BEYROUTH: Le Parlement libanais a échoué pour la troisième fois à élire un successeur au Président actuel, Michel Aoun, alimentant les craintes d'un vide politique après l'expiration de son mandat le 31 octobre.
Le président du Parlement, Nabih Berri, a appelé à un nouveau vote lundi dans l'espoir d'apaiser les désaccords de longue date entre les factions politiques du pays.
L'ajournement de jeudi est intervenu après que des députés du Hezbollah, du Mouvement Amal et du Courant patriotique libre ont quitté la salle de l'assemblée alors que les médias diffusaient la session en direct.
Au total, 119 députés y ont assisté et ont voté, bien que beaucoup soient convaincus qu'aucun président ne sera élu.
Au total, 55 votes blancs ont été exprimés, 42 en faveur du député Michel Mouawad, 17 en faveur du Nouveau Liban et un en faveur de Milad Abou Malhab, quatre bulletins ayant été écartés du scrutin.
Au premier tour de scrutin, le candidat doit obtenir une majorité des deux tiers, soit 86 voix, pour l'emporter. En cas de second tour, la majorité requise est de 65 voix.
Le Hezbollah et ses alliés suivent la stratégie consistant soit à voter blanc, soit à perturber le quorum.
Le député Imad al-Hout a déclaré à Arab News: «Nous resterons dans ce cercle vicieux jusqu'à ce qu'un consensus soit atteint sur un candidat unique.»
«Nous avons essayé d’avoir un président qui représente la moitié des Libanais, pas tous, et le chaos s'est abattu sur nous.
«Allons-nous répéter l'expérience, ou cherchons-nous un président qui embrasse tous les Libanais, travaille pour l'intérêt du Liban, a une vision économique claire et n'affronte pas l'autre moitié des Libanais?»
Il a ajouté: «Il y a 55 votes blancs – ne provenant pas tous des députés du Hezbollah.»
«Si nous pouvons négocier avec eux, et je ne parle pas du Hezbollah, pour qu'ils votent pour un candidat qui plairait à tout le monde, nous réussirons.
«Je ne parle pas de parvenir à un accord. Nous avons déjà essayé cela, et cela a ruiné notre pays.
«Si nous pouvons nous mettre d'accord sur un candidat mais que le Hezbollah le refuse quand même, alors ce serait la responsabilité du parti, pas la nôtre.»
Mouawad a affirmé qu'il était un candidat sérieux qui n'attendait pas les règlements et les compromis. Sa candidature est soutenue par les Forces libanaises, le Parti socialiste progressiste, le Parti Kataeb et des blocs indépendants.
Il a indiqué: «L'insistance des autres partis à vouloir un président qui remporte une majorité des deux tiers signifie qu'ils veulent un président soumis qui n'a pas d'opinion, ce qui signifie que le pays continuera à s'effondrer.»
Le député indépendant Michel Daher a prévenu que le pays était au bord du chaos total.
«Il n'y a pas de gouvernement, ni d'élections présidentielles: Le vide et la paralysie à tous les niveaux. Cela sera suivi d'un chaos constitutionnel et sécuritaire», a-t-il ajouté.
La députée réformiste Paula Yacoubian a critiqué les partis au pouvoir, et a déclaré: «Nous vivons un jeu scandaleux.»
Le député Hadi Aboul-Hassan, du bloc du Rassemblement démocratique, a déclaré: «Les députés réformistes sont confus et perdus. Pendant ce temps, d'autres partis insistent à perturber les sessions électorales. La politique n'est pas un lieu pour la confusion, le manque d'expérience ou les querelles politiques.»
Le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah, a révélé avant la session qu'aucun président ne serait élu.
«La perturbation du quorum est un droit démocratique, sinon la Constitution n'aurait pas mentionné le quorum. Nous sommes contre l'élection d'un président provocateur et agitateur. Nous voulons un président avec lequel les blocs parlementaires sont d'accord», a-t-il mentionné.
Aoun devrait quitter le palais présidentiel dimanche pour sa résidence de Rabieh, accompagné d'un convoi de partisans, mettant ainsi fin à six années de pouvoir.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com