L'Ukraine ne participera pas au sommet du G20 si Poutine y prend part

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse conjointe à Kiev avec son homologue grecque Katerina Sakellaropoulou, le 3 novembre 2022. (Photo, AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse conjointe à Kiev avec son homologue grecque Katerina Sakellaropoulou, le 3 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

L'Ukraine ne participera pas au sommet du G20 si Poutine y prend part

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse conjointe à Kiev avec son homologue grecque Katerina Sakellaropoulou, le 3 novembre 2022. (Photo, AFP)
  • «Ma position personnelle et celle de l'Ukraine est que si le dirigeant de la Fédération de Russie y participe, (alors) l'Ukraine n'y participera pas», a déclaré le président ukrainien
  • Vladimir Poutine, invité par le président indonésien Joko Widodo, n'a pas encore indiqué s'il avait décidé se rendre physiquement ou non au sommet prévu à Bali

KIEV: L'Ukraine ne participera pas au sommet du G20 prévu mi-novembre en Indonésie si le président russe y prend part, a affirmé jeudi Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse conjointe à Kiev avec son homologue grecque Katerina Sakellaropoulou. 

"Ma position personnelle et celle de l'Ukraine est que si le dirigeant de la Fédération de Russie y participe, (alors) l'Ukraine n'y participera pas", a déclaré le président ukrainien. 

Vladimir Poutine, invité par le président indonésien Joko Widodo, n'a pas encore indiqué s'il avait décidé se rendre physiquement ou non au sommet prévu à Bali. 

"Voyons voir, il reste quelques jours", a poursuivi Volodymyr Zelensky face à la presse, alors que le sommet réunissant les dirigeants des 20 pays aux économies les plus développées doit se tenir mi-novembre. 

M. Zelensky a été invité au sommet par l'Indonésie, même si l'Ukraine n'est pas membre du G20, et avait jusqu'alors indiqué qu'il y assisterait, du moins virtuellement. 

Jakarta a de son côté été soumise à des pressions occidentales pour exclure Vladimir Poutine de l'événement après avoir annoncé en avril qu'il était invité mais a, à ce stade, conservé une attitude de neutralité concernant le conflit en Ukraine. 

La semaine dernière, le président américain Joe Biden avait déclaré n'avoir "aucune intention" de conduire lors de ce sommet un entretien bilatéral avec Vladimir Poutine, dont la Russie est devenue un paria sur la scène internationale depuis son invasion de l'Ukraine fin février. 


Après les frappes israéliennes, la dissuasion iranienne affaiblie

Des banlieusards passent devant un panneau d'affichage portant des photos du président iranien Masoud Pezeshkian (2 G), du chef d'état-major des forces armées, le général de division Mohammad Bagheri (G), du président américain Joe Biden (2 D) et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (D) sur la place Vali-Asr à Téhéran, le 27 octobre 2024. (AFP)
Des banlieusards passent devant un panneau d'affichage portant des photos du président iranien Masoud Pezeshkian (2 G), du chef d'état-major des forces armées, le général de division Mohammad Bagheri (G), du président américain Joe Biden (2 D) et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (D) sur la place Vali-Asr à Téhéran, le 27 octobre 2024. (AFP)
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  • Les récentes frappes d'Israël sur l'Iran ont touché plusieurs installations militaires et, selon des analystes, affaibli encore la force de frappe de la République islamique, donc sa capacité de dissuasion
  • Même si l'Iran n'admet que des "dégâts limités", cet énième avatar de l'escalade bilatérale est significatif

PARIS: Téhéran minimise, Israël évoque un nouvel "équilibre des forces". Les récentes frappes d'Israël sur l'Iran ont touché plusieurs installations militaires et, selon des analystes, affaibli encore la force de frappe de la République islamique, donc sa capacité de dissuasion.

Samedi dernier, Israël a effectué des raids aériens en réponse à l'attaque de missiles iraniens du 1er octobre. Une attaque menée elle-même en représailles à l'assassinat de dirigeants du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, mouvements islamistes soutenus par Téhéran.

Même si l'Iran n'admet que des "dégâts limités", cet énième avatar de l'escalade bilatérale est significatif, pour les analystes occidentaux consultés par l'AFP: les raids ont visé tant les défenses aériennes de l'Iran que sa capacité à frapper.

"Israël a utilisé quelque 100 avions de combat, et possiblement des systèmes de drones", affirme l'institut américain Hudson. "Attaquant sur trois vagues, les forces armées israéliennes ont visé les capacités de production de missiles et l'architecture de la défense aérienne" iraniennes.

Sur les quatre sites de production de combustible solide, utilisé par les fusées et missiles iraniens, trois ont été touchés à Sharhoud, Khojir (Est) et Parchin (près de Téhéran), selon Fabian Hinz, expert de l'Institut international pour les études stratégiques (IISS).

Israël a "délibérément visé un goulot d'étranglement du processus de fabrication qui aura d'importantes conséquences sur la production de missiles", explique-t-il à l'AFP.

Les frappes ont aussi détruit des systèmes anti-aériens russes S-300, ainsi que des radars longue portée.

"Des responsables américains et israéliens ont confirmé que les frappes avaient rendu inutilisables les S-300" et endommagé des sites de radars "présentés comme capables de détecter les missiles balistiques et avions furtifs", assure l'American Enterprise Institute (AEI) à Washington.

- "Course contre la montre" -

Israël a en outre préalablement frappé des groupes pro-iraniens en Irak et Syrie, tout en poursuivant son offensive au Liban contre le Hezbollah.

Ce dernier disposait de missiles longue portée qui permettaient de défendre les installations nucléaires de son allié. Mais ses capacités ont chuté. "Le mouvement dissuadait Israël et ce n'est plus le cas", tranche Fabian Hinz.

Israël peut désormais, plus facilement qu'auparavant, frapper des installations énergétiques ou militaires iraniennes. Et les deux pays, dotés d'industries militaires puissantes, sont condamnés à la surenchère.

"Il y a une course contre la montre entre l'Iran, qui doit produire un maximum de missiles balistiques suffisamment précis et efficaces, et Israël qui doit produire ou acquérir aux Etats-Unis un maximum de missiles anti-missiles", résume pour l'AFP Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES). "Le premier qui tombe à court de munition se trouvera en situation de très grande vulnérabilité".

Le bras de fer prend dès lors une dimension planétaire. L'Iran attend les chasseurs Soukhoï Su-35 promis par la Russie il y a 18 mois et doit se réapprovisionner en S-300, voire en leur version plus avancée S-400.

- Peu de bonnes options -

Mais la négociation est incertaine. Téhéran a livré à son allié des drones Shahed pour sa guerre en Ukraine. Or, ce dernier mobilise tout son arsenal et son industrie de défense pour poursuivre son propre effort de guerre.

"Si l'Iran signe un partenariat stratégique avec la Russie", batteries et chasseurs peuvent "être un cadeau dans la corbeille de la mariée", estime Pierre Razoux. "Mais si les Russes ne les livrent pas, Téhéran n'a plus vraiment les moyens de défendre correctement son espace aérien".

Israël, lui, compte sur l'appui de Washington, pour autant réticent à laisser les deux pays plonger dans un affrontement direct.

"Un examen de ce qu'Israël s'est abstenu de viser est important pour comprendre les implications géopolitiques des frappes", note l'institut Hudson. "Le poids de l'administration Biden sur les dirigeants politiques et militaires d'Israël a limité l'ampleur des frappes".

Le programme nucléaire iranien a ainsi été épargné. Pierre Razoux, comme d'autres, émet des doutes sur la capacité israélienne à détruire les installations profondément enfouies dans des bunkers en sous-sol.

"Le programme nucléaire est en outre éparpillé sur plusieurs sites, dont certains situés sous des grandes villes", ajoute-t-il. Les détruire entraînerait un bain de sang auquel Washington ne saurait se résoudre.

Reste que Téhéran est acculé face à une armée israélienne qui, depuis le 7 octobre, a considérablement augmenté sa "tolérance au risque", souligne Fabian Hinz.

Si les Iraniens frappent à nouveau, Israël sera en position idéale pour riposter plus fort. S'ils s'en abstiennent, leur ennemi pourrait y voir une incitation à reprendre les frappes.

L'Iran "va devoir trouver un moyen de rétablir sa dissuasion et je ne vois pas beaucoup de bonnes options pour lui actuellement", conclut l'analyste de l'IISS.


Grèce: le président allemand «demande pardon» pour les crimes nazis

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les crimes perpétrés par le Troisième Reich en Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une visite jeudi dans un village de Crète anéanti par les nazis, un "lieu de la honte allemande". (AFP)
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les crimes perpétrés par le Troisième Reich en Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une visite jeudi dans un village de Crète anéanti par les nazis, un "lieu de la honte allemande". (AFP)
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  • "Aujourd'hui je voudrais demander pardon au nom de l'Allemagne", a déclaré, en grec, le chef de l'Etat allemand lors d'un discours emprunt d'émotion dans le village de Kandanos
  • Premier chef de l'Etat allemand à se rendre sur cette île du sud de la Grèce, Frank-Walter Steinmeier a été accueilli par des Crétois scandant "justice" et "le combat continue" alors que l'épineuse question des réparations de guerre

KANDANOS: Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a demandé "pardon" pour les crimes perpétrés par le Troisième Reich en Grèce durant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une visite jeudi dans un village de Crète anéanti par les nazis, un "lieu de la honte allemande".

"Aujourd'hui je voudrais demander pardon au nom de l'Allemagne", a déclaré, en grec, le chef de l'Etat allemand lors d'un discours emprunt d'émotion dans le village de Kandanos.

Premier chef de l'Etat allemand à se rendre sur cette île du sud de la Grèce, Frank-Walter Steinmeier a été accueilli par des Crétois scandant "justice" et "le combat continue" alors que l'épineuse question des réparations de guerre, jamais versées par l'Allemagne, demeure un sujet hautement sensible en Grèce.

Le village de Kandanos fut rasé le 3 juin 1941 par les nazis.

Quelque 180 de ses habitants furent tués par des soldats allemands après que les villageois eurent participé à la bataille de Crète en mai 1941 pour tenter d'empêcher l'invasion aéroportée de la Crète par les nazis.

L'occupation nazie de ce pays méditerranéen (1941-1944) a été parmi les plus sanglantes en Europe marquée notamment par la famine et l'extermination de quelque 90% de sa communauté juive.

"C'est un chemin difficile que de se rendre à cet endroit en tant que président allemand", a-t-il également souligné.

"Vous nous avez tendu la main de la réconciliation, et je vous suis profondément reconnaissant", a-t-il renchéri.

Le président allemand a longuement insisté sur le fait que le criminel de guerre nazi Kurt Student à l'origine de la destruction de Kandanos n'avait jamais rendu de compte après la guerre pour les crimes perpétrés en Grèce, un autre "chapitre honteux".

Arrêté le 28 mai 1945 et condamné à cinq ans de prison, il avait été libéré en 1948, malgré une demandé d'extradition formulée par la Grèce en 1947. Il est mort en Allemagne en 1978 à l'âge de 88 ans.

"C'est la deuxième faute dont l'Allemagne s'est rendue coupable", a-t-il jugé.

"Je vous demande pardon pour le fait que mon pays ait tardé pendant des décennies à punir ces crimes", a souligné le chef d'Etat.

Avant sa visite en Crète, le président allemand avait coupé court aux demandes de réparations réaffirmant la position de l'Allemagne selon laquelle la question est "close au regard du droit international".

Une position qu'Athènes ne partage pas.

"Ces questions sont encore très +vivante¨+", a indiqué le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis mercredi avant un entretien avec M. Steinmeier.

"Nous espérons qu'à un moment donné nous les résoudrons", a-t-il insisté.


Unrwa: le Conseil de sécurité de l'ONU appelle Israël à « respecter ses obligations internationales »

Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza" et affirment qu'"aucune autre organisation ne peut remplacer ou se substituer à l'Unrwa" pour l'aide aux civils qui ont besoin d'une aide humanitaire "urgente". (AFP)
Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza" et affirment qu'"aucune autre organisation ne peut remplacer ou se substituer à l'Unrwa" pour l'aide aux civils qui ont besoin d'une aide humanitaire "urgente". (AFP)
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  • Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza"
  • Alors que le Conseil peine depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 à parler d'une seule voix, en raison notamment du véto américain en soutien à son allié israélien, ils expriment "leur profonde inquiétude concernant la loi adoptée"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU, exprimant sa "profonde inquiétude" après la loi interdisant en Israël l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a appelé mercredi Israël à "respecter ses obligations internationales" et le "mandat" de l'Unrwa irremplaçable à Gaza.

Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent "le rôle vital" de l'Unrwa qui "reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza" et affirment qu'"aucune autre organisation ne peut remplacer ou se substituer à l'Unrwa" pour l'aide aux civils qui ont besoin d'une aide humanitaire "urgente".

Alors que le Conseil peine depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 à parler d'une seule voix, en raison notamment du véto américain en soutien à son allié israélien, ils expriment "leur profonde inquiétude concernant la loi adoptée" lundi par le parlement israélien interdisant l'agence en Israël.

Ils appellent "le gouvernement israélien à respecter ses obligations internationales, respecter les privilèges et immunité de l'Unrwa et sa responsabilité de permettre et faciliter une aide humanitaire complète, rapide, sure, et sans entrave sous toutes ses formes et dans toute la bande de Gaza".

Ils mettent également en garde contre "toute tentative de démanteler l'Unrwa ou réduire ses opérations et son mandant", dont une interruption aurait "des conséquences humanitaires graves sur des millions de réfugiés palestiniens qui dépendent des services de l'Agence et aussi des implications pour la région".

La déclaration appelle également "toutes les parties à permettre à l'Unrwa d'assurer son mandat, tel qu'adopté par l'Assemblée générale de l'ONU, dans toutes ses zones d'opérations".

Alors que l'Unrwa est devenue la bête noire d'Israël qui l'accuse d'être infiltrée par le Hamas, le Conseil souligne également l'importance de prendre des "mesures" pour répondre "à toute accusation crédible et assurer que des comptes soient rendus pour toute violation par l'Agence des politiques liées au principe de neutralité".