PARIS: Emmanuel Macron présidera mardi une prise d'armes dans la cour des Invalides en hommage aux anciens combattants de la guerre d'Algérie, dernière étape des commémorations des 60 ans de la fin de ce conflit.
Le chef de l'Etat décorera 15 anciens combattants, dont 11 appelés, au cours de cette cérémonie "sobre, simple et sans discours" selon l'Elysée, qui se tiendra à la date anniversaire de la loi reconnaissant officiellement la guerre d'Algérie.
Au total, quelque 1,42 million de Français ont participé à cette guerre, de 1954 à 1962, dont un million d'appelés et 300.000 supplétifs, selon les chiffres donnés par l'Elysée.
23.196 soldats y ont été tués, dont plus de 15.000 dans les combats et les attentats, tandis que quelque 60.000 ont été blessés.
De ce fait, quasiment "chaque famille française" a été touchée par cette guerre, selon l'Elysée, qui estime à 600.000 le nombre d'anciens combattants encore vivants.
Cette cérémonie s'inscrit dans la série des événements organisés depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron en 2017 pour tenter de "construire une mémoire apaisée et commune" sur la colonisation de l'Algérie et la guerre ayant conduit à son indépendance en 1962.
Après la publication d'un rapport de l'historien Benjamin Stora, M. Macron s'était engagé à des "actes symboliques" pour tenter de réconcilier les deux pays, tout en excluant "repentance" et "excuses".
Le président a ainsi reconnu que le mathématicien communiste Maurice Audin était mort sous la torture de l'armée française et que l'avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été "torturé et assassiné" par des soldats.
En septembre 2021, il avait également demandé "pardon" aux harkis, combattants musulmans engagés auprès de l'armée française ensuite "abandonnés" par la France. Un projet de loi "de réparation" a été adopté début 2022.
Après un regain de tension avec le pouvoir algérien, Emmanuel Macron a effectué une nouvelle visite à Alger fin août, où il a annoncé qu'une commission conjointe d'historiens français et algériens allait "travailler sur l'ensemble des archives de la période coloniale et de la guerre d'indépendance".
Le président a marqué lundi le 61e anniversaire du massacre de dizaines, voire de centaines de manifestants algériens pacifiques par la police à Paris le 17 octobre 1961, en dénonçant de nouveau dans un tweet des "crimes inexcusables pour la République". "La vérité est le seul chemin pour un avenir partagé", a-t-il réitéré.