Iran: Manifestations dans plusieurs universités du pays

Des femmes se sont coupés les cheveux lors d'une manifestation pour Mahsa Amini, décédée sous la garde de la police de la moralité iranienne, à Montréal, Québec, Canada, le 1er octobre 2022. (AFP)
Des femmes se sont coupés les cheveux lors d'une manifestation pour Mahsa Amini, décédée sous la garde de la police de la moralité iranienne, à Montréal, Québec, Canada, le 1er octobre 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 02 octobre 2022

Iran: Manifestations dans plusieurs universités du pays

  • Des étudiants ont manifesté samedi dans des universités pour dénoncer les agissements de la police envers les protestataires
  • Le pouvoir a fait arrêter des centaines de manifestants, qualifiés d'«émeutiers»

PARIS: Des manifestations ont eu lieu samedi dans plusieurs universités en Iran pour dénoncer la répression meurtrière du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini arrêtée par la police des moeurs, il y a 16 jours.

Des rassemblements ont par ailleurs été organisés à travers le monde en solidarité avec le mouvement, dont la répression a fait au moins 83 morts depuis le décès de la Kurde iranienne le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.

Le pouvoir, qui dément toute implication des forces de l'ordre dans la mort de la jeune femme de 22 ans, a fait arrêter des centaines de manifestants, qualifiés d'"émeutiers".

"Des étudiants ont manifesté samedi dans des universités pour dénoncer les agissements de la police envers les protestataires", a affirmé l'agence de presse iranienne Fars, sans préciser où ont eu lieu ces manifestations, ni leur ampleur.

L'agence a toutefois indiqué que des rassemblements "ont aussi été organisés sur la place Enghelab ("Révolution" en persan, ndlr) près de l'Université de Téhéran, dans le centre de la capitale, où des heurts ont éclaté entre la police et les manifestants dont certains ont été arrêtés".

Selon des témoins, de nombreux policiers anti-émeutes avaient pris position plus tôt à différents carrefours de Téhéran.

«Noyée dans le sang»

Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos vérifiées par l'AFP ont circulé samedi montrant des rassemblements dans des universités, notamment à Téhéran et dans la ville sainte de Machhad (nord-est), deuxième ville du pays.

Sur ces images, on peut voir des dizaines de manifestants chantant et scandant des slogans favorables au mouvement de contestation.

"La ville est noyée dans le sang, mais nos professeurs gardent le silence!", ont scandé des manifestants devant l'université de Karaj, à l'ouest de Téhéran, selon une vidéo diffusée par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.

Vendredi soir, des Iraniens ont manifesté à Saqez, ville du Kurdistan d'où était originaire Mahsa Amini, selon une vidéo d'IHR.

"Femmes, vie, liberté", ont lancé des hommes et des femmes en pleine rue en reprenant un slogan phare du mouvement de contestation, le plus important depuis les manifestations de novembre 2019, provoquées par la hausse des prix de l'essence et qui avaient été sévèrement réprimées.

D'après l'agence Fars, environ 60 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre, tandis qu'IHR a fait état d'au moins 83 morts.

Plus de 1.200 manifestants ont été arrêtés, d'après un bilan officiel. Des militants, des avocats et des journalistes ont également été interpellés, selon des ONG.

Manifestations de solidarité 

A l'étranger, des rassemblements de solidarité, auxquels a participé la diaspora iranienne, se sont tenus samedi dans plus de 150 villes, selon les organisateurs.

A Berlin, plus de 1.000 manifestants ont brandi des pancartes dénonçant le régime iranien, tandis qu'à Bruxelles plus de 2.000 personnes se sont rassemblées et deux Iraniennes installées en Belgique se sont rasé la tête en signe de protestation.

D'autres manifestations ont eu lieu à Rome, Madrid, Athènes, Bucarest, Londres, Lisbonne, Varsovie et Tokyo, réclamant "justice" pour Mahsa Amini et dénonçant la "dictature" en Iran.

Mais à Beyrouth, le chef du mouvement armé chiite Hezbollah, Hassan Nasrallah, un proche allié de l'Iran, a qualifié la mort de Mahsa Amini de "vague incident" et dénoncé "l'incitation" contre le régime.

De son côté, Amnesty International a dénoncé une répression "impitoyable" contre le mouvement de contestation, notant le recours à des balles réelles et billes de plomb, des passages à tabac et des violences sexuelles à l'encontre des femmes par les forces de l'ordre.

A Téhéran, l'ancien Premier ministre iranien Mir Hossein Mousavi, aujourd'hui dans l'opposition, les a exhortées à cesser les violences, dans un message publié sur le compte Instagram du site Kaleme qui lui est proche.

"J'aimerais rappeler à toutes les forces de l'ordre leur serment de protéger notre terre, l'Iran, et les vies humaines, les biens, et les droits du peuple", a dit l'ancien responsable, en résidence surveillée depuis 2011. "Le sang des oppressés est plus fort que la violence des tyrans."

Les autorités iraniennes accusent, elles, les manifestants de semer le "chaos" et des forces à l'étranger, parmi lesquelles les Etats-Unis, leur ennemi juré, d'être derrière les rassemblements.

Elles ont annoncé vendredi l'arrestation de "neuf ressortissants d'Allemagne, de Pologne, d'Italie, de France, des Pays-Bas, de Suède, etc". Selon Téhéran, ils ont été interpellés "sur les lieux d'émeutes ou y ont été mêlés".

Samedi, dans un autre dossier, l'ONU a annoncé qu'un Américano-iranien de 85 ans, Baquer Namazi, bloqué en Iran après y avoir été détenu, avait été autorisé à quitter le pays pour des raisons médicales, tandis que son fils Siamak a été libéré après sept ans de détention.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des derniers développements à Rafah avec le Premier ministre palestinien

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
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  • Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont notamment évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays
  • Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi

RIYAD: Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a discuté avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, des derniers développements dans la ville de Rafah, située à Gaza.

Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont également évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays ainsi que les priorités et le programme de travail du gouvernement palestinien.

Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi, après que le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas fournir d’armes à Israël si ses forces envahissaient cette ville du sud de Gaza.

Israël est allé à l’encontre des objections internationales en envoyant des chars et en menant des «frappes ciblées» dans la ville frontalière, où se sont réfugiés de nombreux civils palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudia dévoile son plan pour la saison du Hajj 2024

Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
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  • La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj
  • Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison

RIYAD: Saudia a dévoilé son plan opérationnel pour la saison du Hajj de cette année. Elle a annoncé qu’elle mettrait plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume.

La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et elle s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

La période opérationnelle de la compagnie pour la saison du Hajj dure soixante-quatorze jours, à partir du 9 mai. Elle comprend à la fois les arrivées et les retours.

Saudia a formé des équipes spécialisées afin de superviser le suivi du rendement, les opérations dans les salons VIP, la coordination avec les autres secteurs ainsi que l’élaboration d’un plan d’urgence en collaboration avec les parties prenantes concernées.

Des simulations ont été menées dans les aéroports internationaux de Djeddah et de Médine afin de se préparer pour la période du Hajj.

Saudia va accueillir les pèlerins de la Grande Mosquée dans cinq aéroports nationaux: Djeddah, Médine, Riyad, Dammam et Yanbu, précise la SPA.

Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison. L’initiative intitulée «Route de la Mecque» permettra d’accueillir plus de 120 000 pèlerins, et le service du «Hajj sans bagages» sera également mis en place.

La compagnie aérienne prévoit de transporter 270 000 valises et 240 000 bouteilles d’eau de Zamzam pendant la saison du Hajj.

Amer Alkhushail, PDG de Saudia Hajj and Umrah, a affirmé que la compagnie aérienne nationale était «honorée» de jouer un rôle essentiel auprès des pèlerins, conformément aux objectifs de la Vision 2030 du Royaume.

Saudia a acquis une «expérience inestimable» lors des précédentes saisons du Hajj, contribuant au développement et à la mise en œuvre d’initiatives stratégiques, a-t-il ajouté.

«Dans le cadre de nos préparatifs pour la prochaine saison du Hajj, le groupe Saudia s’est engagé à conclure des accords avec les délégations gouvernementales et les agences de voyages. Nous sommes déterminés à assurer une capacité de sièges adéquate et à étendre nos services pour répondre à la demande dans plus de cent destinations sur quatre continents», a confié M. Alkhushail.

«De plus, nous facilitons les réservations et l’émission des billets par voie électronique et par le biais des bureaux du groupe Saudia. Nous menons également des campagnes de sensibilisation pour informer les pèlerins sur les exigences en matière de bagages, notamment les dimensions, le poids et les objets interdits en avion.»

«Nous sommes prêts à soutenir la mise en place de vols dans le cadre de l’initiative Route de la Mecque.»

Grâce à son personnel, Saudia peut communiquer en trente langues différentes avec les pèlerins du monde entier, a-t-il ajouté.

Les repas à bord sont adaptés aux diverses exigences, a assuré M. Alkhushail avant d’évoquer les divertissements à bord de Saudia. En effet, la compagnie offre aux pèlerins un riche contenu éducatif et d’orientation élaboré en collaboration avec le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra.

Saudia propose aussi des services de collecte des bagages aux lieux de résidence des pèlerins, ce qui facilite le voyage après l’accomplissement des rituels du Hajj, a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de la moitié des installations d’eau de Gaza ont été détruites, selon une enquête de la BBC

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
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  • Plus de la moitié des usines de dessalement et des systèmes de forage ont été endommagés ou détruits
  • La destruction des stations d’épuration des eaux usées a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau

LONDRES: Une enquête menée par la BBC révèle que la moitié des installations d’eau et d’assainissement de Gaza ont été détruites depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Des images satellites examinées par BBC Verify montrent qu’un peu plus de la moitié des six cent trois usines de dessalement et des systèmes de forage utilisés pour fournir de l’eau à Gaza ont été endommagés ou détruits. C’est également le cas de quatre des six stations d’épuration des eaux usées.

Selon une organisation humanitaire citée par la BBC, les deux autres stations d’épuration ont été fermées par manque de carburant ou d’approvisionnement. Les efforts de réparation ont été fortement perturbés en raison des dégâts qu’un important dépôt a subis.

La destruction de ces installations a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau, ce qui présente de graves risques pour la santé de la population, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

Le nombre de cas de diarrhée, d’hépatite A et même de choléra est monté en flèche.

Selon la Dr Natalie Roberts, directrice générale de Médecins sans frontières UK, la destruction des installations d’eau et d’assainissement a entraîné «des conséquences sanitaires désastreuses pour la population», ce qui a causé des décès.

Elle note que Rafah et la frontière sud de la région font partie des zones les plus touchées.

La BBC explique que, dans la mesure où l’état exact de chaque installation n’a pu être déterminé, aucune distinction ne peut être faite entre les installations «détruites» et celles qui sont «endommagées».

Elle souligne en outre que tous les dégâts ne sont pas visibles sur les images satellite – principalement dans le nord de Gaza ou dans la zone qui entoure la ville méridionale de Khan Younès –, de sorte que certaines installations touchées ont pu passer inaperçues.

La situation a été aggravée par les dégâts subis par le Service des eaux des municipalités côtières de Gaza et par le principal dépôt de services de l’Unicef, ce qui rend les réparations difficiles.

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées.

D’après Leila Sadat, ancienne conseillère spéciale sur les crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale, ces destructions témoignent soit d’une «approche imprudente» des infrastructures civiles, soit d’un ciblage intentionnel.

Elle ajoute qu’il est possible que «ces destructions ne soient pas toutes des erreurs».

En réponse aux conclusions de la BBC, l’armée israélienne indique que le Hamas a utilisé des infrastructures civiles à des fins militaires, y entreposant des armes et des munitions.

Elle soutient que les installations d’approvisionnement en eau ont été principalement touchées lors de frappes aériennes qui visaient les combattants du Hamas et nie avoir intentionnellement ciblé des infrastructures civiles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com