ALGER : Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, en visite à Alger à l'occasion d'une tournée régionale, a salué dimanche la « coopération » avec l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme.
Cette visite, intervenant après des attentats meurtriers en France, fait suite à des séjours à Rome, Tunis et Malte cette semaine.
M. Darmanin a remercié l'Algérie pour « la coopération continue » en matière de « sécurité et de lutte contre le terrorisme », indiquant que des échanges étaient prévus entre les services intérieurs des deux pays, selon des éléments transmis à l'AFP qui n'a eu accès à aucun des entretiens du ministre français à Alger.
Parmi les sujets abordés, la question libyenne et l'immigration clandestine, a ajouté M. Darmanin, après une rencontre avec son homologue algérien Kamel Beldjoud, qui a fait état de « visions identiques dans tous les dossiers discutés », selon ces mêmes éléments.
M. Darmanin, petit-fils de tirailleur algérien, a été reçu par le Premier ministre Abdelaziz Djerad puis le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum.
« Les échanges (...) ont porté sur les relations bilatérales, ainsi que les voies et moyens de leur renforcement et diversification », a précisé l'agence officielle APS.
M. Darmanin s'est également entretenu avec le ministre algérien des Affaires religieuses Youcef Belmehdi.
Lors de cet entretien, M. Belmehdi a insisté « sur le bannissement de toutes formes de violence et d'extrémisme, quelle que soit leur origine », selon un communiqué de son ministère.
« L'islam est une religion d'amour, de paix et de coexistence », a assuré le communiqué, ajoutant que « ce sont là les recommandations que son département ne cesse de prodiguer aux imams détachés à la Grande Mosquée de Paris et que tous les imams détachés en France s'attachent à concrétiser ».
Selon la presse, le ministre français devait également se rendre à Mostaganem (nord-ouest), région natale de son grand-père maternel.
Prévue de longue date, la tournée de M. Darmanin a pris un tour nouveau avec l'attentat qui a fait trois morts dans la basilique de Nice (sud-est de la France) fin octobre dont l'auteur présumé est un Tunisien de 21 ans fraîchement arrivé en Europe.
Comme en Tunisie et au Maroc en octobre, M. Darmanin devait présenter aux autorités algériennes une liste de leurs ressortissants en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisation, que la France souhaite expulser.
Selon le ministère français de l'Intérieur, la France compte 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour « radicalisation », dont une soixantaine de Tunisiens, autant de Marocains et un peu plus d'Algériens, et a fait de leur expulsion une priorité.
M. Darmanin souhaite également relancer la coopération en matière d'éloignement, entravée par la fermeture des frontières en raison de la pandémie de Covid-19, alors que les départs clandestins ont augmenté depuis le Maghreb.