ABUJA: La principale compagnie gazière du Nigeria, premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) d'Afrique, a annoncé lundi avoir "activé la force majeure" à cause des inondations qui frappent le pays.
Cette décision a été prise après que les fournisseurs de gaz en amont ont eux-mêmes invoqué la force majeure, a indiqué à l'AFP Andy Odeh, directeur général des relations extérieures de la Nigeria LNG Limited (NLNG), dans un courriel.
La compagnie n'a pas précisé si ou dans quelle mesure les exportations à partir du terminal de Bonny Island (sud-est), qui représente près de 10% des recettes d'exportations du pays, seraient touchées.
Cette annonce survient à l'heure où les pays européens, très dépendants du pétrole et du gaz russes avant la guerre en Ukraine, cherchent à diversifier leur approvisionnement en énergie, notamment auprès du Nigeria, sixième exportateur de GNL au monde.
La NLNG est une coentreprise entre la société nationale pétrolière nigériane (NNPC), la compagnie britannique Shell, le groupe français TotalEnergies et l'entreprise italienne Eni. Sa capacité annuelle de production est de 22 millions de tonnes de GNL.
"La notification des fournisseurs de gaz était le résultat des niveaux élevés des eaux dans leurs zones opérationnelles, conduisant à un arrêt de la production de gaz", a expliqué M. Odeh. "Par conséquent, la NLNG a activé la force majeure", a-t-il dit.
Le Nigeria est frappé par des pluies exceptionnelles depuis août, ayant provoqué les inondations les plus meurtrières dans le pays depuis 2012.
Plus de 600 personnes sont mortes et près de 82.000 maisons et 110.000 hectares de terres agricoles ont été détruits par les eaux, a déclaré dimanche la ministre nigériane des Affaires humanitaires Sadiya Umar Farouq.
"Nous examinons actuellement la situation avec les fournisseurs de gaz afin de déterminer l'ampleur de la perturbation de nos activités, mais, en tant qu'opérateur raisonnable et prudent, nous nous efforcerons d'atténuer les conséquences de la force majeure dans la mesure du possible", a déclaré M. Adeh.
Les agences météorologiques ont averti qu'un certain nombre d'États du pays, notamment dans la région pétrolière du Sud-Est, risquaient de subir de nouvelles inondations jusqu'à la fin du mois de novembre.