Au lieu de célébrer dans la communion et à l’unisson la commémoration de la bataille de Bizerte où, le 15 octobre 1963, les Français avaient fini par quitter Bizerte après l’un des épisodes les plus sanglants de la décolonisation, les opposants de Saïed ont préféré encore une fois appeler les Tunisiens à descendre dans la rue pour manifester contre ce qu’ils considèrent comme un «putsch». Même si les adeptes du Front du salut ont le droit de manifester, ils auraient pu choisir une autre date que celle qui revient de droit à la commémoration de la bataille de l’Évacuation où un devoir de mémoire nous impose de rendre hommage aux martyrs qui sont tombés sur le champ d’honneur pour libérer le pays du joug du colonialisme.
Doit-on interpréter la récurrence des manifestations en pareilles occasions comme un acte prémédité pour nous faire oublier le souvenir de ces glorieux Tunisiens qui ont bravé l’artillerie lourde, les blindés et les bombardements des forces françaises et qui étaient décidés à résister par tous les moyens à l’occupation de la ville de Bizerte par les troupes françaises ? Certes, le pays passe par une zone de turbulences mais les citoyens ont besoin de messages à même de leur faire sentir qu’ils sont désormais partie prenante d’un destin collectif.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.