RAMALLAH: La tension s’est élevée lundi dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa avec des incursions dans la région par des centaines de colons juifs, sous la protection de la police israélienne, marquant le début de Roch Hachana.
Ceci s’est déroulé alors que des groupes extrémistes juifs demandaient à être autorisés à entrer dans l’enceinte les lundi et mardi afin de célébrer le Nouvel An juif.
L’Ambassadeur, Haitham Abu al-Foul, le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés, a appelé Israël à mettre un terme aux activités des colons et à respecter le caractère sacré que porte l’enceinte ainsi que l’autorité de l’administration des Awqaf de Jérusalem, conformément au droit international.
En 1967, Israël a occupé Jérusalem-Est, qui abrite plus de 350 000 palestiniens. Or, l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa et l’église du Saint-Sépulcre sont sous tutelle jordanienne.
Lundi matin, la police israélienne a placé un cordon autour d’Al-Aqsa, empechant ainsi l’entrée des jeunes de moins de 40 ans et arrêtant les prières de midi, permettant ainsi à 335 juifs de visiter l’enceinte.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 5 palestiniens ont été blessés par la police à la Porte du Lion. Ils ont été emmenés à l’hôpital Al-Makassed. Les fidèles, y compris les femmes et les enfants, ont alors effectué la prière de midi aux portes de la mosquée.
Israël a imposé une fermeture complète du terminal de Cisjordanie et de la bande de Gaza dimanche après-midi en conjonction avec Roch Hachana.
De nombreux palestiniens craignent qu’Israël n’impose une division de l’utilisation d’Al-Aqsa, comme cela s’est d’ailleurs produit avec la mosquée Ibrahimi à Hébron où l’accès est permis aux deux religions mais interdit à l’une lors des fêtes propres à l’autre.
La présidence palestinienne a condamné l’escalade dans l’enceinte et a averti que la poursuite conduirait en effet à des violences potentielles.
Nabil Abu Rudeineh, le porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne a souligné que les Palestiniens refusent que la mosquée soit endommagée ou profanée et s’opposeraient évidemment à l’occupation.
Les Palestiniens affirment d’ailleurs que la mosquée est devenue une scène de conflits politiques à l’approche des élections israéliennes du 1er novembre. Les principaux partis israéliens de droite sont en compétition pour gagner le plus de voix et ce, en autorisant l’accès au sein de l’enceinte.
La Ligue Arabe a condamné la prise d’Al-Aqsa et a tenu le gouvernement israélien responsable d’avoir fait éclater la situation.
Jamal Rushdie, le porte-parole du secrétaire général de la ligue, a déclaré dans un communiqué de presse que la prise d’Al-Aqsa ainsi que l’arrestation de plusieurs palestiniens visaient à imposer une division temporelle et spatiale dans la mosquée, ce qui modifie évidemment son cadre historique et juridique actuel.
Cette politique continue de la part du gouvernement occupant représente une violation flagrante du droit international. Selon Rushdie, elle provoque également les Palestiniens et les musulmans en général.
Il a ajouté que l’intensification des incursions avant les fêtes juives ajoute de la tension déjà existante dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Jérusalem.
Selon lui, imposer un siège à Al-Aqsa et arrêter ceux qui s’y sont installés est un crime inacceptable.
Rushdie a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à faire face à ce danger israélien.
La tension devrait se poursuivre jusqu’à la fin des fêtes, le 17 octobre.
Les autorités israéliennes ont émis des avertissements sur une éventuelle violence qui devrait avoir lieu durant les prochains jours contre les citoyens israéliens suites aux annonces faites par le Fatah et le Hamas, appelant les Palestiniens à s’opposer aux israéliens qui s’approcheraient d’Al-Aqsa.
Le commissaire de police israélien Yacov Shabtai a déclaré : «il y a une augmentation claire des alertes concernant des projets d’attentats. La police répond à la menace de déployer des forces importantes.»
À travers Israël, des milliers de policiers israéliens seront déployés sur les barrages routiers, les centres commerciaux et les lieux de divertissement, les synagogues et les sites bondés.
Selon le site internet du journal Yedioth Ahronoth, les Forces de défense israéliennes disposent actuellement d’au moins 25 bataillons en Cisjordanie visant à renforcer la sécurité durant les fêtes juives.
De plus, des centaines de membres de Tsahal et de policiers sont déployés à Jérusalem et dans le vieux Jérusalem ainsi que sur les routes qui mènent à la mosquée Al-Aqsa.
Le Fatah a appelé les Palestiniens à affronter les groupes juifs extrémistes et à arrêter les incursions des colons dans la mosquée. Il les a aussi invités à les empêcher de prier, de sonner des trompettes, d’offrir des sacrifices ou de marcher.
Le Hamas a aussi appelé les citoyens palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem et d’Israël à s’opposer.
Fawzi- Barhoum, le porte-parole du Hamas, a déclaré : «nous avons actuellement besoin du plus grand soutien arabe et islamique envers le peuple palestinien et les lieux saints afin que nous protégions Jérusalem et que nous défendions la sainte mosquée Al-Aqsa avec tous les outils de lutte.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com