BRASILIA: Les candidats alliés au président sortant Jair Bolsonaro ont remporté d'importantes victoires dimanche lors des élections législatives et gouvernatoriales organisées en parallèle du scrutin présidentiel au Brésil.
"Le bolonarisme peut faire la fête", écrit l'analyste Miriam Leitao dans sa chronique du quotidien O Globo.
Outre le président et le vice-président de la République, les Brésiliens étaient appelés à élire les gouverneurs de 27 Etats (y compris le district fédéral de Brasilia), les 513 élus de la Chambre des députés et un tiers des 81 Sénateurs, ainsi que les assemblées législatives des Etats.
Selon les analystes, le Parti libéral (PL) du chef de l'Etat est en passe d'obtenir le plus grand nombre de sièges à la Chambre des députés.
Au Sénat, les candidats du PL et les groupes alliés ont remporté au moins 14 des 27 sièges à pourvoir.
Parmi les nouveaux membres du Congrès figurent deux anciens ministres très controversés de Bolsonaro: l'ancien ministre de l'Environnement Ricardo Salles, qui a quitté le gouvernement en raison de soupçons de corruption, et Eduardo Pazuello, critiqué pour sa gestion du portefeuille de la Santé au plus fort de la pandémie qui a fait près de 700 000 morts au Brésil.
La liste des bolonaristes pour le Sénat comprend l'ancien joueur de football Romario (réélu) et Marcos Ponte, ancien astronaute et ancien ministre des Sciences qui a évincé l'allié de Lula, Marcio Franca, le favori des sondages.
Trois autres anciens ministres, les ultra-conservateurs Damares Alves (Femmes), Tereza Cristina (Agriculture) et Rogerio Marino (Développement), ainsi que l'actuel vice-président, ont également été élus au Sénat, qui doit confirmer en 2023 deux juges de la Cour suprême.
Font également leur entrée à la chambre haute l'ancien juge et ministre Sergio Moro, qui a rompu avec Bolsonaro, et l'ancien procureur Dalton Dellagnol.
Les deux grands rivaux de Lula ont été des personnages clés du procès "Lava Jato", qui a porté sur un énorme système de corruption au sein de l'entreprise publique Petrobras. Lula a fait 19 mois de prison, mais la sentence a été annulée pour vices de procédure.
Les Brésiliens ont également élu les gouverneurs de 27 Etats (y compris le district fédéral de Brasilia).
Le candidat du PL Claudio Castro a été élu gouverneur à Rio de Janeiro. Mais la plus grande surprise est venue de Sao Paulo, l'Etat le plus peuplé et le plus riche du Brésil, avec la victoire au premier tour de Tarcisio Freitas, ancien ministre de l'Infrastructure, qui était deuxième dans les sondages.
Freitas (PL) est arrivé en tête, devant Fernando Haddad, dauphin de Lula et ancien maire de la mégapole de Sao Paulo, battu par Bolsonaro à la présidentielle de 2018. Les deux hommes s'affronteront pour le poste de gouverneur le 30 octobre lors d'un second tour de scrutin.
Les élections ont également vu la victoire des premiers députés fédéraux transgenres du Brésil, Erika Hilton, Duda Salabert et Robeyoncé Lima.