Les militants palestiniens se tournent vers TikTok, la colère israélienne contre les «vidéos de propagande» bat son plein

Selon des experts, le nombre d’utilisateurs palestiniens de TikTok qui mettent en lumière les activités brutales d’Israël augmente rapidement. (AP)
Selon des experts, le nombre d’utilisateurs palestiniens de TikTok qui mettent en lumière les activités brutales d’Israël augmente rapidement. (AP)
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Publié le Lundi 03 octobre 2022

Les militants palestiniens se tournent vers TikTok, la colère israélienne contre les «vidéos de propagande» bat son plein

Selon des experts, le nombre d’utilisateurs palestiniens de TikTok qui mettent en lumière les activités brutales d’Israël augmente rapidement. (AP)
  • Israël a réussi à pousser Meta à bloquer des milliers de comptes et de contenus palestiniens sur ses réseaux sociaux, comme Facebook et Instagram
  • TikTok, propriété de la société chinoise ByteDance, a rejeté les allégations israéliennes et a refusé de changer ses politiques

RAMALLAH: Les militants palestiniens se tournent vers TikTok pour protester contre les activités d’Israël, qui accuse le réseau social d’avoir enflammé la situation sécuritaire au Moyen-Orient ces dernières semaines.

Israël a réussi à pousser Meta non seulement à bloquer des milliers de comptes et de contenus palestiniens sur ses réseaux sociaux, comme Facebook et Instagram, mais aussi à limiter le contenu palestinien sur Twitter et Snapchat. Cependant, TikTok, propriété de la société chinoise ByteDance, a rejeté les allégations israéliennes et refusé de changer ses politiques.

Des milliers de militants palestiniens sur les réseaux sociaux ont choisi TikTok au cours des dernières semaines pour profiter de la liberté en ligne et contourner les restrictions imposées par Facebook.

Amer Hamdan, un militant politique palestinien, explique ainsi à Arab News qu’il était récemment passé de Facebook à TikTok après avoir subi des restrictions imposées par le premier réseau, qui, selon lui, signale l’utilisation de mots comme «martyr», «résistance» et «occupation».

M. Hamdan, qui comptait deux cent mille abonnés sur sa page Facebook, ajoute que son compte a été fermé parce qu’il avait publié une photo de Khalil al-Wazir, le dirigeant palestinien assassiné par Israël en Tunisie en 1988.

«Comme Facebook n’est plus le réseau idéal pour que les Palestiniens parlent de leur cause, la solution de rechange est TikTok, qui propose un espace adéquat et suffisant pour diffuser les défilés armés de groupes militaires palestiniens ainsi que les photos de résistants palestiniens qui portent des armes», confie M. Hamdan.

TikTok se classait auparavant au troisième rang en Palestine dans l’utilisation des réseaux sociaux, après Facebook et Instagram. Il est passé à la deuxième place au cours des dernières semaines. Des experts palestiniens de ce sujet confient à Arab News que, bien qu’il y ait trois millions de comptes palestiniens sur Facebook, plus d’un million de Palestiniens sont sur TikTok. D’ailleurs, ce nombre ne cesse d’augmenter.

Les militants palestiniens constatent également, en termes de publication, plus de flexibilité technique sur TikTok que sur Facebook. En effet, la première plate-forme permet de diffuser des clips de trois minutes pour tous les utilisateurs et des vidéos de quinze minutes pour ceux qui comptent mille abonnés ou plus.

«D’ici à un an, TikTok sera le réseau social le plus utilisé par les Palestiniens», poursuit M. Hamdan.

Sam Bahour, un expert en développement des affaires, affirme que les réseaux sociaux acquièrent une «importance exceptionnelle» pour les Palestiniens, car ils leur permettent de communiquer et de contourner, via la diaspora, les restrictions israéliennes à travers la Cisjordanie, la bande de Gaza, ainsi que dans le monde entier.

Ahmed al-Qadi, qui travaille au sein d’un centre spécialisé dans la recherche sur les activités des réseaux sociaux, indique à Arab News que, après les événements violents qui se sont déroulés dans les territoires palestiniens en mai dernier, et après que Facebook, Instagram, WhatsApp et YouTube ont supprimé le contenu palestinien, les gens sont passés à TikTok.

Pour sa part, l’analyste politique israélien Yoni Ben-Menachem explique à Arab News que TikTok est un «outil d’influence dangereuse» et qu’il incite à la violence à travers des vidéos qui glorifient  les attaques contre les Israéliens.

Il ajoute que le contenu de TikTok cible les jeunes, qui sont particulièrement vulnérables en matière de désinformation et de propagande.

Au mois de mai dernier, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a rencontré de hauts responsables de ByteDance, exigeant que la société bloque le contenu palestinien. Toutefois, son appel a été rejeté et la société a uniquement promis de prêter plus d’attention au contenu publié.

De jeunes Palestiniens ont filmé des incursions israéliennes dans des villes palestiniennes, des démolitions de maisons, des arrestations, des meurtres, des attaques de colons et des traitements racistes. Ces contenus ont été largement partagés sur TikTok.

Malgré la colère du gouvernement israélien, les responsables ne s’attendent pas à ce que TikTok prenne des mesures contre les comptes palestiniens, qu’ils soient basés en Cisjordanie, dans la bande de Gaza ou à l’étranger.

«Peut-être que TikTok fermera quelques comptes palestiniens, mais des milliers de comptes qui encouragent à se positionner contre Israël resteront actifs et celui qui perd son compte pourra en ouvrir un nouveau sous un pseudonyme», précise l’analyste israélien, qui ajoute: «TikTok est devenu le moyen d’incitation le plus dangereux contre Israël.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".