Nord Stream: les fuites dues à des explosions équivalant «à des centaines de kilos» de TNT, selon un rapport à l'ONU

Le gazoduc Nord Stream 1 (Photo, AFP).
Le gazoduc Nord Stream 1 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Nord Stream: les fuites dues à des explosions équivalant «à des centaines de kilos» de TNT, selon un rapport à l'ONU

  • «La magnitude des explosions a été mesurée respectivement à 2,3 et 2,1 sur l'échelle de Richter, soit probablement l'équivalent d'une charge explosive de centaines de kilos», indiquent les deux pays scandinaves
  • La source et l'auteur des explosions restent mystérieuses. La Russie, vers laquelle tous les regards se sont tournés, rejette toute responsabilité et accuse les Occidentaux

COPENHAGUE : Les quatre fuites touchant les gazoducs Nord Stream en mer Baltique sont dues à des explosions sous-marines équivalant "à des centaines de kilos" de TNT, a indiqué vendredi un rapport officiel de la Suède et du Danemark remis aux Nations-Unies.

"La magnitude des explosions a été mesurée respectivement à 2,3 et 2,1 sur l'échelle de Richter, soit probablement l'équivalent d'une charge explosive de centaines de kilos", indiquent les deux pays scandinaves dans une communication au Conseil de sécurité de l'ONU.

Celui-ci se réunit sur le sujet vendredi à New York à la demande de la Russie.

"Toutes les informations disponibles indiquent que ces explosions sont la conséquence d'un acte délibéré", écrivent la Suède et le Danemark dans leur lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, sans pointer un pays responsable.

La source et l'auteur des explosions restent mystérieuses. La Russie, vers laquelle tous les regards se sont tournés, rejette toute responsabilité et accuse les Occidentaux.

"On ne peut exclure qu'il s'agisse d'une attaque imprudente contre les infrastructures énergétiques de l'Europe et d'une tentative de déstabilisation d'une situation sécuritaire déjà tendue", ont déclaré dans un communiqué commun les ministres nordiques de la Défense.

La Finlande, l'Islande et la Norvège ont par là réitéré leur soutien au Danemark et la Suède sur le déroulement de l'enquête.

Les fuites ont été découvertes lundi dans les eaux internationales à l'est de l'île danoise de Bornholm. Deux se situent sur les zones économiques exclusives de la Suède et les deux autres sur celles du Danemark.

Sur fond de conflit en Ukraine et de tensions entre la Russie et les Occidentaux, les dégâts provoqués sur les gazoducs - installations stratégiques entre la Russie et l'Allemagne - sont à l'origine d'impressionnants bouillonnements à la surface allant de 200 à 900 mètres de diamètre.

La navigation dans les zones ainsi que leur survol sont interdits.

D'après le document dano-suédois, les deux fuites sur le gazoduc Nord Stream 1 devraient s'arrêter dimanche. La date de la fin des fuites sur Nord Stream 2 demeure elle incertaine.

Le consortium Nord Stream AG qui exploite les gazoducs et allie le géant russe Gazprom à des groupes occidentaux, a indiqué dans un communiqué jeudi soir qu'il pourrait "commencer à évaluer les dommages causés au gazoduc dès qu'il aura reçu les autorisations officielles nécessaires", soit "lorsque la pression dans le gazoduc se sera stabilisée et la fuite de gaz aura cessé".

Une des fuites commence à faiblir, niveaux élevés de méthane en Scandinavie

Une des quatre fuites sur les gazoducs Nord Stream en mer Baltique commence à faiblir, ont indiqué vendredi les autorités suédoises, tandis que des niveaux élevés de méthane sont observés dans plusieurs régions de Scandinavie.

Située au-dessus de Nord Stream 2 côté suédois, cette fuite "s'est réduite en taille, mais est toujours en cours", ont indiqué vendredi matin les garde-côtes suédois dans un communiqué.

Précédées d'explosions sous-marines enregistrées lundi et résultat très probablement d'un acte de sabotage selon plusieurs pays, les fuites sont toutes situées dans les eaux internationales au large de l'île danoise de Bornholm.

Mais deux d'entre elles sont localisées dans la zone économique exclusive (ZEE) suédoise et les deux autres dans la ZEE danoise.

La deuxième fuite côté suédois, plus importante et liée à Nord Stream 1, ne montre quant à elle pas de signe de faiblissement, selon les gardes-côtes.

Interrogée par l'AFP sur l'évolution des fuites côté Danemark, la police danoise n'a pas fait de commentaire.

Copenhague avait estimé mercredi que plus de la moitié du gaz contenu dans les deux gazoducs - non opérationnels mais chargés de méthane - avait déjà fui et que le reste s'échapperait d'ici dimanche.

Selon une simulation diffusée vendredi par l'institut indépendant norvégien Nilu, spécialisé dans l'analyse de l'air, le nuage de méthane s'est déplacé au gré des vents au-dessus de plusieurs régions suédoises et norvégiennes depuis lundi, atteignant même le Royaume-Uni.

Selon ses estimations, près de 80 000 tonnes de méthane se sont déjà échappées des tuyaux endommagés des deux gazoducs. Soit plus de quatre fois les émissions annuelles du secteur pétro-gazier de la Norvège, un des principaux producteurs d'hydrocarbures d'Europe.

Les rejets de méthane ne sont pas dangereux pour la santé des êtres humaines, selon les autorités, mais contribuent au réchauffement climatique.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.