RIYAD: Quelque 2 000 drones colorés ont esquissé des formes étonnantes au son de la musique électronique dans le ciel du parc du roi Abdallah à Riyad, mercredi, pour marquer l'ouverture de la deuxième édition de Noor Riyadh.
L'œuvre de l'artiste américain Marc Brickman, The Order of Chaos: Chaos in Order, explorait les effets de la technologie sur les humains à travers le son, la lumière et le mouvement.
Noor Riyadh, le festival annuel de la lumière du Royaume, présente plus de 190 installations réalisées par près de 130 artistes saoudiens et internationaux issus de plus de 40 pays.
Les œuvres d'art de ce festival de trois semaines, qui se déroule jusqu'au 19 novembre, sont réparties dans 40 lieux et 5 centres principaux: le quartier diplomatique de Riyad, le quartier financier du roi Abdallah, le parc Salam, le quartier Jax et le parc du roi Abdallah.
Sous le thème «We Dream of New Horizons» qui reflète l'optimisme du renouveau et de la transformation, le festival de cette année est coorganisé par Hervé Mikaeloff, Dorothy Di Stefano et Jumana Ghouth.
La présente édition est trois fois plus importante que la première, organisée en 2021, qui rendait hommage au passé du Royaume et son présent en rapide mutation à travers les œuvres d'art de plus de 60 artistes saoudiens et internationaux, avec 33 installations lumineuses.
Organisé sous les auspices de Riyadh Art, la première initiative nationale d'art public en Arabie saoudite qui fait partie de la Commission royale pour la ville de Riyad, l'événement a pour mission de transformer la métropole en «une galerie sans murs».
L'objectif de la Commission est de mettre l'art à la portée de la population croissante de la ville et d'embellir Riyad afin de la transformer en l'une des métropoles les plus écologiques et durables du monde.
Parmi les œuvres les plus remarquables, The Garden of Light, une projection vidéo réalisée par l'Écossais Charles Sandison dans le quartier diplomatique, qui imite l'horizon virtuel créé entre l'Histoire et le monde numérique; l'installation Waterlicht de Daan Roosegaarde, qui transforme l'eau en lumière par des reflets de rêve tout en envoyant un message écologique; et le Cupid's Koi Garden coloré de la société artistique Eness, que l'on peut admirer au parc Salam.
Le festival présente également l'œuvre époustouflante de l'artiste saoudien Muhannad Shono, qui transforme les environs en une structure audacieuse, mais délicate, produisant une lumière éthérée à Bayt al-Malaz.
Le quartier financier du roi Abdallah abrite des installations de Joël Adrianomerisoa, Tadashi Kawamata, Zineb Sedira, Douglas Gordon, Fabio Volpi, Vigas, Asaad Badawi et Jean-Michel Othoniel.
Dans le quartier diplomatique, on peut également trouver des œuvres et des commandes d'artistes saoudiens et internationaux tels que Grimanesa Amoros, Alicja Kwade, Daniah al-Saleh, Bertrand Lavier, Charles Sandison, Morgane Philippe, Ayman Yossri Daydban et Flightgraf.
Khalid al-Hazani, directeur du programme de Riyadh Art, déclare: «Noor Riyadh constitue une grande partie des plans visant à transformer de manière créative la capitale du Royaume en une ville mondiale vibrante et cosmopolite grâce aux arts et à la culture.»
L'architecte et designer saoudienne Nouf al-Moneef, responsable du projet Noor Riyadh, indique à Arab News: «Le thème de cette année vise à générer de l'espoir pour l'avenir.»
«Nous avons triplé de taille par rapport à la première édition. L'année dernière, il était question de rassemblement sous un même ciel et de connectivité après la pandémie de coronavirus, mais cette année, nous voulons nous tourner vers l'avenir et ressentir l'espoir, la passion et l'exaltation qu'il a à offrir», ajoute-t-elle.
Mme Al-Moneef révèle que près de 90 œuvres d'art commandées seront conservées en toute sécurité pendant six mois dans le cadre de Riyadh Art avant d'être rendues aux artistes.
Plus de 500 événements, dont des conférences, des ateliers, des tables rondes et des spectacles seront également organisés pour «renforcer le dynamisme culturel et la cohésion sociale», selon le catalogue de l'exposition.
Le festival se déroule parallèlement à «From Spark to Spirit», une exposition de trois mois qui aura lieu du 3 novembre au 4 février 2023 au quartier Jax de Riyad. Elle est organisée par Neville Wakefield et la conservatrice associée saoudienne, Gaida al-Mogren.
Cette exposition présente des œuvres de certains des plus grands artistes mondiaux comme Larry Bell, Alicja Kwade et Philip K. Smith III, ainsi que des artistes saoudiens comme Hmoud al-Attawi, Zahrah al-Ghamdi, Moath Alofi, Walaa Fadul et Daniah al-Saleh. Elle présente également des artistes régionaux en pleine ascension comme l'Émiratie Zeinab al-Hashemi et l'artiste et architecte bahreïnie, Noor al-Wan.
L'exposition, qui fait une large place à la technologie, réunit des œuvres multimédias capturant la fascination humaine pour le mystère et le pouvoir de la lumière.
Les visiteurs locaux et internationaux, les conservateurs d'art de renom, les artistes et les professionnels se pressent pour voir les œuvres.
«Nous voulons que tout le monde fasse l'expérience de ce festival de lumière. Nous couvrons le nord, l'est, l'ouest et le sud – toute la ville –», souligne Nouf al-Moneef.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com