PARIS : Marches, rassemblements, blocages: de multiples mobilisations de jeunes sont prévues à partir de vendredi à travers la France à l'occasion d'une nouvelle journée mondiale de grève scolaire pour la justice climatique, le mouvement lancé par la Suédoise Greta Thunberg en 2018.
A Lyon vendredi matin, des militants de "Youth for Climate France" ont marqué ce nouveau rendez-vous international en bloquant pendant une heure l'entrée d'un site de TotalEnergies, dénonçant un méga-projet pétrolier en Ouganda récemment épinglé par le Parlement européen.
Les militants "ne tiennent plus leur pancarte assis devant les lieux du pouvoir politique, comme le faisait Greta Thunberg, mais en bloquant les lieux de pouvoir du capitalisme: les multinationales spécialisées dans les énergies fossiles", a justifié dans un communiqué l'organisation, une des deux à se présenter comme la branche française du mouvement initié par la militante écologiste suédoise.
"Youth for Climate" revendique aussi l'organisation de rassemblements prévus dimanche dans une vingtaine de villes, dont un défilé à Paris, pour "exiger l’interdiction des publicités dans l’espace public francilien".
De son côté, l'organisation "Fridays for future France" avait appelé à marquer cette journée mondiale en manifestant à 11H30 devant les mairies au lieu d'aller en cours.
A Lille, une centaine de jeunes gens se sont réunis devant l'hôtel de ville, armés de pancartes "Quand c'est fondu, c'est foutu", "la nature n'est pas qu’un fond d'écran" et "Act now or swim later", a constaté une journaliste de l'AFP.
"Notre jeunesse subit un mal du siècle, l'éco-anxiété", a déclaré une participante, Jeanne Sidoli, étudiante en sciences politiques en L1 pour qui se mobiliser permet de "réduire notre peur de l'avenir". "On n’est pas là pour sécher les cours - d’ailleurs on n'a pas cours ce matin - mais pour faire revivre la cause, c'est un peu mort après le Covid", complète sa camarade Fannie Grandin qui participe au mouvement depuis le collège.
"Nous avons 800 personnes qui ont signalé faire grève sur notre site", dans "500 établissements" scolaires, a déclaré l'un des porte-paroles nationaux, Pablo Flye, lors d'un point presse à Paris.
Le mouvement organise aussi des marches dans les grandes villes, dont Rennes, Strasbourg, Grenoble, Marseille, Montpellier et Paris.
"En 2019, le mouvement en France avait été submergé par la vague de mobilisation et nous n'étions pas assez structurés. Après l'essoufflement causé par le Covid, l'été catastrophique que nous avons vécu nous a remobilisés et nous sommes prêts à continuer jusqu'à obtenir des victoires pour le climat, c'est à dire le respect des accords de Paris", a-t-il ajouté.