Biden et Obama exhortent à défendre la «démocratie», Trump veut «sauver le rêve américain»

L'ancien président américain Barack Obama et le président Joe Biden soutiennent les candidats démocrates au Sénat en Pennsylvanie (Photo, AFP).
L'ancien président américain Barack Obama et le président Joe Biden soutiennent les candidats démocrates au Sénat en Pennsylvanie (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 06 novembre 2022

Biden et Obama exhortent à défendre la «démocratie», Trump veut «sauver le rêve américain»

  • Trump semble déterminé à en profiter pour officialiser au plus vite sa candidature à la présidentielle de 2024
  • Au côté de son ancien vice-président Biden à Philadelphie, Barack Obama a également demandé à protéger «La démocratie»

PHILADELPHIE: A trois jours d'élections "décisives" aux Etats-Unis, le président Joe Biden et son prédécesseur démocrate Barack Obama ont exhorté samedi à "voter" pour protéger la "démocratie", leur adversaire Donald Trump voulant une "vague géante" républicaine pour "sauver le rêve américain".

Lors d'une journée marathon de meetings concurrents en Pennsylvanie, Etat crucial pour les législatives de mi-mandat du 8 novembre, les 46e (Biden) et 44e (Obama) locataires de la Maison Blanche se sont affrontés à distance avec le 45e (Trump), avant un scrutin qui posera les fondations de la présidentielle de 2024.

"La démocratie est littéralement sur le bulletin de vote. C'est un moment décisif pour la nation et nous devons tous parler d'une seule voix", a lancé Joe Biden, sous une lumière bleu et rouge, un immense drapeau américain et les ovations d'une salle de Philadelphie, berceau de la Constitution américaine à la fin du XVIIIe siècle.

Tous les projecteurs sont braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de la sidérurgie, où le chirurgien multimillionnaire républicain Mehmet Oz, une vedette de télévision adoubée par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire démocrate d'une petite ville, John Fetterman, pour le siège le plus disputé du Sénat.

Car de ce poste de sénateur dépend sans doute l'équilibre des pouvoirs de la chambre haute du Congrès, au pouvoir immense.

Risque accru de désinformation sur Twitter avant les «midterms» américaines

Les experts en désinformation appelaient à la "prudence" sur Twitter ce week-end, alors que le nouveau patron de l'influent réseau social vient de licencier la moitié de son personnel à quelques jours d'élections cruciales aux Etats-Unis.

"Il va falloir être très prudent sur cette plateforme dans les jours qui viennent... Sur ce que vous retweetez, à quel compte vous vous abonnez et par rapport à votre propre perception de ce qui se passe", a par exemple averti Kate Starbird, une chercheuse en désinformation de l'université de Washington.

La professeure estime qu'il existe un risque accru que des personnes malveillantes se fassent passer pour d'autres, mènent des "campagnes coordonnées de désinformation" ou encore répandent des canulars suffisamment bien conçus pour être partagés par d'autres utilisateurs peu attentifs.

Dans une lettre aux annonceurs jeudi dernier, le jour de l'acquisition, Elon Musk a promis aux annonceurs que Twitter ne deviendrait pas une plateforme "infernale" où tout serait permis.

Mais "Twitter était déjà infernal avant que Musk ne prenne le contrôle, et ses actions (...) ne vont faire qu'empirer les choses", a réagi Jessica Gonzalez, la co-directrice de l'ONG Free Press.

Mardi 8 novembre, les Américains sont également appelés à renouveler toute la Chambre des représentants. Des postes de gouverneurs et d'élus locaux, qui décident des politiques de leur Etat pour l'avortement ou l'environnement, sont également en jeu.

M. Obama, pour qui la nostalgie joue à plein, était d'abord à Pittsburgh, ville industrielle de Pennsylvanie, où il a demandé au "cousin Pookie" et à "oncle Joe", surnom affectueux d'électeurs démobilisés, enfoncés dans leur canapés, de se lever et "d'aller voter!" mardi pour les démocrates.

Obama, «je t'aime!»

"Je t'aime!", lui a alors lancé quelqu'un dans la foule.

"Je vous aime aussi, mais vous devez voter!", a répondu l'homme politique aux talents oratoires et charisme évidents.

Il a reconnu que "tout le pays avait traversé des temps difficiles ces dernières années", notamment avec une "pandémie historique".

Mais le père de l'assurance-santé "Obamacare" s'en est pris aux républicains, qui veulent "démembrer la sécurité sociale, l'assurance-maladie et accorder aux riches et aux grandes entreprises davantage de réductions d'impôts".

Au côté de son ancien vice-président Biden à Philadelphie, Barack Obama a également demandé, la voix rauque, de protéger "la démocratie sur le bulletin de vote (car) les enjeux sont élevés".

"Il est très important que les démocrates restent" au pouvoir, a renchéri Jennifer Hahn, psychologue de 57 ans qui a fait la queue sur des centaines de mètres sous un magnifique soleil d'automne pour le meeting de Biden, Obama et Fetterman.

Pour cette démocrate, "changement climatique, violence par armes à feu et atteinte aux droits" individuels sont les questions les plus cruciales du scrutin.

Jacqueline Smythe, 30 ans, craint aussi un retour en arrière sur l'avortement après le dynamitage de ce droit fédéral par la Cour suprême en juin dernier. Elle trouve que le parti républicain s'apparente à une "dictature".

«Vague géante»

Dans la soirée, toujours en Pennsylvanie, dans le bourg de Latrobe, le héros des républicains, l'ex-président Trump (2017-2021), casquette rouge "Make America Great again" enfoncée sur la tête et masquant son regard, a très longuement appelé à une "vague géante" de son parti pour "mettre fin à la destruction du pays et sauver le rêve américain".

Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, les républicains affichent leur confiance dans leurs chances de priver le président démocrate de ses majorités le 8 novembre.

Trump attendu comme un héros à son meeting

Janine, très "excitée" et t-shirt aux couleurs du drapeau américain sur ses épaules, a fait quatre heures de route pour venir écouter Donald Trump et "espère vraiment qu'il va se représenter", dit-elle samedi dans la file d'attente de son meeting en Pennesylvanie, pour les élections de mi-mandat.

"Il incarne ce que l'Amérique représente, ce que l'Amérique était", dit sous un ciel gris celle qui, à 52 ans, ne préfère pas donner son nom de famille. Mais en attendant 2024, et avec l'économie et l'inflation en tête, Janine est convaincue d'une chose, "dans trois jours, nous allons avoir une vague rouge!" - la couleur des républicains.

Et comme elle, des milliers de partisans de l'ex-président se sont rassemblés samedi sur le tarmac d'un aéroport à Latrobe, près de Pittsburgh, dans l'arrière-pays du coeur industriel de l'Amérique blanche, pour tener de donner un élan final aux républicains avant le jour J, mardi.

Si leurs pronostics se confirment, l'homme d'affaires de 76 ans semble déterminé à en profiter pour officialiser au plus vite sa candidature à la présidentielle de 2024.

Avec un air de revanche sur sa défaite de 2020.

"Nous devons retrouver notre pays", a lancé un partisan au meeting de Latrobe, Shawn Ecker Grey, 44 ans, tandis que Leslie Boswell dit "adore(r) Trump parce qu'il soutient tout ce à quoi (elle) croi(t)".

Joe Biden, lui, a jusqu'ici dit vouloir se représenter, mais la perspective n'enchante pas tous les démocrates en raison de son âge -- bientôt 80 ans -- et de son impopularité.

Le dirigeant démocrate tente de convaincre les Américains que cette élection est "un choix": sur l'avenir de l'avortement ou du mariage entre personnes du même sexe -- autant de sujets sur lesquels il a promis de légiférer s'il obtient de solides majorités au Congrès.

Mais c'est la hausse des prix -- 8,2% d'inflation en moyenne sur un an -- qui reste de loin la principale préoccupation des Américains, et les efforts de Joe Biden pour se poser en "président de la classe moyenne" peinent à porter leurs fruits.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.