Institut français du Maroc
« Le rhéteur ne démontre jamais: il montre, et ce qu’il montre est la fenêtre ouverte. »
Pascal Quignard, Rhétorique spéculative.
Le travail pictural de Mohamed Benyaïch est une monstration, la puissance active d’un regard qui ouvre une porte nouvelle à chaque fois sur une vision à la fois ancrée dans le réel et s’en éloignant par le mystérieux truchement de la création. Création spontanée, certes, mais aussi procédurale, programmatique. Benyaïch parle de stratégie. Mise et remise en scène d’un instant présent, d’une réalité donnée, mais jamais ni dans le même ordre ni dans la même structure. Des personnages ressassés mais pas répétitifs. Scènes du quotidien, mais scènes asynchrones, comme autant de portes ouvertes, dans le figement du quotidien, sur les innombrables possibilités de l’acte créatif à même de désenclaver le regard du témoin immobile qu’est le récepteur. Ce sont des portes ouvertes sur d’autres portes, des regards donnant accès à des visions sans cesse renouvelées dans le même espace inamovible de l’œuvre.