RIYAD: Le Goethe-Institut et l'Alliance Française en Arabie saoudite en coopération avec Gharem Studio offrent l'opportunité de travailler avec les photographes de renommée internationale Scarlett Coten (France), Susanne Kriemann (Allemagne) et Tasneem Al Sultan (Arabie saoudite) dans un atelier sur site de 10 jours à Riyad. L'atelier offre une exposition cruciale aux pratiques collaboratives sensibles à l'égalité et la possibilité pour chaque photographe de revoir son travail dans le contexte des changements sociaux en cours en Arabie saoudite.
Ce projet, baptisé Lens of Equality s’inscrit donc dans le cadre d'une étroite collaboration entre les équipes allemandes, saoudiennes et françaises. L’ambassade d’Allemagne en Arabe saoudite, le Goethe Institut, l’ambassade de France en Arabie saoudite, l’Alliance Française et le studio Abdulnasser Gharem ont en effet organisé ce workshop consacré à la photographie documentaire. Abdulnasser Gharem, artiste et fondateur de Gharem Studio affirme à cet égard qu'il est ici question de "développer les compétences et l'expérience des jeunes artistes saoudiens. Il y a une professeure incroyable qui est venue de Berlin, qui s'appelle Susanne (Kriemann) mais aussi des artistes venus de France. Donc, c'est très bien d'avoir ce genre de collaboration avec des artistes professionnels et internationaux."
Un projet encensé par l'ambassadeur de France en Arabie saoudite Ludovic Pouille, présent lors de l'évènement. «C'est l'un des premiers projets entre la France et l'Allemagne, ici en Arabie saoudite, de soutien à la jeunesse artistique saoudienne», explique-t-il. «Le résultat est impressionnant, c'est beaucoup de créativité, beaucoup d'originalité, on sent la fibre artistique et le dynamisme de la société saoudienne».
Les trois photographes qui dirigent l'atelier sont internationalement reconnues : Susanne Kriemann, Scarlett Coten et Tasneem al Sultan. Toutes trois ont accepté d’enseigner la photographie, de transmettre leurs techniques et leur vision à d’autres. Si la toile de fond du workshop est la ville de Riyad, le centre de gravité en est le studio Gharem.
En quoi consiste l'atelier Lens of Equality?
Après avoir pris des clichés autour de la ville, les artistes revoient leur portfolio et parfont leurs techniques dans le cadre de l'atelier.
Le studio Gharem, très engagé dans la vie culturelle de Riyad, se pose en interlocuteur attentif aux diverses propositions culturelles.
Celui-ci avait précédemment organisé un workshop sur les livres d’artistes.
Lens of Equality repose donc sur trois artistes, un lieu, une douzaine de participants, mais aussi sur une thématique : l’égalité des genres.
Dans le contexte mouvant de l’Arabie saoudite d’aujourd’hui sont abordées les thématiques de représentations du genre ainsi que du travail dans des entités mixtes.
Les techniques seront un point d’entrée à des débats plus théoriques : différence d’objectif ou relation entre le photographe et son sujet sont discutées.
Les artistes allemande, française et saoudienne ont des parcours très différents.
Suzanne Kriemann est professeur à l’université, selon elle la photographie constitue un « système d’enregistrement », moyen privilégié pour étudier l’espèce humaine.
Tasneem Al Sultan est reporter, elle se sert de la photographie pour décrire la région du Moyen-Orient, ceux qui l’habitent et les récentes avancées qui les transforment durablement.
Scarlett Coten explore les thèmes du genre, de l’identité et de l’intimité grâce à la forme du portrait principalement.
Ces trois sensibilités et leurs approches différentes constituent la richesse et l’intérêt de ce workshop novateur. Il vise aussi bien à mobiliser artistes et public sur un sujet encore récent en Arabie saoudite qu’à promouvoir l’art de la photographie documentaire, dont la position est parfois mineure au regard d’autres disciplines. Est en jeu alors la mise à disposition de formes d’expressions nouvelles et visuelles pour raconter l’Arabie.