BEYROUTH: Le président libanais, Michel Aoun, a salué mercredi l'accord sur la frontière maritime conclu avec Israël sous l'égide des États-Unis, affirmant qu'il permettra de «sortir le Liban de l'abîme», en référence à la crise économique que traverse son pays depuis trois ans.
Le Liban et Israël ont approuvé mardi l'accord définissant leurs droits maritimes respectifs.
Un débat parlementaire a déjà eu lieu sur les mesures nécessaires à l'entrée en vigueur de l'accord.
Certains députés ont exigé que l'accord soit présenté au Parlement après que les négociations ont été menées dans le secret, affirmant que l'accord est lié aux «droits nationaux qui concernent l'État et le peuple».
L'ancien Premier ministre Fouad Siniora a signalé: «En 2009, le Liban a délimité ses frontières dans la zone économique exclusive du sud et la démarcation a été soumise à l'ONU. À cette époque, Israël n'avait pas encore délimité sa zone économique exclusive et ne l'a fait que deux ans après la délimitation de la frontière libanaise.
«Par la suite, Israël a développé les domaines qui lui sont affiliés dans la région, tandis que le Liban s'occupait de marchandages et de populisme. Cela a fait perdre treize ans au pays, ce qui a conduit à la situation que nous connaissons actuellement.», a ajouté Siniora.
Le député des Forces du changement, Michel Doueihy, s'est dit préoccupé par l'accord car il craint «les mêmes conséquences désastreuses que celles auxquelles nous sommes confrontés actuellement et qui ont amené le pays à l'extrême pauvreté, au chômage généralisé, à une migration aggravée et à des services publics médiocres».
Le parti Kataëb a prévenu que «le Hezbollah et ses alliés ont négocié l'accord sans informer les représentants du peuple libanais de son contenu».
Le président, le Premier ministre et le président du Parlement libanais ont confirmé que le pays avait obtenu toutes les demandes et tous les amendements demandés concernant le champ de Cana. Ils ont ajouté qu'aucun partenariat n'avait été conclu entre le Liban et Israël et qu'il n'y aurait pas de partage direct des richesses entre les deux pays.
Ils ont affirmé qu'Israël recevra une compensation pour la partie du champ de Cana qui s'étend au-delà de la ligne 23, dans la région de la société française Total.
Le Premier ministre israélien, Yair Lapid, a discuté de l'accord avec son cabinet avant d'en transmettre les détails à la Knesset.
Les négociations indirectes entre le Liban et Israël, grâce à la médiation américaine, ont duré deux ans et le Liban a acquis une zone maritime contestée de 860 kilomètres carrés.
Le président américain, Joe Biden, a félicité Aoun pour l'accord. Il a déclaré: «Ce n'est que le début. Les négociations ont été difficiles et contribueront à améliorer les vies de millions de personnes au Liban. Elles ont nécessité beaucoup de courage.
«L'accord est une occasion de faire revenir et de rétablir les investissements étrangers au Liban, dont vous avez désespérément besoin. La mise en œuvre de l'accord en bonne foi est essentielle et joue un rôle crucial dans la réussite. Nous sommes toujours disponibles pour vous aider et nous veillerons à ce qu'Israël respecte toutes ses obligations dans le cadre de cet accord», a assuré Biden.
Le président Américain a souligné qu'il espérait que les élections présidentielles produiraient un gouvernement capable de restaurer la confiance du peuple libanais et de mener à bien les réformes économiques et politiques nécessaires.
Plus tard, Biden a publié une déclaration indiquant que «l'énergie – en particulier en Méditerranée orientale – devrait servir d'outil de coopération, de stabilité, de sécurité et de prospérité, et non de conflit».
Le commissaire européen aux affaires extérieures, Josep Borrell, et l'ambassadeur britannique au Liban, Hamish Cowell, ont également salué l'accord.
Le département d'État américain l'a qualifié de «merveilleuse réussite diplomatique. Il inaugure une nouvelle ère de coopération régionale et renforce la prospérité, la sécurité et la stabilité».
Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des EAU a souhaité que «cette étape contribuera à renforcer la stabilité de la région».
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que son parti «soutenait l'État et espérait que l'accord prospectif contribuerait à l'amélioration de l'économie».
Nasrallah s'est dit surpris que le Hezbollah soit accusé de vouloir saboter l'accord, car il a affirmé que le parti était un «facilitateur».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com