Présidentielle au Brésil: Bolsonaro regonflé avant le 2e tour

Lula, pour qui ce résultat est très décevant, a rencontré dans l'après-midi son colistier de centre droit, l'ex-gouverneur Gerald Alckmin, pour une «réunion de coordination de campagne» à Sao Paulo (Photo, AFP).
Lula, pour qui ce résultat est très décevant, a rencontré dans l'après-midi son colistier de centre droit, l'ex-gouverneur Gerald Alckmin, pour une «réunion de coordination de campagne» à Sao Paulo (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 octobre 2022

Présidentielle au Brésil: Bolsonaro regonflé avant le 2e tour

  • Dimanche, au premier tour de la présidentielle, Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche, a remporté 48% des voix
  • Comme pour le Brexit ou l'élection de Donald Trump qu'ils n'avaient pas vu venir, les sondages se sont lourdement trompés

RIO DE JANEIRO: Bien qu'il ait été devancé par le favori Lula au premier tour de l'élection brésilienne dimanche, Jair Bolsonaro abordait lundi la campagne pour le second tour avec confiance, face à une gauche sonnée, mais combative.

"Nos adversaires se sont préparés pour une course de 100 mètres, mais nous sommes prêts pour courir un marathon. Nous allons lutter avec toujours plus de confiance", a lancé le chef de l'Etat sur Twitter.

"Envers et contre tous, nous avons eu plus de voix au 1er tour qu'en 2018, près deux millions", a-t-il insisté.

Dimanche, au premier tour de la présidentielle, Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche, a remporté 48% des voix, devant le président sortant d'extrême droite, à 43%, avec six millions de voix en plus, selon des résultats officiels.

Comme pour le Brexit ou l'élection de Donald Trump qu'ils n'avaient pas vu venir, les sondages se sont lourdement trompés: ils avaient promis à Lula une avance de 14 points dans les intentions de vote (50% contre 36%) et même, peut-être, une victoire dès le 1er tour.

La Bourse de Sao Paulo a salué ces résultats lundi avec une hausse de plus de 5,5% une heure avant la clôture, alors que les milieux économiques, même avec des réserves, continuent de soutenir Jair Bolsonaro et ses politiques libérales.

Lula, pour qui ce résultat est très décevant, a rencontré dans l'après-midi son colistier de centre droit, l'ex-gouverneur Gerald Alckmin, pour une "réunion de coordination de campagne" à Sao Paulo.

"Nous devons dialoguer avec les personnes qui n'ont pas voté pour nous au premier tour", a affirmé Lula à la presse, à l'issue de cette réunion.

"Je peux vous dire que nous allons gagner cette élection. C'est juste une prolongation",avait déclaré tard dimanche devant ses partisans le vieux lion de la politique brésilienne, tout de même visiblement affecté par cette déception électorale.

"Demain (lundi) je commence à faire campagne", a dit Lula, en promettant "plus de déplacements et d'autres meetings" à la rencontre des Brésiliens pour décrocher un 3e mandat le 30 octobre.

Il a dit attendre avec impatience "le débat en tête-à-tête" avec son adversaire, "pour voir s'il continuera de mentir".

Troubles redoutés

Les élections générales organisées au Brésil dimanche se sont aussi soldées par un succès inespéré pour les Bolsonaristes aux postes de gouverneurs et au Congrès, surtout au Sénat, qui a vu l'arrivée d'une vague ultra-conservatrice. Des anciens ministres du gouvernement ont été élus.

"Nous allons voir un 2e tour radicalement polarisé", prévoit Bruna Santos, du Brazil institute, alors que le Brésil est déjà très fracturé après quatre ans de mandat Bolsonaro.

Pour Paulo Calmon, politiste de l'Université de Brasilia, "la course va être encore plus ouverte et promet une dispute acharnée" et "Bolsonaro maintient toutes ses chances de réélection".

Le revers de Lula accorde même à Bolsonaro "un mois supplémentaire pour provoquer des troubles dans les rues", estime pour sa part Guilherme Casaroes, de la Fondation Getulio Vargas.

Il considère, lui aussi, que "les chances de Lula d'être élu sont nettement plus faibles".

"On ne peut pas exclure que Bolsonaro galvanise sa base et l'encourage à pourchasser les supporters de Lula", abonde M. Shifter, analyste de l'Inter-American Dialogue.

Entre les deux camps, "il y a beaucoup de rancœur, de haine et il ne serait pas surprenant que cela conduise à des troubles", alors que la campagne a déjà connu des violences.

Détestation des sondages

Arrivés en 3e et 4e position de la présidentielle, Simone Tebet (MDB du centre droit), qui a obtenu 4% des voix et Ciro Gomes (PDT, centre gauche, 3%) vont être très courtisés.

"Les électeurs de Simone Tebet et Ciro Gomes, environ huit millions de personnes, vont décider qui sera le prochain président", estime Bruna Santos.

Le premier tour aura conforté Jair Bolsonaro dans sa détestation des sondages, qui le plaçaient loin derrière Lula depuis des semaines.

"On a fait mentir les sondages!", a exulté dimanche soir le président populiste, qui dit préférer prendre le pouls des Brésiliens dans la rue, lors de ses grands meetings ou lors de bains de foule.

Pour Guilherme Casaroes, "les instituts de sondage, qui ont donné des projections inconsistantes à la fois pour les élections présidentielle et celles des Etats vont devoir se réinventer".


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.