Nouveau maillot algérien: Le Maroc dénonce un «pillage culturel»

Au centre de cette énième politique, une faïence: le zellige (Photo, Wikipedia).
Au centre de cette énième politique, une faïence: le zellige (Photo, Wikipedia).
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Nouveau maillot algérien: Le Maroc dénonce un «pillage culturel»

  • Au Maroc, le gouvernement s’insurge et crie à l’appropriation culturelle
  • Cet art s'est développé en Afrique du Nord au Moyen Âge

ALGER: Après le couscous, le caftan ou encore la musique Raï, c’est au tour des nouveaux maillots des footballeurs algériens annoncés par Adidas de créer une polémique houleuse entre l’Algérie et le Maroc sur les réseaux sociaux mais également dans les hautes sphères, notamment au niveau du ministère de la Culture marocain.  

Ce débat, loin de s’apaiser, prend de l’ampleur. 

Tout commence le 23 septembre dernier, lorsque la branche Adidas football dévoile les nouvelles tenues que les Fennecs d’Algérie porteront lors de leurs matchs officiels pour la saison 2022-2023 et qui se vendra à la modique somme de 75 d’euros.

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Les motifs des nouvelles tenues de sportifs algériens ont provoqué l’ire du gouvernement marocain (Photo, Adidas). 

A cette annonce, le gouvernement marocain s’insurge et crie à l’appropriation culturelle, estimant que les motifs « zellige », qu’on retrouve sur les tenues, sont inspirés d’un carreau artisanal, appartient exclusivement au patrimoine culturel marocain. 

Le ministère marocain de la Culture, prêt à en découdre, a enjoint l’équipementier de « retirer du marché le nouveau maillot de l’équipe nationale d’Algérie » ajoutant que les motifs inspirés « d’un art céramique traditionnel marocain, le zellige, sont une appropriation culturelle du Maroc », et réclame dommages et intérêts à Adidas en plus de retirer le produit de la vente.

Mourad Elajouti, président du Club des avocats du Maroc, a publié un post sur son compte Facebook, dans lequel il proteste contre l'utilisation du « zellige » dans les dessins des maillots de l'équipe nationale algérienne.

«Mandaté par le ministère de la culture de la jeunesse et de la com @mjcc_gov, j'ai adressé hier une première lettre de mise en demeure au représentant légal du groupe @adidas afin de requérir le retrait de la collection des maillots de sport inspirés de l'art de Zellige marocain.» a twitté l’avocat au barreau de Casablanca. 

Ajoutant un ultimatum, ce dernier s’offusque « d’un énième cas d’appropriation culturelle, » et a donné un délai de 15 jours au groupe Adidas afin de retirer le maillot de son site ou de préciser que ses motifs sont inspirés de la tradition marocaine. 

Débat stérile 

Du côté algérien, les internautes ont défendu l’universalité de ce patrimoine culturel, avançant que le zellige est un art islamique d'origine andalouse, et qu'il s'est largement répandu dans tous les pays du Maghreb et en Espagne. 

Jugeant que l’art de la mosaïque est présent dans tout le Maghreb, et ce, depuis de nombreux  siècles. «On le rencontre en Al Mansuriya en Tunisie jusqu’à Marrakech au Maroc en passant par Tlemcen. On les trouve également dans les palais Nasrides à Grenade et dans plusieurs villes d’Andalousie » déclare un internaute algérien. 

Le zellige, zliz ou encore jelliz selon les régions et qui signifie en arabe « petite pierre polie » est une mosaïque dont les éléments, appelés « tesselles », sont des morceaux de carreaux de faïence colorés. Ces morceaux de terre cuite émaillée sont découpés un à un et assemblés sur un lit de mortier pour former un assemblage géométrique

Cet art s'est développé au Moyen Âge, particulièrement au XIe siècle. 

Les Algériens ont été nombreux à défendre ce nouveau maillot, assurant que les dessins ont été inspirés du palais du Mechouar à Tlemcen.« Le nouveau design original du maillot d'entraînement de l’équipe nationale d’Algérie est inspiré du Zelidj du Palais royal Zianide, El Mechouar de Tlemcen. Construit par la dynastie algérienne des Zianides en 1248» explique un internaute. 

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Le Palais El Mechouar à Tlemcen (Photo, Wikipedia).
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Nombreux sont ceux qui considèrent que ce débat est à la fois stérile et inutile, appellent à l’apaisement. 

« En tant que Marocain, je l’achèterai en signe de fraternité, » promet un internaute,  « Les causes de cet imbroglio à propos de ce maillot sont une énième preuve de notre proximité. Il y a beaucoup plus de choses qui nous lient que de choses qui nous divisent. ». 

Lassés par ces polémiques sans « queues ni têtes » qui surviennent dans un climat de tension permanente entre deux pays à la culture « quasi identique », de nombreux Algériens et marocains exhortent les autorités compétentes à se concentrer sur des sujets plus sérieux. 

Le tollé médiatique autour du lancement de cette nouvelle tenue n’a néanmoins pas entaché les ventes du maillot aux formes géométriques, actuellement en rupture de stock. 


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
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  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com