PARIS: Le président français Emmanuel Macron a appelé lundi l'Arménie et l'Azerbaïdjan à engager "sans délai" des négociations pour aboutir à une "paix durable", en recevant le Premier ministre arménien.
"Le recours à la force ne peut être la solution pour l'Arménie pas plus que pour l'Azerbaïdjan et le dialogue doit être rétabli sans délai", a-t-il souligné, au côté de Nikol Pachinian, devant la presse.
"L'ensemble des questions en suspens, et elles sont nombreuses nous le savons, doivent être traitées exclusivement par la voie de la négociation", a-t-il insisté.
Des affrontements meurtriers, faisant près de 300 morts, ont éclaté le 13 septembre à la frontière entre les deux pays, qui se rejettent mutuellement la responsabilité des combats, les plus violents depuis la guerre en 2020 pour le contrôle de l'enclave du Nagorny Karabakh.
"La situation demeure très critique sur le terrain", a relevé le président Macron. "Le territoire de l'Arménie a été visé, des infrastructures civiles ont été détruites", a-t-il dit, qualifiant cette situation d'"inacceptable".
"Le fait que la frontière ne soit pas délimitée ne saurait justifier des avancées sur le territoire de l'autre pays", a-t-il poursuivi, en direction de Bakou.
"On ne peut pas bâtir la paix tout en faisant planer la menace du recours à la force", a-t-il ajouté en précisant qu'il s'entretiendrait également "dans les prochaines heures" avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev.
La France va voir comment elle peut "contribuer, au côté de l'Union européenne et des autres puissances impliquées, à des "progrès dans l'intérêt d’une paix durable", notamment sur la "délimitation de la frontière" entre les deux pays, a ajouté Emmanuel Macron.
Nikol Pachinian a contesté pour sa part l'absence de délimitation de frontières entre les deux pays. "Cela ne correspond pas à la réalité", a-t-il dit.
"Les frontières administratives entre l'Arménie soviétique et l'Azerbaïdjan soviétique sont devenues des frontières d'Etat puisque les deux pays ont signé et ratifié l'accord de création de la Communauté des États indépendants", qui rassemble plusieurs pays de l'ex-URSS, en 1991, a-t-il dit.
"Il est nécessaire que les frontières reconnues de façon bilatérale par l'accord du 8 décembre 1991 deviennent la base des négociations" entre les deux pays, a insisté le Premier ministre arménien.
"Le droit et la sécurité des Arméniens du Haut Karabakh doit être garanti", a-t-il également souligné.