Les États-Unis, «préoccupés» par l’échec de la trêve au Yémen, ne savent pas si l'Iran en est responsable

L'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen a déclaré que les Houthis avaient «imposé des exigences maximalistes et impossibles» au sujet d’un mécanisme proposé pour payer les salaires du secteur public. (Archives/AFP)
L'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen a déclaré que les Houthis avaient «imposé des exigences maximalistes et impossibles» au sujet d’un mécanisme proposé pour payer les salaires du secteur public. (Archives/AFP)
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Publié le Jeudi 06 octobre 2022

Les États-Unis, «préoccupés» par l’échec de la trêve au Yémen, ne savent pas si l'Iran en est responsable

  • Tim Lenderking, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, a qualifié de «préoccupant» l'échec de la prolongation de la trêve avec les Houthis
  • «Le discours des Houthis, qui ont menacé la navigation commerciale et les compagnies pétrolières, est totalement inacceptable», a-t-il affirmé

CHICAGO: Tim Lenderking, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, a qualifié de «préoccupant» l'échec de la prolongation de la trêve avec les Houthis, qui a expiré le 2 octobre, mais il a refusé de spéculer sur le rôle éventuel de l'Iran sur ce point.
Lors d'une réunion d'information à laquelle Arab News a assisté mercredi, Lenderking a déclaré que les Houthis avaient formulé des demandes «de dernière minute» qui sous-entendent qu'ils «revenaient sur l’essentiel des engagements qu'ils avaient pris plus tôt dans le processus».
Lorsqu’on lui a demandé si le régime iranien, qui soutient les Houthis, pourrait être responsable de cette situation, Lenderking a répondu: «Nous ne savons pas.» Téhéran a soutenu la trêve de deux mois menée par l'ONU lorsqu'elle a été conclue le 2 avril, a-t-il ajouté, ainsi que lorsqu'elle a été renouvelée, sans difficulté, le 2 juin et le 2 août.
Il a attribué l'impossibilité de convenir d'une troisième prolongation au cours du présent mois aux «demandes maximalistes et impossibles» formulées par les négociateurs houthis au sujet du paiement des salaires de leur «personnel militaire et de sécurité».
Tant que la trêve ne sera pas renouvelée, la menace d'une reprise de la violence majeure demeurera, a déclaré Lenderking, et sans un retour à une «approche plus positive», l'implication de l'Iran dans le processus continuera d'être perçue comme «assez négative».
«Il reste dans notre intérêt national d'aider nos partenaires du Golfe à se défendre contre toute agression extérieure et nous le ferons dans le cas d'une agression qui vient du Yémen», a déclaré Lenderking.
«Le président et le secrétaire d'État ont été clairs sur le fait que les États-Unis continueront à soutenir nos partenaires du Golfe et leurs besoins légitimes en matière de défense afin de répondre aux menaces existantes et émergentes. Et cela inclut les attaques transfrontalières, en provenance du Yémen ou d'ailleurs, contre des cibles en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis (EAU).
«Après tout, il y a plus de cent vingt mille citoyens américains qui vivent et travaillent dans les pays de la région du Golfe. Je sais que le président et le secrétaire n'ont pas d'autre objectif que celui d'assurer la sécurité des Américains, où qu'ils vivent à l'étranger.»
Lenderking a réaffirmé que la porte restait ouverte à la reprise des pourparlers de paix, qui, selon lui, apporterait des avantages aux Houthis et à l’ensemble du peuple du Yémen, mais il a condamné les récentes menaces de la milice.
«Le discours des Houthis, qui ont menacé la navigation commerciale et les compagnies pétrolières, est totalement inacceptable», a-t-il affirmé.
L'émissaire a déclaré que l'administration Biden avait approuvé, avec le soutien du Congrès, le «transfert futur» d'armements défensifs à l'Arabie saoudite et aux EAU, notamment «des missiles Patriot supplémentaires au royaume d'Arabie saoudite et le système Terminal High Altitude Area Defense, ou Thaad, aux Émirats arabes unis».
«Ces munitions ont joué un rôle essentiel dans la défense des deux pays contre les attaques transfrontalières de drones et de missiles qui proviennent du Yémen», a-t-il ajouté.
«Permettez-moi d'insister sur le point qui est ici essentiel: nous, ainsi que la communauté internationale, appelons toutes les parties à la retenue. En ce moment particulièrement sensible, alors qu'aucune trêve n'est officiellement en vigueur et qu'elle a été convenue, accueillie favorablement et respectée par les parties, nous devons insister pour que toutes les parties fassent preuve d'un maximum de retenue.»
Selon Lenderking, la trêve décidée au mois d’avril a eu de nombreux effets bénéfiques pour le peuple yéménite: une réduction spectaculaire – d'environ 60% – des pertes civiles; plus de vingt-cinq mille citoyens yéménites ont pu se rendre à l'étranger grâce à des vols commerciaux pour la première fois depuis 2016; enfin, une multiplication par cinq de la quantité d'expéditions de carburant qui passe par le port de Hodeïdah par rapport à l'année précédente, ce qui a contribué à réduire les prix du carburant.
Le cessez-le-feu a également permis aux organisations humanitaires de travailler plus facilement dans le pays.
«Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation humanitaire au Yémen», a déclaré Lenderking, tout en prévenant que les besoins des civils «sont importants» et que «les financements ne sont pas suffisants».
«Les États-Unis ont versé 5 milliards de dollars [1 dollar = 1,01 euro] au cours du conflit, dont 1 milliard à l'aide humanitaire au cours de cette année», a-t-il précisé.
Les États-Unis continueront à désigner les Houthis comme une organisation terroriste étrangère jusqu'à ce qu'un accord de paix définitif soit conclu, a précisé Lenderking.
«Nous nous appuyons également sur les engagements que les Saoudiens et le gouvernement yéménite ont pris pour maintenir les termes de la trêve», a-t-il indiqué.
«Alors, effectivement, voyons quels engagements les Houthis sont prêts à prendre. Réduisons les exigences maximalistes. Reprenons la conversation productive qui a eu lieu au cours des six derniers mois sur la concrétisation d'une trêve élargie, d’un cessez-le-feu durable et du processus politique interyéménite que nous souhaitons tous.»
S’efforçant de considérer les derniers développements de manière aussi optimiste que possible au vu des circonstances, Lenderking a indiqué: «Nous constatons que les éléments clés de la trêve continuent de tenir et que les négociations intensives menées par l'ONU et la diplomatie américaine se poursuivent sans relâche.»
«Quand je parle des éléments clés de la trêve qui tiennent, laissez-moi être clair sur ce que je veux dire. J’entends qu'il y a toujours des niveaux de violence relativement bas dans le pays. Les bateaux de carburant continuent à décharger dans le port de Hodeïdah. Il y aura davantage de vols civils et commerciaux de l'aéroport de Sanaa. Ces éléments particuliers de la trêve ont été extrêmement efficaces et ont donné des résultats tangibles au peuple yéménite au cours des six derniers mois.»
«Nous pensons être confrontés à un choix difficile: d'une part, il y a un retour à la guerre, qui n'apportera rien d'autre que des victimes et des destructions au Yémen, et encore plus de confusion quant à l'orientation de ce conflit», a-t-il soutenu. Si, cependant, un renouvellement du cessez-le-feu venait à être décidé, «il y a la possibilité non seulement d'étendre, mais d'élargir la trêve, c'est-à-dire d'y apporter des éléments plus positifs, dont les vols, comme je l'ai mentionné. Des discussions très dynamiques sont en cours avec de nombreux pays sur des destinations supplémentaires pour les vols».
«Nous pensons que le traitement du carburant à Hodeïdah sera encore plus rationalisé. Nous espérons parvenir à un accord sur le paiement des salaires. Il s'agit d'une demande essentielle des deux parties: avoir la possibilité de payer les fonctionnaires yéménites qui ne l'ont pas été depuis de nombreuses années – enseignants, infirmières, fonctionnaires –, leur verser des salaires.»
«C'est le genre d'avantages qui sont en jeu si les parties, en particulier les Houthis, choisissent la voie de la paix. C'est un choix très clair, du point de vue de la communauté internationale et de celui des États-Unis.»
Lenderking a de nouveau souligné que «tous les canaux restent ouverts» pour des pourparlers qui visent à prolonger la trêve et à reprendre les négociations afin d'éviter une escalade de la violence.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".