La menace djihadiste se profile à la frontière entre le Niger et le Bénin

Le pont traversant le fleuve Niger entre le Niger et le Bénin, est vu le 9 octobre 2022 près de Gaya (Photo, AFP).
Le pont traversant le fleuve Niger entre le Niger et le Bénin, est vu le 9 octobre 2022 près de Gaya (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 15 octobre 2022

La menace djihadiste se profile à la frontière entre le Niger et le Bénin

  • Cette zone était jusque-là à l'abri des violences djihadistes qui endeuillent le Niger depuis des années
  • Mais en septembre, des hommes armés ont mené la première attaque contre un poste de la douane de Malanville (nord-est), la ville béninoise la plus proche du Niger, tuant deux personnes

GAYA: "Nous vivons avec la peur !", s'alarme le Nigérien Mamane Sani Harouna, en déployant un immense filet de pêche dans les eaux du fleuve Niger qui marquent la frontière avec le Bénin.

Cette zone était jusque-là à l'abri des violences djihadistes qui endeuillent le Niger depuis des années. Mais en septembre, des hommes armés ont mené la première attaque contre un poste de la douane de Malanville (nord-est), la ville béninoise la plus proche du Niger, tuant deux personnes.

Mamane Sani Harouna, qui vit sur les rives du fleuve, est catégorique: "les terroristes sont sur la frontière des deux pays et s'ils sont traqués au Bénin, ils se replieront au Niger".

Sur l'autre rive, on aperçoit le reflet du soleil sur les toits des habitations au Bénin.

En tordant son tee-shirt inondé de sueur, le pêcheur prévient: "ce sont ces eaux qu'il faut surveiller, elles peuvent faciliter les infiltrations des terroristes et par ici, il y a trop de zones boisées" susceptibles de servir de repaires.

Assimou Abarchi, préfet de Gaya, un département de la région de Dosso, limitrophe du Bénin et du Nigeria, le reconnaît: "le défi sécuritaire est là, la menace est réelle". "Mais jusqu'ici, Dieu merci, on dort bien, on se réveille bien", confie-t-il à l'AFP.

"Pour le moment c'est calme, il y a juste de petits bandits qui volent nos animaux pour les revendre aux bouchers", relève Mariama, calebasse sur la tête, qui part vendre du lait au Bénin en traversant à pied le pont sur le fleuve Niger.

Dosso est jusqu'ici épargnée par les violences attribuées aux groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique (EI) qui ont fait des centaines de morts dans les deux régions voisines de Tillabéri et Tahoua (ouest) proches du Mali et du Burkina Faso.

Les attaques djihadistes ont poussé les opérateurs nigériens à bouder les axes routiers menant au port d'Abidjan ou de Lomé via le Burkina Faso, au profit du corridor de Dosso, pour aller prendre du fret au port béninois de Cotonou, selon les syndicats.

"A cause de la crise sécuritaire, un de nos corridors Lomé-Burkina-Niamey est quasiment déserté par les camions et cela constitue un frein à la mobilisation des recettes", a confirmé le ministre nigérien des Finances, Ahmad Jidoud.

En visite en début de semaine à Gaya, le président nigérien Mohamed Bazoum s'est inquiété d'une éventuelle dégradation de la sécurité dans cette zone.

A titre préventif, il a promis de créer un bataillon militaire à Gaya "doté de tous les moyens", afin de surveiller les 266 km de frontière nigéro-béninoise.

Zone de ravitaillement des djihadistes 

"Le Bénin est un partenaire stratégique pour le Niger", a-t-il assuré. "Quand nous savons les agissements de ces forces (djihadistes) et leur velléité d'ouvrir des fronts de l'autre côté (béninois), nous sommes sommés de prévenir" et donc "de nous déployer" sur cette frontière, a ajouté le chef de l'Etat devant des commandants des Forces de défense et de sécurité (FDS) de Dosso.

D'autant que Niamey construit en partenariat avec la Chine, un oléoduc géant - le plus grand d'Afrique - pour exporter dès juillet 2023 son pétrole brut via le Bénin, afin de compenser les pertes de recettes engendrées par la chute des cours de l'uranium dont il est un grand producteur.

Niamey et Cotonou ont signé mi-juillet "un accord" pour lutter contre "le terrorisme", prévoyant en particulier un échange de renseignements et des opérations militaires conjointes.

Mohamed Bazoum a déploré que la région de Dosso soit utilisée comme corridor de "ravitaillement en carburant et en logistique des terroristes" basés au Mali, à l'aide de motos et de pirogues, exhortant les forces régulières à "trouver une bonne réponse" pour les "couper" de cette source.

"Les motocyclistes se faufilent du Nigeria jusqu'au Nord du Mali et des pirogues impliquées dans la contrebande sont équipées de puissants moteurs", a confié à l'AFP un fonctionnaire basé à Gaya.

Dosso dispose d'un bataillon spécial d'intervention fort de plus de 500 hommes dont les éléments ont été formés par les forces françaises et Paris l'a même équipé en véhicules pick-up et armes lourdes.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.