TUNIS : Le gouvernement tunisien a annoncé la reprise dès samedi des activités pétrolières à Tataouine (sud), à l'arrêt depuis plus de deux mois en raison de protestations sociales, après avoir conclu un accord « définitif » avec les représentants de cette région.
« Un accord a été conclu entre le gouvernement et des représentants de Tataouine », a affirmé samedi à l'AFP Slim Tissaoui, conseiller à la présidence du gouvernement chargé des affaires sociales.
La production des sites pétroliers à Tataouine a été bloquée par des manifestants réclamant l'application de promesses gouvernementales en 2017 d'embaucher des milliers de chômeurs et de créer un fonds d'investissement pour leur région.
Le pipeline transportant la moitié de la production pétrolière de la Tunisie du site pétrolier El Kamour, à plus de deux heures de route de Tataouine, a été bloqué à partir du 16 juillet, peu après la démission du gouvernement.
Le nouveau gouvernement de Hichem Mechichi mène depuis des semaines un dialogue avec des représentants de cette région: des responsables syndicaux et des membres de la coordination d'El Kamour organisant les protestations et le blocage de la production pétrolière dans la région.
Dans un communiqué de la présidence du gouvernement publié dans la nuit de vendredi à samedi, le Premier ministre a annoncé « qu'une solution finale a été trouvée (...) dans le gouvernorat de Tataouine. Ainsi, la reprise d'activité des entreprises opérant dans le domaine de l'énergie dans la région se fera naturellement, à partir de samedi ».
Il n'a pas fourni de détails sur cette solution.
Selon M. Tissaoui, l'accord conclu entre le gouvernement et les représentants de Tataouine porte notamment sur le recrutement d'environ 700 habitants et le financement d'un fonds d'investissement et prévoit d'accorder 1.000 crédits pour le lancement des projets dans cette région.
Sur sa page officielle, la coordination d'El Kamour précise que selon l'accord, le gouvernement financera annuellement un fonds d'investissement d'un montant de 80.000 millions de dinars (environ 25 millions d'euros) et le recrutement de 1.000 personnes d'ici la fin 2020.
Le chômage à Tataouine dépasse les 30%, l'un des plus élevés dans le pays, et la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a fait disparaître des milliers d'emplois supplémentaires et entravé les petits boulots transfrontaliers faisant vivre de nombreuses familles.
La production pétrolière tunisienne est modeste, avec 40.000 barils par jour en moyenne, dont environ 55% sont extraits dans la région de Tataouine.