DHAHRAN: La musique nostalgique du Caire a élégamment résonné sur la scène de Dhahran dans le cadre des concerts d’hommage à Abdel Halim cette semaine.
Depuis le 11 octobre, le cinéma Ithra, en collaboration avec le Festival international de Baalbek, transporte les spectateurs au Caire. Cinquante musiciens, dirigés par Hicham Gabr, ainsi que le chanteur Mohammed Chawki, ont ému le public par leur interprétation de douze classiques de la légende égyptienne Abdel Halim Hafez, notamment Gana el Hawa, Ahwak et Wehyat Albi.
Abdel Halim aurait certainement apprécié ces performances, lui qui était fan des concerts en direct. Il a rarement sorti des albums studio au cours de sa vie, et il était connu qu’il préférait présenter ses morceaux devant un public. Ses concerts affichaient toujours complet, tout comme ceux du cinéma Ithra aujourd’hui.
Bien qu’il soit décédé il y a quarante-cinq ans, les spectateurs sont venus spécialement pour voir des images d’Abdel Halim et des clips de son répertoire de plus de 30 films défiler sur un écran, pendant que sa musique est jouée en direct. Un homme, vêtu d’un thobe (l’équivalent d’une robe blanche qui va jusqu’aux chevilles) et d’un shemagh, a gardé une pose stoïque tout le long d’un des concerts. Il ne semblait ni applaudir ni réagir, mais à la fin, il a lancé à voix basse, ne s’adressant à personne en particulier: «Qu’il repose en paix, mais la voix du chanteur sur scène est plus belle que celle d’Abdel Halim!»
Les spectateurs étaient de tous âges, de la génération Z aux baby boomers.
Lina Aljaber, en dernière année d’université, est arrivée au concert une heure à l’avance. Son enthousiasme n’a cessé de grandir au fur et à mesure que la file d’attente s’allongeait. Elle a été ravie de découvrir qu’un aussi grand nombre de personnes – dont beaucoup de jeunes – étaient venus rendre hommage à l’un de ses artistes préférés, une légende dans le monde arabe. Elle se souvient des étés passés au Caire avec son grand-père, décédé depuis, et elle a participé à l’hommage à Ithra en sa mémoire.
«J’ai grandi en écoutant Abdel Halim, donc c’est un souvenir spécial dans ma mémoire parce que chaque fois que je voyageais en Égypte – ma famille et moi formons un grand groupe – et je me souviens toujours des moments où je m’asseyais au balcon avec mon grand-père. Il passait les chansons d’Abdel Halim, nous nous asseyions et admirions la vue sur le Nil», raconte Mme Aljaber à Arab News. «Ce souvenir est resté gravé en moi et je m’en souviendrai toute ma vie. J’adore Abdel Halim comme chanteur, acteur et auteur-compositeur. Il est tellement passionné, et sa voix est magnifique. Je ne pense pas avoir entendu une voix comme la sienne.»
Rim, une jeune femme de la région, s’est rendu au concert après une longue journée de travail. «C’est la première fois de ma vie que j’assiste à un concert! Franchement, j’ai aimé que les spectateurs soient tous tirés à quatre épingles. Nous ne sommes pas habitués à voir ça en dehors de ce genre d’endroits. La seule chose que je n’ai pas aimée est que les spectateurs n’avaient pas mémorisé les chansons avant de venir!», confie-t-elle à Arab News.
La jeune femme était accompagnée de ses proches et d’une amie, et ils ont tous chanté avec enthousiasme et savouré l’atmosphère. Avant le concert, ils ont dîné à Zooba, un restaurant venu tout droit du Caire et qui a récemment ouvert ses portes. Il sert les plats égyptiens favoris avec une touche moderne et offre à chaque détenteur de billet un coupon pour un riz au lait gratuit afin de débuter ou de terminer la soirée en douceur.
Le concert d’hommage à Abdel Halim commence à 20h et dure environ une heure et demie. Le dernier concert aura lieu le 15 octobre.
Les billets coûtent 250 riyals saoudiens (1 riyal = 0,27 euro) et peuvent être achetés sur l’application d’Ithra, sur son site Web ou sur place.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com