elle a rencontré des agriculteurs locaux affectés par la détérioration de la sécurité alimentaire dans le pays.

«Grâce au Programme alimentaire mondial des nations unies, ce financement permettra de fournir des colis alimentaires qui comprennent du riz, des lentilles et des pois chiches aux familles libanaises, ainsi que des bons d'alimentation électroniques que les réfugiés syriens pourront utiliser dans les magasins locaux, ce qui soutiendra l'économie libanaise», a affirmé Mme Power.

Le taux de change du dollar a atteint 40 000 livres libanaises pour 1 dollar (1 dollar = 1 euro) sur le marché noir, ce qui a eu un impact sur les prix, alors que l’on redoute une inflation sans précédent.

Les prix des carburants ont augmenté dans le pays à cause du taux de change incontrôlé du dollar.

Selon l'ambassade des États-Unis au Liban, «les répercussions de la guerre russo-ukrainienne ont eu un impact sur les prix de la nourriture et de l'essence au Liban, privant davantage de personnes de sécurité alimentaire et aggravant la crise économique dans le pays».

L'ambassade a ajouté: «Le Liban importe habituellement environ 80% de son blé d'Ukraine. Les prix des produits alimentaires au Liban ont augmenté de plus de 2 000% entre octobre 2019 et juin 2022. Lorsque les gens perdent leur source de revenus, les familles les plus vulnérables ne peuvent plus se permettre d'acheter la nourriture dont elles ont besoin.»

Cette nouvelle aide alimentaire d'urgence fait partie de l'aide mondiale de l'Usaid, d’un montant de 2 milliards d’euros, annoncée par le président américain, Joe Biden, au mois de septembre dernier pour faire face à la crise mondiale de la sécurité alimentaire, a indiqué l'ambassade.

«Depuis 2012, les États-Unis ont accordé plus de 3 milliards d’euros d'aide humanitaire dans le but de sécuriser les besoins des souches les plus vulnérables au Liban», a encore précisé l’ambassade des États-Unis.

Parallèlement à la visite de Power, Robert Oliphant, secrétaire parlementaire du ministre canadien des Affaires étrangères, a souligné que le Canada «continuera à coopérer avec le gouvernement libanais».

Après avoir rencontré le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, M. Oliphant a déclaré: «Le Canada soutiendra le Liban dans tous les domaines, mais les réformes requises doivent être mises en œuvre afin de faire avancer le processus de signature de l'accord final entre le Liban et le FMI.»

M. Oliphant a également souligné la nécessité pour le Liban d'élire un nouveau président et de former un gouvernement.

En marge de sa participation à la COP27; qui se déroule à Charm al-Cheikh, M. Mikati a tenu de nombreuses réunions au cours desquelles il a demandé de l'aide pour que le Liban parvienne à surmonter sa crise économique.

Une source bien informée au sujet des réunions a confié: «En réponse à la demande de Mikati, tout le monde s'est mis d'accord sur la nécessité, en ce qui concerne l'octroi d'une aide au Liban, d'élire un président le plus rapidement possible et de former un gouvernement avec lequel le monde peut traiter.»

Entre-temps, un avion militaire égyptien qui transportait 17 tonnes de médicaments, de vaccins et de fournitures médicales est arrivé à Beyrouth mercredi. Ce don vise à lutter contre la propagation du choléra dans les camps de réfugiés syriens et dans certaines communautés libanaises du nord, du sud et de la Bekaa.

Jeudi dernier, le ministre de la Santé publique par intérim, Firas Abiad, a supervisé la livraison de 600 000 doses de vaccin contre le choléra fournies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

En outre, l'Union européenne a annoncé qu'elle avait alloué 800 000 euros à des interventions communautaires dans le domaine de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène dans les zones du Liban particulièrement affectées par le choléra.

Janez Lenarcic, commissaire chargé de la gestion des crises à la Commission européenne, a déclaré: «La situation au Liban est allée de mal en pis; environ 80% de la population vit dans la pauvreté. Le choléra montre la détérioration de la situation et il ne pouvait pas arriver à un pire moment.»

«Le financement de l'Union européenne permettra à nos partenaires du secteur humanitaire de déployer des équipes d'intervention rapide et de s'assurer que les communautés touchées consomment de l'eau potable», a-t-il souligné.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le blocus israélien contraint les boulangeries de Gaza à fermer, la faim menace à nouveau

Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
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  • Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».
  • Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Dans une boulangerie industrielle de la ville de Gaza, ravagée par la guerre, le tapis roulant qui livrait des milliers de pains pita par jour est à l'arrêt. Une conséquence du blocus israélien, qui menace à nouveau le territoire de famine.

La Families Bakery est l'une des 25 boulangeries industrielles soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM). L'agence onusienne a annoncé la mise à l'arrêt de l'établissement, « en raison du manque de farine et de carburant ».

Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».

Cet organisme onusien était « le seul pourvoyeur des boulangeries de Gaza » et fournissait tout ce dont elles avaient besoin, indique à l'AFP Abed al-Ajrami, président de l'Association des propriétaires de boulangeries du territoire palestinien, à la tête de la Families Bakery. 

« Les répercussions de la fermeture des boulangeries seront très difficiles pour les gens, car ils n'ont aucune alternative », s'inquiète-t-il.

Devant le grand four éteint de son entreprise, il explique que les boulangeries étaient au cœur du programme de distribution alimentaire de l'agence onusienne, qui livrait du pain dans les camps abritant les habitants déplacés par la guerre à travers Gaza.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont échoué à prolonger une trêve de six semaines qui avait accordé un fragile répit aux Gazaouis après 15 mois de guerre, leur permettant de retourner dans leurs maisons souvent détruites.

Le 2 mars, Israël a imposé un blocus total au territoire palestinien. L'entrée de l'aide internationale, qui avait recommencé à affluer avec le cessez-le-feu, a été bloquée, et l'alimentation électrique de la principale usine de dessalement du territoire palestinien a été coupée.

Le 18 mars, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur Gaza, suivis d'opérations terrestres. Des combattants palestiniens ont de leur côté recommencé à lancer des roquettes sur Israël depuis Gaza.

Mardi, le Hamas a accusé Israël d'utiliser la famine comme « arme directe » dans le conflit, après l'attaque d'une école de l'ONU dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Il a également appelé les nations arabes et islamiques à « agir d'urgence pour sauver Gaza de la famine et de la destruction ».

Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

Gavin Kelleher, du Conseil norvégien pour les réfugiés, a pointé, lors d'un briefing la semaine dernière, la « misère totale » qui accable les Gazaouis retrouvant leurs habitations bombardées.

« Nous avons été mis en échec (...) On ne nous permet pas d'apporter des vivres, nous ne pouvons pas répondre aux besoins », a-t-il déploré.

« Quand Save The Children distribue de la nourriture à Gaza, nous voyons des foules massives parce que chaque personne dépend de l'aide dans le territoire », souligne de son côté Alexandra Saieh, de l'ONG britannique.

Mais « cette bouée de sauvetage n'existe plus ».  


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.