PARIS: L'une des actrices iraniennes les plus connues a apporté dimanche son soutien au mouvement de contestation qui secoue l'Iran, promettant de rester dans son pays et de "payer le prix" qu'il faudra pour défendre ses droits.
Taraneh Alidoosti, connue à l'étranger pour avoir joué dans les films du réalisateur Asghar Farhadi, a annoncé son intention d'arrêter de travailler pour soutenir les familles des personnes tuées ou arrêtées lors de la répression.
"Je suis quelqu'un qui reste ici et qui n'a pas l'intention de partir", a déclaré l'actrice âgée de 38 ans dans un message sur Instagram, alors que des milliers de personnes, dont des personnalités du monde de la culture, ont été arrêtées dans la répression des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini le 16 septembre.
Elle a assuré ne pas détenir d'autre passeport que son passeport iranien, et ne posséder aucune résidence à l'étranger.
"Je resterai, j'arrêterai de travailler. Je resterai aux côtés des familles des prisonniers et des personnes tuées. Je serai leur avocate", a-t-elle expliqué.
"Je me battrai pour ma patrie. Je paierai le prix qu'il faudra pour défendre mes droits et, le plus important, je crois dans ce que nous construisons ensemble aujourd'hui," a-t-elle ajouté.
Son message était accompagné d'un hashtag reprenant le cri de ralliement des manifestants, "Femme. Vie. Liberté".
Taraneh Alidoosti est connue comme une ardente militante des droits des femmes et des droits humains en Iran. Lors d'un précédent mouvement de contestation dans le pays en 2019, elle avait déclaré que les Iraniens étaient "des millions de prisonniers".
Son rôle le plus célèbre est celui qu'elle a interprété dans le film d'Asghar Farhadi "Le client", Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017.
Figure du cinéma iranien depuis son adolescence, elle a aussi joué dans le film de Saeed Roustayi "Leila et ses frères", présenté cette année au Festival de Cannes.
Plusieurs personnalités du cinéma iranien ont été inquiétées par les autorités avant même l'actuelle vague de contestation, comme les réalisateurs Mohammad Rasoulof et Jafar Panahi, arrêtés cette année et toujours en détention.