Birmanie: le premier député musulman depuis 2015 est élu, promet de lutter contre les discriminations

Sithu Maung, le premier député musulman élu depuis cinq ans (Photo, Sai Aung MAIN/AFP).
Sithu Maung, le premier député musulman élu depuis cinq ans (Photo, Sai Aung MAIN/AFP).
Short Url
Publié le Mardi 10 novembre 2020

Birmanie: le premier député musulman depuis 2015 est élu, promet de lutter contre les discriminations

  • Les musulmans représentent environ 4% de la population et souffrent de niveaux de discrimination particulièrement élevés dans un pays très majoritairement bouddhiste
  • Élu sous l'étiquette de la ligue nationale pour la démocratie (NLD) d'Aung San Suu Kyi, il était l'un des deux musulmans présentés par le parti, sur plus de 1100 candidats

RANGOUN: Après 5 ans sans un seul député musulman, la Birmanie avait besoin d'un porte-parole pour les minorités opprimés au sein du parlement, estime Sithu Maung, élu lors des législatives de dimanche dernier.

Âgé de 33 ans, le tout nouveau parlementaire a promis de se battre pour les plus faibles dans un pays où les discriminations contre les minorités sont légion, de l'éducation à la santé jusqu'à l'accès au monde du travail. 

Les musulmans représentent environ 4% de la population et souffrent de niveaux de discrimination particulièrement élevés dans un pays très majoritairement bouddhiste.

Élu sous l'étiquette de la ligue nationale pour la démocratie (NLD) d'Aung San Suu Kyi, il était l'un des deux musulmans présentés par le parti, sur plus de 1100 candidats.

Dans sa circonscription du centre-ville de Rangoun, il a récolté 80 % des voix.

« Les gens m'applaudissaient, scandaient mon nom depuis leurs appartements alors que je passais dans la rue », raconte le jeune homme dans son modeste studio du quartier colonial de la capitale économique du pays.

La circonscription de Sithu Maung est l'une des plus diverses sur le plan ethnique avec environ 30 000 habitants, autant de bouddhistes que de musulmans, et des minorités rakhine, chinoise et indienne.

« Je travaillerai pour les personnes de toutes les religions, en particulier celles qui sont victimes de discrimination et opprimées ou privées de leurs droits », a-t-il promis.

Les résultats officiels sont attendus plus tard dans la semaine, mais sans attendre, la NLD a revendiqué un large succès.

Ses partisans sont descendus en masse dans la rue pour célébrer la victoire malgré la peur du coronavirus dont les cas ont augmenté fortement ces dernières semaines. 

« De sang mêlé »

Le sort des musulmans en Birmanie, particulièrement les Rohingyas, est à l'origine de la disgrâce d'Aung San Suu Kyi sur la scène mondiale.

Le pays de l'ancienne prix Nobel se voit accusé de génocide par la justice internationale pour des opérations militaires d'envergure en 2017 ayant conduit des centaines de milliers de musulmans à fuir, et 600 000 autres à vivre sur le sol birman, mais considérés comme apatrides, dans des conditions qualifiées d'apartheid par les ONG de défense des droits humains.

Mais les musulmans d'autres origines ethniques, officiellement acceptés comme citoyens, sont également souvent victimes de discrimination.

Comme beaucoup, Sithu Maung a dû attendre des années pour obtenir une carte d'identité qui le qualifiait « de sang mêlé », le rétrogradant dans différentes files d'attente dans les services publics.

« Il faut l'avoir vécu pour comprendre ce qu'on ressent à ce moment-là », explique-t-il.

Le cuir épais

Déjà en politique lors du précédent scrutin en 2015, Sithu Maung n'avait pas été choisi comme candidat par la LND. Il a attendu 5 ans pour cela, et même après tout ce temps, sa nomination a été violemment décriée. 

« Il y a eu beaucoup de désinformation à mon égard. Des gens m'ont traité de terroriste, d'autres prétendaient que je voulais imposer l'apprentissage de l'arabe à l'école ».

« Même chez les musulmans, certains m'ont critiqué : je ne priais pas assez, j'étais athée, j'étais anticonformiste », raconte l'élu, qui affirme avoir le cuir épais face à tout cela.

Il ne sera d'ailleurs pas tout seul au parlement. Win Mya Mya, 71 ans, un autre musulman, vétéran de la NLD, a confortablement remporté son siège dans la région de Mandalay.

La victoire historique de ce duo est « encourageante » mais la Birmanie doit maintenant réellement s'attaquer « en profondeur à la discrimination très enracinée envers les musulmans et d'autre minorités ethniques qui servent de bouc émissaires », estime le politologue David Mathieson.

Sithu Maung ne se voit pas comme le représentant de la seule communauté musulmane.

« Si l'un de mes administrés, quel qu'il soit, est attaqué ou fait face à une injustice, je le défendrai. »


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Short Url
  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Short Url
  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.