Au Moyen-Orient en général et en Iran en particulier, la féminité ressemble plus à un statut ou à un concept qu'à un genre. Au-delà de leur répression uniquement parce qu'elles sont des femmes, les femmes de la région constituent une référence : les gouvernées, face au pouvoir, ressemblent aux femmes victimes de violences conjugales dans des foyers gouvernés par la tyrannie masculine.
On pourrait dire la même chose des communautés marginalisées, auxquelles il est interdit de devenir indépendantes ou de faire sécession, tout comme il est interdit aux épouses subjuguées de divorcer de leur mari.
Depuis plus de cent ans, des voix, des intellectuels et des écrivains arabes protestent contre ce statu quo, exigent l'égalité des sexes et plaident pour le droit des femmes à l'éducation. Notre région avait l'habitude de voir peu de moments lumineux imprégner ses ténèbres jusqu'à ce que la révolution khoministe éclate en Iran.
Pourquoi 1979, et qu'est-ce qui rend cette évolution si particulière ?
L'assujettissement des femmes au Moyen-Orient n'a pas commencé cette année-là, bien sûr, et l'Iran n'a pas toujours été une forteresse pour l'oppression des femmes. En fait, c'est tout le contraire qui est vrai.
Le régime du Shah, notamment en ce qui concerne les droits des femmes, semblait relativement avancé, et il a essayé de faire des progrès sur ce front qui sont parallèles aux progrès réalisés grâce à ses réformes agraires, surnommées à l'époque la « Révolution blanche ».
Cependant, la révolution de 1979, menée par un homme qui s'était insurgé contre les réformes de 1963 portant notamment sur le statut des femmes et la répartition des terres, a apporté deux contributions dangereuses à cet égard :
D'une part, l'asservissement des femmes par le nouveau régime s'inscrit dans un processus révolutionnaire et républicain. Que de tels processus libèrent les femmes et rendent les citoyens plus égaux était répandu, même pris pour acquis.
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