Vladimir Poutine ne se rendra pas au G20 à Bali

Une femme passe devant un logo du sommet du G20, à Jakarta le 8 novembre 2022. (Photo de ADEK BERRY / AFP)
Une femme passe devant un logo du sommet du G20, à Jakarta le 8 novembre 2022. (Photo de ADEK BERRY / AFP)
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Vladimir Poutine ne se rendra pas au G20 à Bali

  • L'Indonésie a subi de fortes pressions de la part des Occidentaux pour exclure la Russie du sommet en réponse à la guerre en Ukraine
  • Mais le pays d'Asie du Sud-Est qui privilégie une diplomatie indépendante des grands blocs a résisté en arguant que le pays hôte du sommet devait rester neutre

JAKARTA: Le président russe Vladimir Poutine ne se rendra pas au sommet du G20 à Bali la semaine prochaine, a indiqué jeudi l'ambassade russe à l'AFP, mettant fin à plusieurs mois de flou sur les intentions du dirigeant du Kremlin.

"Je peux confirmer que (le ministre des Affaires étrangères) Sergueï Lavrov va diriger la délégation russe au G20. Le programme du président Poutine est encore en cours d'élaboration, il pourrait participer virtuellement", a déclaré Yulia Tomskaya, cheffe du protocole de l'ambassade de Russie en Indonésie.

Cette annonce intervient après plusieurs mois d'incertitudes sur la venue du président russe au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, organisé les 15 et 16 novembre par l'Indonésie.

Une autre source proche de l'organisation du sommet à Jakarta a rapporté à l'AFP que la participation du président russe était "très improbable" et qu'il devait être remplacé par son ministre des Affaires étrangères.

Sergueï Lavrov avait quitté prématurément une réunion des chefs de la diplomatie du G20 en juillet à Bali après avoir essuyé les critiques de plusieurs homologues sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'Indonésie a subi de fortes pressions de la part des Occidentaux pour exclure la Russie du sommet en réponse à la guerre en Ukraine.

Mais le pays d'Asie du Sud-Est qui privilégie une diplomatie indépendante des grands blocs a résisté en arguant que le pays hôte du sommet devait rester neutre.

Le président indonésien Joko Widodo avait indiqué en août que Vladimir Poutine avait accepté son invitation.

Risques d'isolement de la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays ne fait pas partie du G20, a en contrepartie été aussi invité par l'Indonésie, et pourrait s'exprimer virtuellement.

Le dirigeant ukrainien avait averti la semaine dernière qu'il ne participerait pas au sommet si son homologue russe était présent.

Le président américain Joe Biden, qui a qualifié le président russe de "criminel de guerre" à plusieurs reprises, avait indiqué ne pas avoir l'intention de s'entretenir avec lui au G20.

Mais le président français Emmanuel Macron a longtemps continué à s'entretenir avec son homologue russe et mis en garde sur les risques d'isolement de la Russie.

Moscou dit avoir été contrainte à lancer en février une offensive en Ukraine pour "dénazifier" le pays et dénonce les sanctions à son encontre les accusant d'être à l'origine des crises alimentaires et énergétiques mondiales, ce que démentent fermement les Occidentaux.

Les forces russes ont essuyé mercredi un important revers avec le retrait de Kherson, capitale régionale du sud ukrainien cible d'une contre-offensive de l'armée de Kiev.

Le sommet du G20 à Bali sera le plus important rassemblement de dirigeants du groupe des grandes économies mondiales depuis le début de la pandémie de Covid-19.

L'Indonésie a confirmé la présence de 17 dirigeants, dont celle du président chinois Xi Jinping et de Joe Biden.

Cette réunion se tient dans un contexte de crises multiples, avec outre la guerre en Ukraine, des inquiétudes pour l'économie mondiale provoquées face à une inflation persistante et les répercussions du changement climatique.

Les réunions ministérielles précédant le sommet de novembre se sont conclues sans communiqué conjoint à cause de différends sur la guerre en Ukraine.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.