ALGER: La justice algérienne a condamné mercredi à six mois de prison, dont trois mois avec sursis, deux militants du mouvement populaire antirégime « Hirak », placés en détention provisoire depuis le 5 mai, a indiqué l'un de leurs avocats.
Ahmed Sidi Moussa, 49 ans, et Yasser Kadiri, 26 ans, « ont été condamnés à trois mois de prison ferme et trois mois avec sursis. Ils vont sortir la semaine prochaine », a indiqué Me Mustapha Bouchachi à l'AFP.
Les deux hommes étaient jugés devant le tribunal de Timimoun, dans le centre du pays, pour « atteinte à la personne du président de la République », « atteinte à l'intégrité du territoire » et « publication de tracts de nature à nuire à l'intérêt national ».
« Nous sommes contents qu'ils rentrent chez eux mais nous considérons qu'ils n'ont pas touché à l'intégrité nationale », a ajouté Me Bouchachi, indiquant qu'ils comptaient faire appel.
Le procureur avait requis dix ans de prison pour chacun d'eux. Ils ont été jugés sur la base d'un nouveau code pénal adopté en avril et dénoncé par les militants des droits humains, craignant une ingérence de l'Etat dans le droit à la liberté d'expression.
Né en février 2019 d'un immense ras-le-bol des Algériens, le "Hirak" a ébranlé le régime --causant notamment la démission du président Abdelaziz Bouteflika-- jusqu'à la suspension des manifestations hebdomadaires en raison de la crise sanitaire.
Tout rassemblement public est strictement interdit depuis mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19.