RAMALLAH: Les résidents palestiniens du camp de réfugiés de Shuafat et de la ville voisine d'Anata, dans la banlieue de Jérusalem, doivent faire face à des difficultés croissantes après que les autorités militaires israéliennes ont imposé un blocus de la zone.
Cette répression fait suite à une fusillade survenue samedi à un poste de contrôle de l'armée israélienne, au cours de laquelle un soldat a été tué et deux autres agents de sécurité israéliens ont été blessés.
Dimanche à l'aube, les forces de sécurité israéliennes ont fermé toutes les entrées du camp de réfugiés, de la ville d'Anata et de la banlieue d'Al-Salam, au nord-est de Jérusalem.
Les troupes ont effectué des fouilles de maison en maison et ont arrêté des proches du suspect présumé de l'attaque.
Les écoles de Jérusalem-Est ont également fermé en raison du déploiement des troupes israéliennes après une nuit d'affrontements dans le camp de Shuafat et la ville voisine.
La Société du Croissant-Rouge palestinien a déclaré que les forces israéliennes avaient empêché les ambulances d'entrer dans le camp de Shuafat et à Anata.
Dans un communiqué de presse, la Société a précisé que les troupes avaient bloqué l'accès aux services d'urgence et empêché «le personnel médical d'accomplir son devoir humanitaire».
Ibrahim Mohammed, 53 ans, résident du camp de Shuafat, a qualifié la situation humanitaire de «désastreuse et tragique» moins de 24 heures après que les troupes ont bloqué l'accès au site.
Il a qualifié le blocus des autorités militaires israéliennes de «punition collective» pour les 150 000 résidents du camp et de la ville voisine.
«C'est une punition collective inacceptable, et Israël punit des résidents innocents qui n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé», a déclaré Mohammed à Arab News.
Le bouclage a empêché les médecins, les étudiants, les enseignants, les commerçants et les agents de nettoyage d'entrer ou de sortir de la zone, et a également interrompu l'approvisionnement en biens essentiels.
Les forces armées israéliennes ont utilisé des drones de surveillance dans le cadre d'opérations de recherche continues.
Les élections législatives israéliennes étant prévues pour le 1er novembre, les responsables politiques et sécuritaires considèrent que les attaques de militants palestiniens à Jérusalem sont plus dangereuses que celles en Cisjordanie.
Les Palestiniens estiment que l'utilisation par l'armée israélienne de drones armés en Cisjordanie constitue un nouveau développement dans son assaut meurtrier contre les militants, comme cela s'est produit à plusieurs reprises dans la bande de Gaza.
Le 6 octobre, une chaîne de télévision israélienne a révélé comment des drones armés aident et guident les forces terrestres à cibler les militants palestiniens.
Cependant, les Palestiniens craignent que leur utilisation dans des zones résidentielles surpeuplées, comme le camp de Jénine et la vieille ville de Naplouse, n'augmente le nombre de victimes civiles.
Le gouverneur de Jénine, Akram Rajoub, a décrit dimanche l'utilisation des drones comme «une escalade dangereuse visant à nuire aux Palestiniens».
Les Palestiniens et les groupes de défense des droits humains affirment que les attaques des colons à leur encontre se sont intensifiées au cours des deux dernières semaines.
Le 7 octobre, des colons extrémistes ont détruit des cultures dans le village de Bardala, dans le nord de la vallée du Jourdain, tandis que d'autres zones ont subi des attaques fréquentes de colons la nuit.
Munir Kadous, chercheur sur le terrain pour l'organisation israélienne des droits de l'homme Yesh Din, a déclaré à Arab News que les récentes attaques des colons contre les Palestiniens étaient soutenues par l'armée, les gardes-frontières et la police israélienne.
Auparavant, les colons menaient leurs attaques de leur propre chef, a-t-il affirmé.
Des groupes de jeunes colons, protégés par les troupes israéliennes, ont bloqué les rues principales de Cisjordanie pour empêcher les véhicules palestiniens de passer.
«Au lieu d'expulser les colons, l'armée israélienne oblige les automobilistes palestiniens à chercher des routes alternatives, tout en permettant aux colons de maintenir fermées pendant de longues périodes les routes utilisées par les Palestiniens», a expliqué Kadous à Arab News.
Les véhicules palestiniens sont également attaqués et endommagés par les colons, a-t-il ajouté.
Les jeunes colons filment leurs attaques contre les Palestiniens et les diffusent sur les réseaux sociaux pour susciter l'admiration ou encourager d'autres attaques, a maintenu le chercheur.
À trois semaines des élections israéliennes, les observateurs estiment peu probable que des mesures fermes soient prises contre les colons.
Les Palestiniens affirment que les attaques des colons constituent désormais la plus grande menace pour les vies et les biens, et sont plus dangereuses que les actions de l'armée israélienne.
Ils estiment, en outre, que les attaques des colons contre les Palestiniens pendant la saison de la récolte des olives accentuent la menace qui pèse sur leur vie.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com