AL-MUKALLA: Un chef militaire yéménite qui avait combattu les Houthis soutenus par l'Iran au cours des sept dernières années a été assassiné mardi dans l’importante ville de Marib, tandis que des groupes locaux de défense des droits humains fustigeaient les Houthis pour avoir lancé des missiles balistiques sur la ville.
Des agents de sécurité locaux et des médias ont affirmé que des hommes non identifiés avaient tué le général de brigade Mohammed al-Jaradi, conseiller du ministre de la Défense du Yémen, ainsi que son garde du corps, aux alentours de la ville de Marib.
Al-Jaradi était un ancien commandant d'une brigade de l'armée à Marib. Il a mené des troupes dans la bataille contre les Houthis dans cette ville. Al-Jaradi a échappé de peu à la mort lors d'un combat hors de Marib et a survécu à une précédente tentative d'assassinat.
Bien que personne n'ait revendiqué la responsabilité de cet assassinat, les cellules dormantes houthies de Marib sont largement considérées comme étant à l'origine de l'attaque.
Par ailleurs, des groupes yéménites de défense des droits, ainsi que des militants et des responsables gouvernementaux yéménites, ont condamné les Houthis pour avoir lancé une frappe de missiles sur Marib lundi soir, tuant quatre personnes et en blessant cinq autres.
Deux missiles balistiques tirés par les Houthis ont frappé un site de stockage de munitions de l'armée à Marib, provoquant d’importantes explosions. La milice a également tiré des roquettes sur des camps destinés aux déplacés internes fortement peuplés, a déclaré un responsable militaire local à Arab News.
Quatre personnes ont été tuées sur le coup lorsqu'un missile a frappé leur maison rudimentaire. Plusieurs autres ont été transportées d'urgence vers un hôpital de Marib.
Des images publiées sur les réseaux sociaux montraient le corps mutilé d'un enfant sur un lit d'hôpital de Marib, à côté de personnes gravement blessées recevant des soins.
«Le premier missile a frappé près du dépôt. L'autre missile a touché le stock de roquettes Katyousha, les lançant dans les airs», a déclaré un responsable local qui a gardé l’anonymat.
L'organisation de défense des droits humains Rights Radar a critiqué l’attaque, exigeant que les Houthis s'abstiennent de prendre pour cible des civils et exhortant la communauté internationale à s'efforcer de mettre fin aux atrocités contre les civils au Yémen.
«Rights Radar appelle la communauté internationale à jouer un rôle vital pour mettre fin aux agressions qui violent le droit à la vie et à la stabilité des civils», a tweeté l'organisation, appelant à des mesures immédiates pour protéger les personnes déplacées.
Le Yemeni Network for Rights and Freedoms (Réseau yéménite pour les droits et les libertés) a accusé les Houthis de saboter les efforts de paix et de violer les traités internationaux qui protègent les civils en temps de guerre.
Il a également exhorté les médiateurs étrangers à faire pression sur les Houthis pour qu'ils cessent de prendre pour cible des civils. «L'organisation houthie exploite le silence international comme justification et prétexte pour poursuivre ses crimes odieux contre les Yéménites, mettant en danger tous les efforts pour parvenir à la paix et mettre fin au conflit», a déclaré le groupe.
Les Houthis ont nié avoir lancé des missiles vers Marib et ont accusé leurs opposants d'avoir fait exploser l'installation, a rapporté l'agence de presse Saba contrôlée par la milice.
Des centaines de civils et de combattants ont été tués dans et autour de cette ville riche en produits énergétiques depuis le début de l'année dernière, lorsque les Houthis ont lancé une offensive militaire pour prendre Marib, siège de l'armée yéménite et de certaines unités militaires de la coalition arabe.
L'assaut des Houthis sur Marib, qui a en grande partie échoué dans son objectif de s'emparer de la ville, a été stoppé pendant la trêve négociée par l'ONU qui est entrée en vigueur le 2 avril.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com