BOBIGNY: Un mois après le département de Seine-Maritime, celui de la Seine-et-Marne est à son tour visé par une cyberattaque "de grande ampleur" paralysant ses services informatiques depuis dimanche, a annoncé la collectivité mardi.
"Depuis ce dimanche 6 novembre, le Département de Seine-et-Marne subit une attaque informatique d'envergure. Les services numériques ne sont plus opérationnels", a déclaré le département dans un communiqué publié sur Twitter.
"Une première phase d'identification des systèmes corrompus est actuellement en cours pour évaluer les préjudices, limiter les conséquences de cette attaque et rétablir nos capacités d'agir. La collectivité a été contrainte de couper ses réseaux afin de protéger les données et isoler son système informatif", ajoute le communiqué.
Aucune rançon n'a été demandée pour l'heure, a indiqué le département sollicité par l'AFP, en précisant avoir déposé plainte à Melun.
La section cyber du parquet de Paris a ouvert mardi une enquête pour accès et maintien frauduleux dans un système informatique mis en oeuvre par l'Etat, modification et introduction de données, entrave au fonctionnement d'un système informatique, extorsion en bande organisée et association de malfaiteurs, a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.
Les investigations ont été confiées à la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) et à la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité (SDLC) de la police judiciaire, a ajouté le parquet.
Les 14 Maisons départementales des solidarités (MDS) et les 5 000 agents territoriaux sont affectés par cette cyberattaque. Les équipes prévoient un retour complet à la normale d'ici à six semaines.
"L'objectif du président (Jean-François Parigi, ndlr) est que les Seine-et-Marnais et surtout ceux en difficulté accompagnés au quotidien par les services du département soient le moins touchés par cette cyberattaque", a ajouté le département.
Le conseil départemental est notamment chargé du versement de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), du RSA (revenu de solidarité active) et de l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa).
Les administrés et partenaires sont appelés à joindre leurs interlocuteurs habituels sur leur téléphone portable, les courriels et les téléphones fixes étant inaccessibles.
Le département s'ajoute à la liste des entités locales touchées ces dernières semaines par des attaques informatiques, après l'hôpital de Corbeil-Essonnes en août, la ville de Caen fin septembre et le département de Seine-Maritime en octobre.
En Essonne, une rançon de 10 millions de dollars, ramenée ensuite à un ou deux millions de dollars, selon les sources, avait été demandée au centre hospitalier.