PARIS: L'hommage que rend mardi Emmanuel Macron aux anciens combattants de la guerre d'Algérie vise à rappeler que "l'immense majorité" d'entre eux "refusa de violer les principes de la République française", contrairement à une "minorité" qui a "répandu la terreur", a affirmé l'Elysée.
"Nous reconnaissons avec lucidité que dans cette guerre il en est qui, mandatés par le gouvernement pour la gagner à tout prix, se sont placés hors la République. Cette minorité de combattants a répandu la terreur, perpétré la torture, envers et contre toutes les valeurs d'une République fondée sur la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen", écrit la présidence dans un communiqué.
"Une poignée d'entre eux se livra même, dans la clandestinité, au terrorisme", ajoute-t-elle juste avant une prise d'armes dans la cour des Invalides à Paris, dernière étape des commémorations des 60 ans de la fin de ce conflit.
Selon l'Elysée, "reconnaître cette vérité ne doit jamais nous faire oublier que l'immense majorité de nos officiers et de nos soldats refusa de violer les principes de la République française". "Ces dérives criminelles, ils n'y ont pas souscrit, ne s'y sont pas soumis, et s'y sont même soustraits", insiste la présidence.
Le chef de l'Etat décorera 15 anciens combattants, dont onze appelés, de ce qui fut le "tout dernier" conflit "à faire appel à la conscription de citoyens français", à l'occasion de l'anniversaire de la loi de 1999 reconnaissant officiellement la guerre d'Algérie.
Au total, quelque 1,42 million de Français ont participé à cette guerre, de 1954 à 1962, dont un million d'appelés et 300.000 supplétifs, selon les chiffres donnés par l'Elysée. 23.196 soldats y ont été tués, dont plus de 15.000 dans les combats et les attentats, tandis que quelque 60.000 ont été blessés.
"A tous ceux qui furent engagés dans cette guerre et ne se sont pas affranchis, dans l'accomplissement de leur devoir, de leur conscience républicaine, la France dit sa profonde reconnaissance", selon le communiqué. "Durant des décennies d'embarras et de silence", "ces hommes et ces femmes ont porté seuls le poids de notre mauvaise conscience face à cette guerre".
Cette cérémonie s'inscrit dans la série des événements organisés depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron en 2017 pour tenter de "construire une mémoire apaisée et commune" sur la colonisation de l'Algérie et la guerre ayant conduit à son indépendance en 1962.