PARIS: Trente-six députés de la majorité (Renaissance et MoDem) ont appelé mercredi à des "sanctions" de l'Assemblée nationale contre les députés participant à des manifestations interdites, à l'instar de ceux présents samedi à Sainte-Soline contre un projet de retenue d'eau.
"Nous trouvons scandaleux que des députés puissent participer à une manifestation qui a été jugée illégale. Nous demandons à ce que ces députés puissent être sanctionnés par l'Assemblée nationale, comme on peut l'être en cas de comportement qui enfreint le règlement dans l'hémicycle", a détaillé le député Renaissance Damien Adam, à l'origine de la requête.
"Nous avons été particulièrement choqués par la présence de ces députés dont certains ont revêtu leur écharpe tricolore, aux côtés notamment des blacks blocs dans une manifestation interdite par la préfecture", écrit le député dans une lettre à la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, cosignée avec 35 autres élus, en majorité du groupe Renaissance accompagnés de quelques MoDem.
Dans cette missive les parlementaires demandent précisément une "réunion de la conférence des Présidents de l'Assemblée" pour "définir des règles précises et des sanctions en cas de comportements contraires à la loi des députés dans le cadre de leur mandat".
"Ils osent tout, y compris piétiner la Constitution. C'est la démocratie, la co-construction et le dialogue parlementaire version Renaissance", a dénoncé sur Twitter la députée écologiste Sandra Regol.
Les trois députés écologistes indirectement visés sont Sandrine Rousseau, Lisa Belluco, qui a été molestée selon un photographe de l'AFP sur place, et Charles Fournier.
La manifestation, ayant rassemblé plusieurs milliers de personnes près de ce chantier de méga-bassines dans les Deux-Sèvres, a donné lieu à de violents heurts entre des militants radicaux et les forces de l'ordre. 61 gendarmes ont été blessés dont 22 sérieusement, selon le ministère de l'Intérieur, et une cinquantaine de manifestants selon les organisateurs.
Ces "méga-bassines" de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes chacune sont dénoncées par leurs détracteurs comme un "accaparement de l'eau" par l'agro-industrie du maïs, doublé d'une aberration écologique à l'heure du réchauffement climatique.
"Si la majorité des manifestants étaient pacifiques, plusieurs centaines d'individus violents ont pris à partie les gendarmes qui protégeaient le site. (...) Ce sont des scènes inacceptables et profondément choquantes", a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne mercredi.