Les Palestiniens frappés par la réaction d'Israël après les violences de Jérusalem

La police israélienne patrouille aux abords du camp de réfugiés de Shuafat lors d'une chasse à l'homme à Jérusalem-Est, le 9 octobre 2022 (Photo, Reuters).
La police israélienne patrouille aux abords du camp de réfugiés de Shuafat lors d'une chasse à l'homme à Jérusalem-Est, le 9 octobre 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

Les Palestiniens frappés par la réaction d'Israël après les violences de Jérusalem

  • Des résidents mettent en garde contre une situation «tragique» dans le camp de réfugiés de Shuafat dans un contexte de répression militaire
  • Les colons filment les attaques contre les Palestiniens et les diffusent sur les réseaux sociaux, affirme un chercheur

RAMALLAH: Les résidents palestiniens du camp de réfugiés de Shuafat et de la ville voisine d'Anata, dans la banlieue de Jérusalem, doivent faire face à des difficultés croissantes après que les autorités militaires israéliennes ont imposé un blocus de la zone.

Cette répression fait suite à une fusillade survenue samedi à un poste de contrôle de l'armée israélienne, au cours de laquelle un soldat a été tué et deux autres agents de sécurité israéliens ont été blessés.

Dimanche à l'aube, les forces de sécurité israéliennes ont fermé toutes les entrées du camp de réfugiés, de la ville d'Anata et de la banlieue d'Al-Salam, au nord-est de Jérusalem.

Les troupes ont effectué des fouilles de maison en maison et ont arrêté des proches du suspect présumé de l'attaque.

Les écoles de Jérusalem-Est ont également fermé en raison du déploiement des troupes israéliennes après une nuit d'affrontements dans le camp de Shuafat et la ville voisine.

La Société du Croissant-Rouge palestinien a déclaré que les forces israéliennes avaient empêché les ambulances d'entrer dans le camp de Shuafat et à Anata.

Dans un communiqué de presse, la Société a précisé que les troupes avaient bloqué l'accès aux services d'urgence et empêché «le personnel médical d'accomplir son devoir humanitaire».

Ibrahim Mohammed, 53 ans, résident du camp de Shuafat, a qualifié la situation humanitaire de «désastreuse et tragique» moins de 24 heures après que les troupes ont bloqué l'accès au site.

Il a qualifié le blocus des autorités militaires israéliennes de «punition collective» pour les 150 000 résidents du camp et de la ville voisine.

«C'est une punition collective inacceptable, et Israël punit des résidents innocents qui n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé», a déclaré Mohammed à Arab News.

Le bouclage a empêché les médecins, les étudiants, les enseignants, les commerçants et les agents de nettoyage d'entrer ou de sortir de la zone, et a également interrompu l'approvisionnement en biens essentiels.

Les forces armées israéliennes ont utilisé des drones de surveillance dans le cadre d'opérations de recherche continues.

Les élections législatives israéliennes étant prévues pour le 1er novembre, les responsables politiques et sécuritaires considèrent que les attaques de militants palestiniens à Jérusalem sont plus dangereuses que celles en Cisjordanie.

Les Palestiniens estiment que l'utilisation par l'armée israélienne de drones armés en Cisjordanie constitue un nouveau développement dans son assaut meurtrier contre les militants, comme cela s'est produit à plusieurs reprises dans la bande de Gaza.

Le 6 octobre, une chaîne de télévision israélienne a révélé comment des drones armés aident et guident les forces terrestres à cibler les militants palestiniens.

Cependant, les Palestiniens craignent que leur utilisation dans des zones résidentielles surpeuplées, comme le camp de Jénine et la vieille ville de Naplouse, n'augmente le nombre de victimes civiles.

Le gouverneur de Jénine, Akram Rajoub, a décrit dimanche l'utilisation des drones comme «une escalade dangereuse visant à nuire aux Palestiniens».

Les Palestiniens et les groupes de défense des droits humains affirment que les attaques des colons à leur encontre se sont intensifiées au cours des deux dernières semaines.

Le 7 octobre, des colons extrémistes ont détruit des cultures dans le village de Bardala, dans le nord de la vallée du Jourdain, tandis que d'autres zones ont subi des attaques fréquentes de colons la nuit.

Munir Kadous, chercheur sur le terrain pour l'organisation israélienne des droits de l'homme Yesh Din, a déclaré à Arab News que les récentes attaques des colons contre les Palestiniens étaient soutenues par l'armée, les gardes-frontières et la police israélienne.

Auparavant, les colons menaient leurs attaques de leur propre chef, a-t-il affirmé.

Des groupes de jeunes colons, protégés par les troupes israéliennes, ont bloqué les rues principales de Cisjordanie pour empêcher les véhicules palestiniens de passer.

«Au lieu d'expulser les colons, l'armée israélienne oblige les automobilistes palestiniens à chercher des routes alternatives, tout en permettant aux colons de maintenir fermées pendant de longues périodes les routes utilisées par les Palestiniens», a expliqué Kadous à Arab News.

Les véhicules palestiniens sont également attaqués et endommagés par les colons, a-t-il ajouté.

Les jeunes colons filment leurs attaques contre les Palestiniens et les diffusent sur les réseaux sociaux pour susciter l'admiration ou encourager d'autres attaques, a maintenu le chercheur.

À trois semaines des élections israéliennes, les observateurs estiment peu probable que des mesures fermes soient prises contre les colons.

Les Palestiniens affirment que les attaques des colons constituent désormais la plus grande menace pour les vies et les biens, et sont plus dangereuses que les actions de l'armée israélienne.

Ils estiment, en outre, que les attaques des colons contre les Palestiniens pendant la saison de la récolte des olives accentuent la menace qui pèse sur leur vie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".