Iran: Inquiétudes pour une grimpeuse non voilée lors d'une compétition internationale

Elnaz Rekabi, 33 ans, portait un bandana lors de l'épreuve d'escalade de bloc et un bandeau laissant apparaître ses cheveux lors d'une seconde épreuve, selon les images diffusées par la Fédération internationale d'escalade. (Photo, AFP)
Elnaz Rekabi, 33 ans, portait un bandana lors de l'épreuve d'escalade de bloc et un bandeau laissant apparaître ses cheveux lors d'une seconde épreuve, selon les images diffusées par la Fédération internationale d'escalade. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 18 octobre 2022

Iran: Inquiétudes pour une grimpeuse non voilée lors d'une compétition internationale

Elnaz Rekabi, 33 ans, portait un bandana lors de l'épreuve d'escalade de bloc et un bandeau laissant apparaître ses cheveux lors d'une seconde épreuve, selon les images diffusées par la Fédération internationale d'escalade. (Photo, AFP)
  • La BBC en persan a cité une source anonyme affirmant que ses amis n'avaient pas réussi à la joindre et que l'équipe aurait quitté son hôtel à Séoul lundi, soit deux jours plus tôt que prévu
  • La République islamique impose aux sportives iraniennes le port du voile même dans les compétitions à l'étranger

PARIS: L'inquiétude persistait mardi sur le sort d'une sportive iranienne, Elnaz Rekabi, qui a participé sans voile aux championnats d'Asie d'escalade en Corée du Sud, un geste perçu comme un signe de solidarité avec les manifestations en Iran. 

Elnaz Rekabi, 33 ans, portait un bandana lors de l'épreuve d'escalade de bloc et un bandeau laissant apparaître ses cheveux lors d'une seconde épreuve, selon les images diffusées par la Fédération internationale d'escalade. 

La compétition, où elle s'est classée quatrième, se déroulait dimanche, un mois jour pour jour après la mort de Mahsa Amini arrêtée à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés" en raison d'un voile couvrant insuffisamment ses cheveux au regard de la police des mœurs et qui a déclenché une vague de manifestations dans tout le pays. 

Le sport est devenu un sujet extrêmement sensible en Iran depuis ces manifestations, plusieurs sportives iraniennes de renom s'étant exprimées en faveur des droits des femmes. Des footballeurs célèbres ont également été inquiétés pour des commentaires sur le mouvement, comme la légende du foot Ali Daei, qui s'est vu brièvement confisquer son passeport. 

Dans son premier commentaire depuis dimanche, Elnaz Rekabi a présenté sur son compte Instagram, comptant plus de 200 000 abonnés, "des excuses pour l'inquiétude" qu'elle a pu causer et assure que la décision de retirer son voile n'était "pas intentionnelle" mais motivée par l'appel à effectuer l'épreuve plus tôt que prévu. 

La République islamique impose aux sportives iraniennes le port du voile même dans les compétitions à l'étranger. 

Des partisans sur les réseaux sociaux de la contestation avaient qualifié Mme Rekabi d'"héroïne", publiant des images de son escalade accompagnées du slogan de la mobilisation "femme, vie, liberté". 

Sous pression ? 

"Je suis actuellement sur le chemin du retour vers l'Iran avec l'équipe selon le calendrier prévu", annonce l'intéressée sur Instagram. 

Mais les circonstances de la publication de ce communiqué ont soulevé de nombreuses interrogations car des informations non confirmées ont fait état de pressions sur Elnaz Rekabi de la part de responsables iraniens en Corée du Sud. 

La BBC en persan a cité une source anonyme affirmant que ses amis n'avaient pas réussi à la joindre et que l'équipe aurait quitté son hôtel à Séoul lundi, soit deux jours plus tôt que prévu. 

Son téléphone portable et son passeport lui ont été confisqués, selon la même source. 

Le site d'informations Iran Wire rapporte que le président de la fédération iranienne d'escalade l'aurait attirée à l'ambassade d'Iran pour la conduire directement à l'aéroport. 

Il aurait promis à Elnaz Rekabi qu'elle pourrait rentrer saine et sauve en Iran à condition de remettre son téléphone et son passeport, selon le média. 

Mais l'ambassade d'Iran à Séoul a démenti "toutes les fausses informations et la désinformation" au sujet de sa situation et affirmé qu'elle avait quitté la Corée du Sud avec ses coéquipiers mardi, selon un communiqué. 

Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a indiqué être "au courant" de ce dossier et prévenu qu'il le "suivrait très attentivement", selon une déclaration d'une de ses porte-paroles, Ravina Shamdasani, à Genève. 

"Les femmes ne devraient jamais être poursuivies pour ce qu'elles portent. Elles ne devraient jamais subir de violations de leurs droits telles que la détention arbitraire ou quelque forme de violence que ce soit en raison de ce qu'elles portent", a-t-elle dit. 

Elnaz Rekabi est la deuxième Iranienne connue pour avoir participé non voilée à une compétition sportive depuis l'avènement de la République islamique en 1979, après la boxeuse Sadaf Khadem en 2019, exilée en France depuis. 

L'agence de presse iranienne Fars, qui exprime les tendances les plus autoritaires du régime, a dénoncé sans la nommer l'attitude d'Elnaz Rekabi dans un éditorial publié mardi. 

L'auteur se demande pourquoi les médias "occidentaux, sionistes et saoudiens" ont ignoré les performances de sportives iraniennes voilées pour "mettre en lumière celles d'une femme au comportement non conventionnel". 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.